53.

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J'arrive avec Caleb dans un entrepôt délabré. Il est en plein milieu d'une forêt. C'est assez effrayant, je dois l'avouer...

Dans l'immense entrepôt, il n'y avait rien d'autre que pleins d'hommes. J'en reconnais quelques-uns de la réunion à Kazan. C'est une autre réunion ?

- Patron. Dit l'un d'eux. Merci d'être venu.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? Demande Caleb.

Ils se décalent pour qu'on puisse voir un homme attaché à une chaise. Lui aussi, était dans la réunion. S'il est attaché de la sorte, c'est qu'il est sûrement un traître.

- On l'a trouvé chez lui avec de jeunes filles. Dit l'un des hommes.

Ma respiration se coupe. Quoi ?!

- C'est-à-dire ? Demande Caleb.

Si c'est ce que je pense...

- Je vais pas te faire un schéma, patron. Répond l'homme attaché. Tu sais ce qu'il se passe entre un homme et une femme.

- Les filles disent qu'il les a kidnappé, puis abusé d'elles. Continue un autre. On ne sait pas qui croire, alors on a fait appel à toi. Tu sauras mieux que nous.

- Je t'ai vu. J'ai vu de mes propres yeux, Maya ! S'écrie-t-il. Je vous ai vu dans la chambre !

Je tombe à genoux, et tiens sa jambe en pleurant.

- Je t'en supplie, crois moi ! Dis-je en sanglotant. Je ne le voulais pas ! Il m'a forcé !

- Je ne te crois pas.

Prise d'un excès de rage, je sors mon arme. En m'entendant la charger, les hommes autour de Caleb sortent aussi leurs armes et les pointent sur moi. Caleb se met instinctivement devant moi.

- Bougez-vous ! Dis-je la voix pleine de rage. Je vais le tuer moi-même !

- Le jugement ne t'appartient pas. Rétorque les hommes. Il appartient au patron.

Je change alors l'angle de mon arme et le pointe sur le crâne de Caleb. Je ne vais pas mentir, c'est jouissif. Tellement jouissif de tenir l'arme contre lui. Je suis même tenté d'appuyer sur la gâchette et me débarrasser de lui.

- Vous allez me laisser le tuer, sinon je tuerais votre patron.

Caleb ne bouge pas. Il garde ses bras croisés contre son torse. Ses hommes le regardent, attendant l'ordre de me tirer dessus.

- Vous avez entendu madame. Dit Caleb en haussant des épaules.

Ils ont l'air déconcerté, mais finissent par se décaler et baisser leurs armes. Je m'éloigne lentement de Caleb puis m'approche de l'homme attaché.

- Personne ne te croira, Maya. Personne ne viendra après moi pour toi. Dit-il en riant.

Sans hésiter, je lui tire sur ses deux mains. Il crie de douleur, demandant à Caleb d'arrêter cette absurdité mais son patron ne bouge pas, et me regarde faire.

- Je ne te demanderais pas ton nom, car tu ne mérites pas d'être souvenu. Crachais-je. Tu resteras à jamais un déchet de l'humanité.

Plus personne ne parle. Tout le monde se tait.

- Si tu me dis la vérité, je te laisserais en vie. Lui dis-je. Est-ce que tu as abusé d'elles ?

Il soupire avant de hocher la tête. La confirmation.

- Je vais te tuer. Dis-je en serrant ma mâchoire. C'est dommage que la souffrance de ces filles ne partiront pas avec ta mort.

- Quoi ?! Tu as dis que tu n'allais pas me tuer ! S'exclame-t-il.

- J'ai mentis.

Je pointe l'arme sur son front, puis appuie sur la gâchette. Son sang gicle sur moi, et son âme quitte son corps alors qu'il me regardait toujours avec les yeux grands ouverts.

Je me tourne ensuite vers Caleb, qui avait le sourire aux lèvres.

- Et la prochaine fois, il n'y aura pas de "on ne sait pas qui croire". Prévenais-je les autres hommes. Croyez les victimes.

Comprenant qu'il n'y a rien d'autre à faire, je sors de l'entrepôt suivi de Caleb.

CALEB

Waw.

Je la suis à l'extérieur de l'entrepôt, impressionné. J'allais le tuer moi-même, de toute façon mais la façon dont elle s'est chargée m'a laissé sans voix, avec un certain goût de fierté.

- Attends, Syra ! Lui dis-je.

Elle se tourne soudainement vers moi, puis s'approche.

- Tu n'as pas intérêt à me dire que j'ai mal fait. Dit-elle en serrant ses dents. J'ai bien fait et personne ne me dira le contraire !

- Calme-toi, j'allais te dire que tu as parfaitement bien réagis. Dis-je.

Elle me regarde puis hoche la tête. Je vois dans son regard qu'elle s'est un peu calmée.

- Si je n'étais là, est-ce que tu aurais cru ces filles ? Me demande-t-elle. Est-ce que tu aurais tué cet homme ?

- Oui. Lui répondis-je sans hésitation. Il n'y a pas d'autres options que la mort pour lui.

Je discerne un léger sourire sur son visage avant qu'elle reprenne une expression neutre.

- Par contre, tu ne sortiras plus seule. La prévenais-je. Tu viens de tuer le fils d'un mafieux anglais. Son père ira après toi.

- Même en sachant ce que faisait son fils ? Demande-t-elle.

Malheureusement, j'acquiesce.

- Beaucoup n'ont aucune morales. Lui répondis-je. C'est pour ça que je ne voulais pas que ce soit toi qui le tues. Si c'était moi, il n'aurait rien pu faire.

- Tu sais quoi ? Tant pis. Dit-elle en haussant des épaules. Un moment ou un autre, il y aurait eu un mafieux qui voudrait ma mort puisque je travaille avec toi. Autant que ce soit fait pour une bonne cause.

Elle n'a pas tort, mais je ne sais pas si elle se rend compte que cette histoire ne s'arrêtera jamais. Si ce mafieux ne décide pas d'arrêter d'aller après elle mais n'arrive pas à la tuer, il ira après sa famille ou même après ses futurs enfants...

Et être ma "petite-amie" ne changera rien. Il n'y a qu'une manière pour régler ce problème. Je la regarde longuement, mais les mots ne sortent pas. Je ne cesse d'ouvrir la bouche puis de la refermer.

- Syra... Dis-je enfin. Je... uhm... comment dire...

Elle me regarde en fronçant les sourcils, attendant que je parle.

- Pour que tu ne sois plus en danger... je me disais que... euh... Dis-je avec hésitation puis je prends un grand souffle. Deviens ma fiancée.

La Rose d'un CriminelWhere stories live. Discover now