2.

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Russie, Moscou.

Caleb Al-Hassan. C'est mon nom. Cela ne vous dit rien ? Alors laissez-moi me présenter correctement. Actuellement, je suis l'homme le plus puissant que la terre ait connu. Je ne me vante pas, non. Mais c'est la réalité. Depuis mes quinze ans, j'ai travaillé dur pour arriver là où j'en suis.

Maintenant, qu'est-ce que j'ai ? Un business qui pèse plusieurs milliards de dollars. Des dirigeants à mes bottes. Une protection dont personne d'autre ne bénéficie. Toutes les portes me sont ouvertes. Mes ennemis n'ont clairement aucune chance face à moi.

Je suis l'homme des rêves des chères dames, le cauchemar de mes ennemis et le pouvoir de mes alliés. Pourquoi ? Parce que je suis à la tête de toutes les mafias dans le monde. Normalement, ce n'était pas moi. Mais l'ancien chef était, disons, hors du temps... l'éliminer a été le défi pour être le roi de ce monde illégal. Et j'ai réussi.

- Patron, nous l'avons amenés. Me dit mon bras droit, Kaysan.

Je relève la tête puis fais un hochement de tête pour qu'il le fasse entrer. L'homme se fait emmener dans mon bureau, puis jeter au sol. Je me lève de ma chaise, puis m'approche de lui.

- Ma monnaie ? Lui demandais-je.

- Patron, donnez-moi encore un peu de temps, s'il vous plaît ! Me supplie-t-il.

Je lâche un léger rire.

- Alors que j'attends depuis deux mois ? Dis-je en fronçant les sourcils. Je veux mes dix millions demain.

L'homme relève la tête, surpris que je ne le tue pas. Il se lève alors en gardant la tête baissée.

- Merci beaucoup, patron. Dit-il d'une petite voix.

Il me tourne alors le dos pour s'en aller.

- Il me semble que je ne t'ai pas autorisé à sortir. Lui dis-je en croisant mes bras sur mon torse.

- Oui... pardonnez-moi. Dit-il.

Je fais un sourire en coin. La peur dans les yeux des hommes me fait plaisir. Je me nourris de leur peur.

- J'ai changé d'avis, Vladimir. Lui dis-je. Je veux plus que ces dix millions. Je veux le double. Vingt millions de dollars.

Il me regarde en faisant les gros yeux.

- Maintenant tu peux t'en aller. Dis-je.

Il sort alors du bureau aussi vite qu'il est venu. Je soupire puis me rassois.

- Il n'y arrivera pas. Me dit Kaysan. Il n'a déjà pas assez pour dix millions.

- Je le sais. Dis-je en haussant des épaules. S'il les trouve, alors cela voudra dire qu'il travaille pour quelqu'un. Et s'il ne les trouve pas, alors il mourra. Son existence ne sert pas grand chose, de toute façon.

Kaysan sourit légèrement en secouant sa tête. Kaysan est mon bras droit, je l'ai connu quand il était dans une situation désespérée. Il était au bord de la mort, et je lui ai tendu ma main. Il est le seul homme à qui je fais confiance. Je lui confie ma vie. Et le jour où je mourrais, si je n'ai pas de fils, il prendra le business à ma place.

- Tu ne trouves pas que notre pays est assez calme ? Me demande-t-il.

- Ça ne m'étonne pas. Dix tentatives d'assassinat et aucune réussite. Dis-je en riant légèrement. Ils doivent chercher un autre plan.

Ah, je ne vous l'ai pas dis ? Je suis égyptien. J'ai grandis dans les rues du Caire, jusqu'au jour où j'ai monté ce business. Depuis, les autorités égyptiennes me courent après. Ils veulent m'emprisonner. C'est pour cette raison que je suis venu en Russie, un pays bien loin de mon pays d'origine.

Kaysan l'est aussi. Mais il n'a pas fui pour les mêmes raisons que moi. Et même si je trouve qu'il soit légitime de me courir après, pour lui c'est de l'injustice. Ils n'ont même pas voulu l'écouter, avant de vouloir l'emprisonner. Alors je l'ai pris avec moi.

- D'ailleurs, Kaysan, il y a une cargaison qui arrive d'Europe de l'est. Dis aux policiers que ce sont mes biens, pour les laisser passer. Lui dis-je.

Il hoche la tête. Je l'ai dis, n'est-ce pas ? Les autorités sont à ma botte. Les policiers russe travaillent tous pour moi. Ce qui fait que je suis intouchable. Ça m'a pris du temps pour y arriver, mais avec des dossiers compromettants et des pots de vins, n'importe qui accepterait de travailler pour moi.

- Caleb, Katerina t'attend à l'extérieur. Je la fais rentrer ? Me demande Kaysan.

Je passe mes mains sur mon visage.

- Dis lui que je ne suis pas intéressé. Et si elle continue de me courir après, je tuerais son frère. La menaçais-je. Je n'aime pas me répéter.

Il hoche la tête puis sors de mon bureau. C'est devenu une habitude. Des femmes viennent s'offrir à moi, mais je les refuse toujours. Il y a les femmes de mes alliés, leurs sœurs et même les sœurs de mes ennemis. Je les ai toutes rejettés.

Je pose mes jambes croisés sur mon bureau, puis lève la tête vers le plafond. L'époque où je jouais avec des cailloux avec mes voisins dans les rues du Caire est désormais révolu. Parfois, cela me manque. Notre bonheur se faisait dans les choses simples.

Mais... je suis aussi heureux de la vie que j'ai aujourd'hui. Même si je suis devenu l'ennemi publique numéro un de mon pays, que je ne pourrais jamais y retourner, je suis heureux. Je peux offrir la vie de reine à ma mère, et mes petits frères ne manqueront de rien. Ma mère n'a plus à se casser le dos pour nous chercher à manger. Non, c'est finis.

Je rend ma famille heureuse et c'est le principal.

Je soupire puis me redresse. Avec tout ce que j'ai, j'ai tout de même l'impression de ressentir un vide. Comme si quelque chose me manquait, et je n'arrive pas à mettre un mot dessus. Mais après tout, qu'est-ce qui pourrait me manquer ? J'y réfléchis, et j'ai aucune réponse. Absolument rien.

Je chasse mes pensées puis sors de mon bureau. J'espérais que Katerina ne soit pas là, sinon j'aurais réellement mis ma menace à exécution. Elle est partit et tant mieux pour elle. Je sors de chez moi pour prendre l'air. Je sens quelque chose venir et je dois m'y préparer...

La Rose d'un Criminelحيث تعيش القصص. اكتشف الآن