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Le Caire, Égypte.

La semaine est déjà passé... ce qui veut dire que je m'en vais ce soir. Ma dernière semaine, peut-être, en Égypte. Durant cette semaine, j'ai appris le maximum d'informations que je pouvais sur Caleb Al-Hassan. Je n'ai pas trouvée grand chose. Il dissimule réellement bien ses activités et les personnes qui travaillent pour lui. Mais sa fortune n'est pas négligeable...

Et j'ai eu le temps d'apprendre quelques bases du russe, bien que je compte communiquer avec lui en égyptien ou en anglais. Enfin, si j'arrive à m'approcher de lui... ce qui s'annoncera sûrement très compliqué.

- On dirait réellement que quelqu'un t'as battu. Me dit mon chef.

Je souris. Pour être plus crédible, d'autres agents m'ont battus légèrement pour que Caleb puisse me croire. Je me mets face au miroir, prend un cutter et m'ouvre un petit peu en dessous de l'œil. Je prends un mouchoir pour effacer le sang ensuite.

- C'était nécessaire ? Me demande-t-il.

- Oui. Je veux être la plus réaliste possible. Lui dis-je. S'il a un minimum de conscience, il aura pitié en voyant mon état.

Mon chef hoche la tête.

- Si la mission devient trop dur pour toi, appelle moi pour retourner en Égypte. Me dit-il. Et fais attention à toi...

Je lui fais un léger sourire pour le rassurer. Après tout, je suis comme sa fille.

- Chef, puisqu'il reste un moment avant mon départ, j'aimerais visiter la tombe de mes parents. Lui dis-je. Je ne sais pas si je pourrais les revoir.

- Tu peux y aller. Mais ne sois pas en retard... je peux suspendre le vol pour quelques minutes si jamais, mais il faut que tu arrives à l'aéroport comme prévu. Me prévient-il.

Je hoche la tête. À partir du moment où je serais devant l'aéroport, ma mission commencera. Je sors de mon dortoir et prends le chemin pour le cimetière où sont enterrés mes parents. Ce n'est pas très loin. Cinq minutes à pied.

Une fois arrivé, je m'avance vers leurs tombes la tête baissée. À force, j'ai mémorisée leur emplacement... je me baisse alors à la hauteur de la terre et me mets à genoux.

- Baba, mama... j'espère que vous allez bien. Dis-je en souriant faiblement. Aujourd'hui, je pars en Russie. Oui, c'est loin d'ici ! En plus, il fait très froid... je ne suis pas habitué au froid, mais je vais devoir m'y faire. Ne t'inquiète pas, maman. Je m'achèterai plein de vêtements chauds sur place. Je prendrais tous mes repas aussi. Et je ne parlerais pas aux étrangers, promis !

Je me mets à rire légèrement. Je le sais. Si ma mère était en vie, elle m'aurait posée ce genre de questions. Elle se serait inquiétée...

- C'est pour cette raison que je ne pourrais pas venir vous voir pendant un bon moment... je ne sais pas quand je reviendrais. Dis-je en soupirant. Mais promis, dès que je reviendrais en Égypte, je vous rendrais visite et vous raconterez tout mon séjour en Russie. Même si j'y vais pour le travail, j'espère que ça sera intéressant tout de même...

Je me lève ensuite puis nettoie mes vêtements de la terre.

- Je dois partir. Si je retarde le vol plus longtemps, tous les passagers vont me sauter dessus. Dis-je en riant. Je vous aime beaucoup, n'oubliez pas.

Puis je sors du cimetière presqu'en courant. Un van noir m'attend à l'extérieur. C'est mon chef. Je monte à l'intérieur et le chauffeur démarre directement.

- Tiens, Maya. Tu dois porter ces vêtements une fois que tu seras à l'aéroport. Me dit-il.

Je prends le sac qu'il me tend. Il y a un grand sweat et un jean sali et déchiré. Bien-sûr. Je n'allais pas venir correctement habillé, avec un visage défiguré.

Peu de temps après, le van s'arrête. Je comprends alors qu'on est arrivé.

- Maya, nous on reste ici. Me prévient mon chef. Tu devras courir jusqu'à l'intérieur, demander à acheter un billet pour Moscou et tu vas directement dans l'avion. Un de nos hommes t'attendra là-bas dans l'aéroport. Tu feras attention au signe qu'il te fera.

Je hoche la tête, ouvre la porte et m'apprête à sortir du van.

- Fais attention, Maya. Venge tes parents et reviens saine et sauve. Me dit-il en souriant légèrement.

Je hoche la tête une seconde, le salue et m'en vais. Comme prévu, je me mets à courir comme si j'échappais à la mort. Je rentre à l'intérieur de l'aéroport et pars m'acheter le billet d'avion. Si on fait toute cette mise en scène, c'est au cas où Caleb tenterait de regarder les caméras de surveillance pour savoir si je mens ou pas.

Que penserait-il s'il me voyait entrer tranquillement à l'aéroport, accompagné d'un van noir ? Je ne dois rien laisser à la chance. Je dois tout faire pour qu'il me fasse confiance au point de me raconter tous ses secrets. Je suis consciente qu'il est possible que je fasse du mal à quelqu'un, mais la mission est plus importante. Et le mal de Caleb est plus grand.

- Madame, l'avion va bientôt décoller. Êtes-vous sûr d'y arriver à temps ? Me demande la femme.

Je hoche la tête. Elle me tend alors mon billet. Je cours jusqu'à le port d'embarquement. Il reste encore quelques personnes faisant la queue pour entrer. J'entre rapidement au toilette et me change. Je pose mes habits dans le sac, et je laisse le sac dans les toilettes. Je sors et me dirige vers l'entrée de l'avion.

Je tends mon billet pour que la femme le vérifie avec mon passeport. Une fois fait, je m'engage dans le long couloir me menant à l'intérieur de l'avion. Je rentre, puis cherche mon siège. Heureusement je suis à côté de l'hublot. Mon chef sait que j'aime m'asseoir ici. Il a dû me l'arranger.

Après plusieurs minutes, l'avion décolle lentement puis de plus en plus rapidement, avant de monter dans le ciel. J'ai toujours aimé cette sensation. Cette sensation de ne plus avoir pieds sur terre, de s'envoler avec mon âme... Je recule ma tête contre le siège et ferme les yeux en souriant légèrement.

J'arrive, Caleb. Je viendrais à toi tel une tornade, et tu ne pourras pas m'échapper.

La Rose d'un CriminelWhere stories live. Discover now