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On arrive enfin devant chez lui. Mais au lieu d'entrer dans la maison, on s'arrête devant pour discuter.

- Je suis content que tu sois tout de même venue. Me dit Caleb en souriant. Ça aurait été d'un ennui, sinon.

Je lui fais un petit sourire.

- Ce sont tes frères qui m'ont poussés à venir. Admis-je. Et c'est eux qui ont choisis mes amis.

Il se met à rire légèrement, il sait qu'ils en sont capable.

- J'ai remarqué ton attitude face aux femmes de mes alliés. Dit-il en changeant de sujet. Pourquoi tu es aussi gênée face à elles ?

- Tu n'as pas vu comment elles sont ? Lui répondis-je. Elles sont époustouflantes. Moi, je ne suis rien à côté d'elles.

Il fronce les sourcils.

- Et honnêtement, j'ai été surprise de voir que tu n'as rien dis. Continuais-je. Je pensais que tu allais me dire de prendre exemple sur elles, de m'habiller et me maquiller comme elles.

- Non ! S'exclame-t-il. Pourquoi te dirais-je une chose pareille ? Tu n'as rien à leur envier.

Je détourne le regard. Je l'ai encore mal jugé.

- Ilyes le faisait. Je pensais que c'était normal. Dis-je en soupirant. Et j'ai perdue confiance en moi, à cause de lui.

- Ce n'est pas normal ! Dit-il en fronçant les sourcils. Tu dois retrouver ta confiance en toi, Syra.

Si seulement c'était aussi facile que ça. J'y travaille depuis cinq ans, depuis ce jour... on pourra me dire à quel point je suis magnifique, ‏je ne croirais pas cette personne. Je me verrais toujours inférieur aux autres. Et si quelqu'un se trouve attiré par moi, je ne le comprendrais pas. Il y a tellement de jolies filles. Pourquoi moi ?

D'un coup, je me sens tiré vers l'avant. Je me retrouve face à face avec Caleb. Nos visages n'étaient qu'à quelques centimètres chacun. Il avait son bras autour de ma taille. Ma respiration est saccadé. Le voir d'aussi proche me donne des papillons dans le ventre.

- Parce que tu es une femme magnifique, Syra. Me souffle-t-il.

Je ressens une bouffée de chaleur. Ses mains autour de moi me rassurent. J'aime leur sensation sur ma peau.

- Et je ne suis pas Ilyes. Je ne te comparerai à aucune femme. Dit-il. En fait, si tu le désires, je te ferais même reine de toutes les femmes.

- Caleb... Murmurais-je.

Je vois sa pupille bouger de partout, me faisant comprendre qu'il analysait mon visage. Moi aussi je le faisais. Les traits masculins de son visage le rende tellement... tellement attirant. Je n'arrive pas à empêcher ces pensées interdites dans mon esprit. C'est plus fort que moi.

- Tu es une rose qui n'a pas encore entièrement fleuris, et pourtant, tu es la plus splendide. Me dit-il.

Je me mords les lèvres. Son visage est très proche du mien. Je devrais pouvoir me contrôler, mais il me fait perdre la raison. Il ne devrait pas.

- Je peux te dire pendant des heures comment je te trouve, chérie. Me susurre-t-il à l'oreille. La liste sera bien longue.

Je déglutis. Il... ne m'a jamais fait autant d'effets auparavant. Je dois le détester...

- Vous êtes la ruse. Dit mon chef. Vous trompez, et n'êtes pas trompés.

Je prends note de ses mots.

- Que se passe-t-il en mission, si jamais vous éprouvez de l'affection pour la cible ? Nous demande-t-il.

- On se trompe soi-même car c'est le personnage que l'on joue qui ressent des émotions. Répondis-je. Toutes nos émotions sont fausses.

Toutes nos émotions sont fausses. Même l'attirance que je ressens pour lui en ce moment même. C'est Syra qui ressent. Et Syra n'existe pas. Maya, elle, le déteste. Elle fera tout pour que cette mission tourne à la réussite.

Mais me dire cela me paraît si faux. Comme si je répétais des paroles auxquelles je tente d'y croire, en vain.

- On... on devrait rentrer. Dis-je, d'une petite voix.

Caleb finit par hocher la tête et me lâcher. La chaleur de sa main sur ma peau me quitte.

- J'ai du travail à faire dehors. Me dit-il. Je reviendrais plus tard.

Je hoche la tête, puis rentre à l'intérieur de la maison, seule. Je monte à l'étage pour rentrer dans ma chambre mais remarque la porte entrouverte de son bureau. Caleb n'est pas là... je pourrais rentrer tout de suite. Et la mission commence à m'être dangereuse, donc je dois retourner en Égypte au plus vite.

Je prends une grande inspiration puis rentre dans le bureau, et je ferme la porte derrière moi. Je vois un papier plié sur son bureau, et je le prends pour le lire... c'est une lettre. Une lettre de plusieurs politiciens, lui rappelant leur soutien.

Je savais que Caleb contrôlait les politiciens dans le monde, mais je ne pensais pas autant. Certaines personnes importantes en Égypte n'en sont pas exclus. Il y a également énormément d'hommes d'affaires qui travaillent avec lui. Pas étonnant.

Je continue à chercher dans le tas de feuille, jusqu'à tomber sur une. Au bas de la feuille, il y a écrit une grosse somme d'argent. Ce n'est pas de l'argent que Caleb a reçu, mais qu'il a envoyé. Je m'assois en lisant, croyant que c'était enfin le document que je cherchais. Je sors mon téléphone pour prendre le papier en photo, avant de voir une chose... une chose qui m'a retournée l'estomac.

Un hoquet de surprise et de terreur m'échappe. C'est bien plus horrible que tout ce que j'ai vu jusqu'ici. Je sens un liquide chaud et désagréable dans la gorge. Je vais vomir. Ça ne peut pas être l'homme qui me tenait, il y a quelques minutes. Non. Ça ne peut pas être possible...

La porte s'ouvre d'un coup. Je lève le regard, les mains tremblantes et le cœur battant. J'ai l'impression que mon souffle s'est coupé.

Après avoir repris mes esprits, je vois Caleb. Il me regarde, le visage blême. Il sait quel doucement est dans ma main.

- Caleb... Dis-je la voix tremblante. Tu fais du trafic d'humains... ?

La Rose d'un CriminelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant