Chapitre 40

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Tyler

L'incertitude persiste, je me sens un peu plus serein qu'avant l'arrivée de de sa mère et sa grand-mère, mais ce sentiment de culpabilité reste présent et je n'arrive pas à m'en défaire. Je n'arrête pas de me demander si j'aurais pu faire quelque choses de différent, si j'avais fait plus attention cela aurait pu être éviter.

—   Myriam, alors ?

Son visage est encore plus déprimé qu'à son arrivée, si elle a vu un médecin alors ce n'est rien de bon. Elle a l'air de se sentir si impuissante face à la situation qui se présente.

—   Elle ne reprend pas connaissance.... Ils veulent l'opérer d'urgence...

Les mots de Myriam frappent comme un coup de tonnerre, résonnent dans l'air, ses paroles tournent en boucle dans ma tête. Un vertige s'empare de moi, si je pouvais me laisser tomber, je le ferais sans hésiter. Rien ne va, elle ne va pas bien du tout. Un coup de poing dans le ventre me ferait moins de mal. La vague de culpabilité me submerge à nouveau, si j'avais moins paniqué et que je l'avais emmené plus vite ici, peut-être que. Si j'avais été plus fort, si seulement j'avais su protéger Marion de qui lui arrive maintenant.

—   Je peux vous posez une question qui me trotte dans la tête ?

Cette question, je suis quasiment certain de la connaître. Pourquoi Marion été chez moi au lieu d'être avec ses amis.
—   Qu'est-ce qu'elle faisait chez vous ?

Comment je lui explique cela maintenant, je tiens à peine debout, je n'arrive même pas à la regarder dans les yeux que je dois lui expliquer pourquoi c'est moi qui ai ramené sa fille ici. Je sais qu'elle a besoin de comprendre, pourquoi moi et pas ses amis. Je fini par me lancer tant bien que mal, chaque mot que je prononce semble être un poids supplémentaire sur ma conscience. Les mots se perdent dans ma gorge, je cherche à déglutir mais j'ai beaucoup de mal, je fini par leur expliquer toute la vérité, devoir avouer à sa mère que je fréquente sa fille depuis déjà des mois me met encore plus mal à l'aise. Son regard ne change pas, elle me regarde et m'écoute sans rien dire, sa grand-mère elle, me regarde avec un léger sourire sachant pertinemment tout depuis le début.

—   Ma fille couche avec son professeur, je crois que je dois m'assoir

Je me sens plus léger et libéré d'un poids que je gardé, je vois bien que ça ne lui plait pas mais je ne peux pas lui inventer quelque choses qui ne serait pas la vérité.

—   Son père va arriver, je vais lui expliquer. Ne soyez pas dans son champ de vision quand il sera. Ne soyez plus ici du tout. Vous n'avez rien à faire ici, rien.

Comment je peux lui en vouloir pour sa réponse, à sa place je serais le premier à dégager la personne. Je ne veux pas insister, je ne veux pas rajouter une couche, elle est déjà assez mal vis-à-vis de Marion. Mais je ne peux pas abandonner Marion non plus...je ne peux pas.
J'ai quitté la salle d'attente pour sortir dans le jardin de l'hôpital, me poser sur un banc, ils ne m'auront pas dans leur champ de vision et je ne serais pas trop loin de Marion s'il y a un souci.
Le vent est légèrement plus fort qu'à notre arrivée, le soleil commence à se coucher petit à petit, les feuilles des arbres bougent dans tous les sens. Je ne sais pas ce qu'il se passe à l'intérieur et ça m'angoisse davantage. Si seulement je pouvais prendre sa place. Mes poings se resserrent sans que je puisse les contrôler, je passerai la nuit ici, il n'y aucun souci avec ça, aucun.
Mes pensées s'évaporent vers les souvenirs que j'ai avec Marion depuis le début, si on ne s'était pas rencontré quand elle était sur le point de se faire renverser alors on n'en serait sûrement pas là aujourd'hui. C'est une tête de mule mais c'est son caractère, c'est Marion...c'est de cette personne dont je suis tombé amoureux au fur et à mesure des mois précédents. Et... je ne pourrais peut-être jamais le lui dire.

—   Je peux me joindre à vous ?

Myriam...la tendresse dans sa voix, est-ce que son mari veut me tuer, je le serais d'ici peu de temps à mon amble avis.

—   Bien sûr...

Ma gorge se resserre instantanément, pourquoi je ne suis pas une petite souris qui peut se cacher dans son trou.

—   Marion vient d'être emmenée au bloc, il y a en a pour six heures...
—   Est-ce qu'elle a repris connaissance ?
—   Non, elle sera en surveillance constante après l'opération et ne pourra voir personne. Vous devriez rentrer chez vous, je vous appellerais pour vous donner des nouvelles.

Si je rentre chez moi, je n'arriverais à rien de toute manière, alors autant rester ici à attendre pendant six heures.

—   Je préfère rester ici... si cela ne vous dérange pas...
—   Alors, rentrez à l'intérieur avec nous. Et si vous le voulez bien, avec mon époux on aimerait discuter avec vous.

Ils peuvent me poser les questions qu'ils veulent, qu'ils auront une réponse entièrement sincère.

—   Oui, d'accord
—   Une dernière chose, merci
—   Si j'avais réagi plus rapidement, elle serait peut-être consciente...

Une larme coule le long de ma joue, je n'ai pas pu la contrôler et c'est bien la première fois que cela m'arrive. Elle l'essuie avec la pomme de son index me laissant un léger sourire.

— Non, ce n'est pas de trop faute

Si elle seulement, elle pouvait savoir, l'apaisement que ça me procure qu'on me le dise. Je me sentais si coupable, que cette simple phrase me fait du bien.

—   Et, si on allait prendre en otage la machine à café pour les six prochaines heures

Je sais de qui Marion tient son humeur un peu merdique en tout cas.

—   Avec plaisir.

Constance et Patrick étaient déjà assis autour d'une table avec leur café, on sait joint à eux, évidemment qu'ils ont voulu parler de cette relation entre nous et j'ai été totalement transparent dans chaque réponse à leur question. Ils ont fini par me parler un peu de Marion il y a quelques années, parler d'elle, nous a fait du bien, nos sourires revenaient petit à petit. Même-si l'angoisse resté toujours présente, on ne savait pas si l'opération allait bien se passer ou même s'ils allaient pouvoir faire quelque chose.
Les six heures sont passées à la fois très lentement et l'attente devenait compliquée mais à la fois assez vite, on a parlé uniquement d'elle.
Le médecin est venu nous voir après ses longues heures, pour nous dire qu'ils avaient pu enlever la tumeur cancéreuse entièrement et qu'ils n'avaient pas eu besoin de lui enlever un sein. Mais, il a aussi dit qu'ils ont failli la perdre pendant, son cœur a cessé de battre pendant quelques secondes avant de repartir. Elle va bien et son état est stabilisé, personne ne peut la voir pour le moment.
Le soupir de soulagement nous échappe tous les trois et les sourires reviennent petit à petit.
Je savais qu'elle était forte, rien ne pouvait la battre. Rien.
Les larmes de joie coulent le long du visage de sa mère et ce n'est qu'un soulagement de savoir que tout devrait rentrer dans l'ordre d'ici quelque temps.

Just my TeacherWhere stories live. Discover now