9.

1.3K 78 1
                                    

Le soleil s'est enfin levé, bien que je sois réveillé depuis un certain temps. J'ai l'habitude de me réveiller quelques minutes avant le lever du soleil, et courir sur des kilomètres jusqu'à ce que tout le monde dans mon régiment se réveille.

Je me lave et m'habille correctement, avant de sortir de ma chambre. J'inspecte la maison, en regardant autour de moi. Il faut que je connaisse toutes les entrées, les sorties, les pièces secrètes et les tunnels s'il y en a. Enfin, avec un homme comme lui, c'est même très probable. Il doit cacher beaucoup de choses dans cette villa.

- La cuisine est en bas. Entendis-je.

Je tourne la tête et vois Kaysan. Il me regarde d'un air tellement froid que ça m'en donne des frissons.

- Merci. Lui répondis-je avant de descendre.

La cuisine est encore plus spacieuse et moderne que les autres pièces. Je vais me faire un petit-déjeuner égyptien. Foul et ta'meyya (Foul : fèves cuisines avec du cumin et du citron, ta'meyya autrement appelé falafel : beignet de fèves), avec un peu de salade, et c'est parfait.

Caleb n'est pas là. Je suppose que je vais manger seule. Et je me demande ce qu'il va faire de moi. J'espère seulement qu'il ne me demandra pas de tuer un de ses ennemis, parce que sinon je vais devoir le faire pour lui prouver qu'il peut me faire confiance.

- Mmh... de la nourriture égyptienne. J'ai l'impression d'être au pays. Entendis-je.

Caleb s'avance puis s'assois en face de moi. Il prend le pain et mange ce que j'ai préparée.

- Au final, tu sers à quelque chose, chérie. Dit-il d'un ton moqueur.

Il continue à manger tout en me regardant.

- Tu sais, j'ai été surpris de savoir que tu étais égyptienne. M'avoue-t-il. Une de mes chers compatriotes.

Il est bien bavard aujourd'hui. Sa voix m'insupporte autant que sa tête. Je ne veux pas lui parler. Mais je dois me ressaisir.

- Pourquoi tu vis en Russie ? Lui demandais-je. Moi, si je devais choisir... je serais resté en Égypte.

- Eh bien... c'est une longue histoire. Me dit-il. Mais je ne te fais pas confiance pour t'en parler.

Je hoche la tête. C'est compréhensible. De toute façon, je sais déjà pourquoi. Parce qu'il est un criminel.

- Bon, je dois aller au travail. Pour le moment, tu resteras ici. Me dit-il. Si tu as besoin de quelque chose, mes hommes sont devant la porte.

Il se lève alors. Je ne peux pas accepter de rester seule ici, Syra n'a pas autant de courage.

- Hum... Caleb... tes hommes... ils ne me feront rien, n'est-ce pas ? Dis-je avec une pointe d'inquiétude.

- Non. Me dit-il. Ils ne te regarderont même pas.

Puis sans perdre une seconde de plus, il s'en va. Bien. J'aurais le temps d'analyser tous les recoins de cette maison. Je dois me dépêcher avant que quelqu'un ne vienne me surveiller.

CALEB

Je rejoins Kaysan face à son ordinateur.

- Alors ? Qu'est-ce que donne tes recherches ? Lui demandais-je.

- Pour l'instant, tout ce qu'elle a dit est vrai. Me dit-il. Et aucun profil d'agent lui correspond mais... un seul profil est bloqué.

Je fronce les sourcils. Un profil bloqué ? Je m'assois alors à sa place et tente de le débloquer. Kaysan est un génie en technologie, il a réussi à avoir des informations sur tous les agents de notre pays. Sauf ce profil.

- Tu ne devrais pas la laisser chez toi. Me conseille Kaysan. Elle a l'air de cacher quelque chose.

Sûrement. Tout le monde a quelque chose à cacher, non ? Je veux dire, elle ne va sûrement pas se confier à un inconnu, qui de plus se présente comme le chef des mafias.

- Ah, c'est bon. C'est débloqué. Dis-je.

J'appuie sur le profil. C'est une femme. Mais une chose m'interpelle...

- Il n'y a pas de photos. Remarque Kaysan.

Je hoche la tête, il n'y a pas de photos. Pourquoi ?

- C'est une orpheline. Dis-je en même temps que je lis. Fille unique. Elle s'appelle... Maya.

- Et l'autre s'appelle Syra, c'est ça ? Me dit-il.

J'acquiesce.

- Mais cette agent... elle est décédée, il y a deux ans. Lui dis-je. Ça ne peut pas être elle. Et Syra a des parents, une sœur, et elle a vingt-et-un ans.

- ... Tout de même, je ne lui fais pas confiance. Dit-il.

Je soupire puis m'éloigne de l'ordinateur. Au moins, on sait qu'elle n'est pas envoyée par le gouvernement égyptien. Enfin, j'espère que je ne me trompe pas. Pour être sûr à cent pour cent, elle doit se prouver. Et j'ai quelques idées.

- Elle a quelques airs de Rayaa. Dis-je d'un ton pensif.

- Non, ne recommence pas. Me dit Kaysan. Elle n'est pas Rayaa et ne le sera jamais.

Je hoche la tête. Je le sais. Mais je ne peux m'empêcher d'y penser. Enfin, qui est Rayaa ? Je pense qu'il est encore trop tôt pour en parler... beaucoup trop tôt.

- Kaysan, amène-lui sa famille dans quelques jours. Lui dis-je. Et fais bien attention à sa réaction. Si quelque chose te paraît suspect, informe-moi directement.

- Je vais le faire. Et juste pour ton information, j'ai installé des caméras dans ta maison pendant la nuit. Me dit-il. Je peux t'en donner l'accès sur cet ordinateur pour voir ce qui s'y passe.

- Bien pensé. Lui dis-je. Active les ici, que je puisse la surveiller.

Il hoche la tête, prend le clavier et se met à taper dessus. J'attends quelques minutes, avant de voir les parties de ma maison apparaître sur l'écran.

- Parfait. Dis-je en souriant. Tu peux partir, je vais voir ce qu'elle va faire.

Kaysan hoche la tête puis sors sans un mot. Je vois Syra sur l'écran. Dans une situation normale, jamais je n'aurais fais une telle chose mais j'ai besoin de savoir si elle est une personne de confiance ou non. Et si jamais je découvre qu'elle ment sur son identité, qu'elle travaille pour le gouvernement égyptien, je promets que je la tuerais de mes propres mains et dans d'atroces souffrances.

La Rose d'un CriminelWhere stories live. Discover now