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Cela fait une semaine depuis que Syra m'a parlé de son passé. Je lui ai promis que mon attitude envers elle ne changerait pas, mais c'est plus fort que moi. Je prends beaucoup plus soin d'elle, je fais attention à ce que je dis et à ce que je fais, et je ne la laisse jamais seule avec un de mes hommes.

J'ai pu retrouver Ashraf, celui pour qui elle a travaillé avant de venir en Russie, et j'ai envoyé quelqu'un en Égypte le tuer. Ce travail est fait. Les prochains seront Ilyes et son frère. Mais eux, je ne laisserais personne les tuer à part moi. Leur mort sera entre mes mains.

- Caleb. Me dit Kaysan. Tu as reçu une dizaine de lettres. Tu veux les voir ?

Je hoche la tête et prends les lettres de ses mains. Les lettres viennent de plusieurs politiciens et gouverneurs me rappelant leur soutien, et me montrant un mandat d'arrêt secret pour Ivan. S'ils l'attrapent, ils me le donneront. En résumé, Ivan ne peut pas aller plus loin que ça. Il n'est pas puissant. Au contraire, il est faible.

- Qu'est-ce qui t'arrive, Caleb ? Me demande Kaysan, me tirant de mes pensées. Depuis quelques jours, tu sembles absent.

Je ne peux pas lui parler du passé de Syra. Même si je sais que Kaysan ne le répétera pas, je ne peux rien lui dire tant qu'elle ne le veut pas.

- Rien, mon frère. Dis-je en soupirant.

Il ne me croit pas mais n'insiste pas. Il prend ensuite son téléphone après qu'il ait sonné. Il répond, puis me regarde après avoir raccroché.

- Caleb, nos alliés t'attendent dans ton restaurant. Me dit Kaysan.

Je hoche la tête puis me lève. Faisons les attendre pour qu'ils comprennent qui est en charge.

- Tu ne prendras pas Syra ? Me demande-t-il.

C'est vrai que Syra, en tant que ma fiancée, doit m'accompagner. Mais je ne veux plus qu'elle soit entourée d'hommes. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée de l'emmener avec moi, bien que je ne doute pas de ses capacités. La dernière fois en est une preuve.

- Elle ne viendra pas cette fois. Lui répondis-je.

Il hoche la tête. Je porte une veste noire au-dessus de ma chemise, puis je mets enfin mes gants en cuir noir. Je sors de la maison, puis prends ma voiture. Mes frères et ma mère sont avec Syra, je n'aurais pas à m'inquiéter. Elle est entre de bonne mains jusqu'à mon retour.

J'arrive devant le restaurant, mes hommes s'empressent de m'ouvrir la portière. Je descends ensuite et entre dans mon restaurant avec Kaysan et mes hommes. Ils sont tous là, sur une grande table, avec leurs femmes. Je m'assois au bout de la table, la tête haute.

Nous commençons d'abord par parler de business, d'informer chacun du nombre de ventes, de nouveaux alliés et des ennemis. Rien d'intéressant, ni rien de nouveau. Je les informe également de ce que disent les gouverneurs sur Ivan.

- Bien, maintenant, commençons le repas. Leur dis-je.

Les serveurs viennent nous servir divers plats, et divers boissons. Tout était parfait, comme je le voulais.

- Votre fiancé n'est pas venue ? Me demande un des hommes.

- Non. Elle ne pouvait pas venir aujourd'hui. Lui répondis-je.

Il hoche la tête. Je prends mes couvercles pour couper la viande, mais je m'arrête directement en entendant le bruit de talons. Le regard de tous les hommes se lèvent, quelqu'un arrive derrière moi. Une femme. Et sans même me retourner, je sais qui elle est.

Elle s'avance et pose sa main sur mon épaule. Son parfum pénètre mes narines. Je n'ai jamais rien sentis d'aussi plaisant. Je tourne les yeux vers elle et je la vois enfin. Elle portait un pantalon large noir, un crop-top noir et un long manteau qu'elle avait posé sur ses épaules. Un des serveurs vient le lui prendre, avec son sac.

Elle s'assoit ensuite à ma droite. Je me mords les lèvres. Elle est... magnifique. Je n'ai pas de mots assez fort pour la décrire.

- Servez un autre plat pour madame. Dis-je aux serveurs.

Ils hochent la tête et partent en cuisine. Tout le monde la regardait, impressionné. Enfin, seulement les hommes. Et je tentais de me retenir pour ne pas me lever et crever leurs yeux. Mais grâce aux incidents précédents, ils n'osent pas lui faire de commentaires.

- Tu es resplendissante, chérie. Lui chuchotais-je.

Elle me sourit, gênée.

- Je suis désolé si tu ne voulais pas que je vienne. Me dit-elle à voix basse. Je peux même partir, si tu veux.

- Non, non. Lui dis-je. Je t'ai pas prévenu parce que je voulais que tu te reposes.

Elle hoche la tête, avec un léger sourire. Au fur et à mesure du dîner, je remarque les regards condescendant des autres femmes présentes. Elles regardaient Syra. Et Syra bougeait sa jambe frénétiquement.

Je décale ma chaise, puis attrape sa chaise et l'approche de moi. Elle était désormais assise à mes côtés. Elle me regarde, gênée.

- Ne fais pas attention à elles. Lui murmurais-je à l'oreille. Tu es la plus belle d'entre elles. Aucune ne t'arrive à la cheville.

Ses joues deviennent rouges et elle se mord les lèvres. Reste concentré, Caleb.

Plus tard, le serveur lui amène des frites de patates douces. Elle en mange joyeusement comme un enfant mange ses bonbons. Je regarde mon assiette, je n'ai pas encore mangé les miennes. Mais puisqu'elle les aime autant, je lui mets mes frites dans son assiette.

Elle me regarde surprise.

- Et toi, Caleb ? Me demande-t-elle.

- Je n'aime pas. Lui dis-je. Mange-les, toi.

Elle sourit alors et mange ma part. J'adore les frites de patates douces, mais je préfère la voir sourire ainsi. Je ne sais pas ce qu'elle m'a fait mais c'est la première fois que je n'arrive pas à retenir un sourire, et que mon coeur batte aussi fort rien qu'en regardant une femme.

Je crois, Syra, que je suis en train de tomber pour toi.

Et fort.

Alors sauve-moi. Sauve-moi vite. Si mon cœur finit par t'appartenir, je ne pourrais plus le récupérer...

La Rose d'un CriminelDonde viven las historias. Descúbrelo ahora