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2 janvier 2023.

Le soleil va bientôt se lever, pourtant ça n'empêche ni Caleb ni moi de rester assis dans le balcon de notre chambre à discuter de tout et de rien. C'est dans ces moments-là que je me rends compte à quel point j'ai de la chance de l'avoir.

Le téléphone de Caleb sonne plusieurs fois. Et à chaque fois, il ne répond pas, ne voulant pas couper notre moment à deux.

- Réponds, Caleb. Ça semble important. Lui dis-je.

- Ça peut attendre. Me dit-il. Je préfère passer mon temps avec toi.

Je lui souris.

- Je voulais te demander, d'ailleurs... pourquoi m'appelles-tu ta rose ? Lui demandais-je.

- Eh bien... c'est comme ça que je te vois. Dit-il doucement. Une magnifique rose qui a fleurit.

Il pose ensuite sa main sur ma joue, me la caressant avec son pouce.

- Mon cœur est un jardin. Dit-il en me regardant dans les yeux. Au départ, tu n'étais pas plus grande qu'une graine. Et plus les jours passent, plus cette graine prend forme et devient une tige. Au bout de cette tige grandit une rose. J'ai tenté d'empêcher cette rose de grandir, mais elle a éventuellement fini par pousser. Et elle a fleuri. Elle est devenue une magnifique rose, qui n'a fait qu'embellir mon jardin. Et cette rose, c'est toi.

Je le regarde avec douceur, le cœur battant.

- Et moi, j'en suis devenue ses épines. La protégeant de ceux qui voudraient l'arracher. Dit-il en souriant. J'ai choisis la rose car elle est considéré comme la reine des fleurs, elle a longtemps été convoité par les poètes pour sa beauté inégalée et pour son sens unique ; celui de l'amour. Et c'est tout ce que je vois en toi.

- Mais les roses, comme toutes les fleurs, finissent par faner... non ?

- Non, pas ma rose. Dit-il doucement. Tu es une rose éternelle. Tu ne faneras jamais.

Sa comparaison me fait chaud au cœur. Je ne sais même pas quoi lui dire tellement je suis émue par ses paroles...

- Alors je suis la rose d'un criminel. Dis-je en riant légèrement.

Il pose une main sur son cœur, l'air offensé.

- C'est donc comme ça que tu me vois ? Un criminel ? Me taquine-t-il. Très bien, madame l'espionne.

Je secoue ma tête en riant.

- C'est vrai... tu n'es pas un criminel mais un mafieu. Dis-je d'un ton moqueur. Alors je suis la rose d'un mafieu.

- C'est beaucoup mieux. Dit-il en souriant.

Je me mets à rire avant que son téléphone ne sonne à nouveau. Il soupire en sortant son téléphone.

- Va répondre. Lui dis-je. Je t'attendrais.

Il hoche la tête puis se lève. Il répond au téléphone, et rapidement son visage devient pâle. Il prend sa veste avant de raccrocher.

- Maya, je dois partir. Me prévient-il. Le bras droit du président m'a appelé... je dois y aller ! Mais ne sors pas de la maison, reste ici.

Et il sort de notre chambre. Je le suis, inquiète. Qu'est-ce qu'il a bien pu se passer ?

- Caleb, attend ! M'écriais-je. Dis-moi, que se passe-t-il ?

Avant d'ouvrir sa voiture, il me regarde.

- Je te dirais plus tard... mais prépare tes valises. Dit-il faiblement.

J'allais répondre mais mon téléphone sonne à mon tour. Je le sors et vois... mon chef.

- Caleb, mon chef appelle. Lui dis-je.

J'étais vers la porte d'entrée, et lui vers sa voiture. Il y a une certaine distance entre nous, ce qui fait qu'il ne pourra pas entendre notre conversation.

- Maya, tu réponds enfin !

- ... Que voulez-vous de moi ? Lui demandais-je froidement.

Il soupire.

- Maya, je n'y crois pas. Tu ne nous as pas trahis, je le sais. Me dit-il.

- Pourtant, c'est la réalité. Malgré vous, j'ai épousé Caleb, je suis sa femme et je ne reviendrais plus jamais en Égypte. Lui dis-je. Je suis heureuse avec mon mari, s'il vous plaît, laissez-nous tranquille.

Caleb me regarde intensément, attendant de savoir ce qu'il en est. Mais il détourne rapidement le regard après qu'il ait reçue un autre appel.

- Tu ne peux pas, Maya... tes parents... et nous... tu vas nous tourner le dos pour un criminel ? Tu vas détruire ta vie pour lui ?

- Oui. Un million de fois, oui. Je l'aime et il m'aime. Plus que n'importe qui.

- Non... non, je suis certain qu'il te contraint de dire ça.

Je roule des yeux.

- Non, je-

- Mais ne t'inquiète pas, ma fille. Tu seras bientôt libre.

- Libre ? Qu'est-ce que...

Et j'arrête de parler en voyant un point rouge sur le torse de Caleb. Non... non... je lâche le téléphone et cours vers lui.

- CALEB !

Je cours du mieux que je peux, et il tourne la tête vers lui.

Un tir.

Mon corps se balance vers l'avant après le choc. Je tente de rester debout malgré la douleur quasi instantané. La balle m'a touchée dans le dos. À temps. Et Caleb est indemne. Je suis face à lui, et même si mes jambes tremblent, je puise de toutes mes forces pour rester debout et être son bouclier. Les balles me toucheront. Pas lui. Pas mon amour. Pas mon mari.

- Ne... bouge pas... lui ordonnais-je.

Et Caleb était figé. Il ne comprenait pas ce qu'il venait de se passer. Moi non plus. Tout est allé si vite. Je sais seulement que Caleb n'a rien.

- Maya... Dit-il, horrifié.

- Ne... bouge... pas...

Je n'arrive plus à tenir debout. Mais si je m'effondre, ils tireront à nouveau sur Caleb. Et je n'aurais pas assez de force pour me relever.

Je prends un énorme souffle. Puis soupire de soulagement lorsque j'entends des détonations. Aucune balle n'a été tiré de notre côté, ce qui veut dire que les hommes de Caleb ont abbatus les snipers.

Je me permets enfin de m'effondrer au sol, épuisée, mais je me fais rattraper par Caleb avant que ma tête ne cogne contre le sol. Caleb est terrifiée. Mais moi, je ne vois qu'une chose. Le magnifique levée du soleil. Celui que l'on attendait avec Caleb, dans notre balcon. J'ai pu le voir, une dernière fois.

Une toute dernière fois...

La Rose d'un CriminelWhere stories live. Discover now