La Rose d'un Criminel

59.

Après que la tension soit redescendu, je fais les gros yeux. Mes actions, mes pensées... Punaise, Maya ! À quoi tu joues ?! Comment est-ce qu'il peut autant influer sur mon corps et mes pensées ?! Je le déteste. Mon Dieu que je le déteste !

- Syra, je suis désolé. Vraiment désolé, je... Dit-il en s'approchant de moi.

Je recule d'un coup.

- Ne me touche pas ! Dis-je agressivement. Ne t'approche plus jamais de moi ! Je ne suis pas ta copine, ni ta fiancé, ni ta femme !

- Je sais, je... Dit-il en passant une main sur son visage. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris. Je voulais juste que Sienna voit que je suis pris et...

- Et rien du tout ! Le coupais-je. On était à deux doigts de s'embrasser !

Et je peux jurer qu'après mes mots, je remarque une certaine rougeur sur les joues de Caleb.

- Fais en sorte que ça n'arrive plus jamais. Continuais-je. Sinon, ‏je partirais d'ici et même si tu me menaces de mort, je ne reviendrais pas.

CALEB

Et sur ces mots, elle monte à l'étage.

Je ne voulais pas la décevoir ni l'énerver... les paroles de ma mère tournent dans ma tête. Est-ce que j'aurais perdu le contrôle, est-ce que j'aurais voulu l'embrasser si je n'étais pas attiré par elle ? Mais si jamais je suis réellement attiré par Syra, je ne devrais pas le lui faire savoir...

Sinon elle partira. Et je ne veux pas qu'elle parte. Punaise... je ne veux pas qu'elle s'en aille...

- Caleb, qu'est-ce qu'il t'arrive ? Dit Kaysan en descendant.

Je m'assois sur le canapé puis pose mes mains sur ma tête.

- J'ai merdé.

Il s'approche de moi puis s'assoit à mes côtés. Il pose ensuite une main sur mon dos.

- Tes frères m'ont racontés ce qu'il s'est passé. Me dit-il. Elle t'a repoussé, c'est ça ?

- En quelque sorte. Elle s'est énervé contre moi. Lui dis-je en soupirant. Je sais qu'elle a peur des hommes, et avec mon action plus tôt, j'ai peur qu'elle ait peur de moi à nouveau... j'aurais dû pouvoir me retenir et éloigner Sienna d'une autre manière.

Je me redresse ensuite. Je dois le dire à quelqu'un, sinon je vais devenir fou.

- Et je crois bien que Syra m'attire. Beaucoup. Dis-je d'une traite. Je veux que ça s'arrête, et qu'on redevienne ami... ou à la limite, juste patron et employé.

Kaysan paraît surpris, mais sourit légèrement.

- Est-ce que tu lui vois quelque chose qui te dégoûterait d'elle ? Me demande-t-il.

Je réfléchis et réfléchis, mais aucune réponse ne sort. Elle a des défauts sûrement, comme tout le monde, mais que quelque chose me dégoûte ? Non. La réponse est non.

- Compare-la avec Rayaa, alors.

- Rayaa... Rayaa n'aurait jamais tenue d'armes entre les mains, et même si elle aimait beaucoup sa famille, elle ne se serait pas sacrifié pour eux. Elle n'aurait pas accepté de vivre sous mon toit, ni de travailler pour moi. Elle n'aurait jamais repoussé ses limites. Lui dis-je en grimaçant. Syra, elle, c'est tout le contraire.

Je ferme les yeux quelques secondes pour reprendre mes esprits, et faire de l'ordre dans ce que je ressens, car tout est confus. Tellement confus. Rien ne m'est clair.

- C'est ce que tu n'aimes pas chez elle ? Me demande-t-il.

- C'est ce que j'aime chez elle.

Et tout ce que j'aime chez elle n'était pas chez Rayaa. Je sais que Syra est forte, qu'elle survivrait à n'importe quelle situation. Mais pour Rayaa, je n'en suis pas sûr.

- Alors accepte-le. Conclut Kaysan. Accepte ton attirance pour elle. Il n'y a aucun mal, Caleb.

- Mais elle me déteste. Dis-je en soupirant. J'ai l'impression que chaque jour, elle me déteste encore plus.

- Où peut-être qu'elle a simplement un blocage. Une partie de son passé qu'elle ne t'a pas dit, et qui la bloque. Me dit-il.

Et je ne sais pas pourquoi, mais mon intuition me dit qu'il y a un rapport avec ce fameux Ilyes, et le monstre dont a fait mention Syra dans son sommeil.

- Elle avait dit le nom d'un certain "Ilyes", en dormant. Je pense qu'il a un rapport avec son passé et ce blocage, si elle en a vraiment un. Lui dis-je.

- Ilyes ? Répète Kaysan. Je peux faire des recherches sur lui, si tu veux.

- Non. C'est la vie de Syra. Quand elle sera prête, elle me le dira.

Et quelque chose me dit que je ne suis pas prêt pour entendre son passé. Si elle en fait des cauchemars, je n'ose pas imaginer ce qu'elle a vécue. Mais avant de devoir gérer ses démons du passé, je dois m'occuper de deux personnes : Ashraf, et le père de Syra.

Malgré le mal qu'il lui a fait, je sais que Syra l'aime toujours donc si je lui fais du mal, Syra m'en voudra. Et je ne veux pas qu'elle m'en veuille plus que ça. Mais un jour, le tour de son père viendra. Si je ne le punis pas physiquement, je le mettrais à genoux face à sa fille et il s'excusera.

Quant à Ashraf... je l'ai cherché. Plusieurs fois. Mais il est introuvable, comme s'il n'existait pas. Cependant, je sais qu'un jour, je retournerais en Égypte. Quand ? Je ne sais pas. Mais à ce moment-là, tout ceux qui ont fait du mal à Syra, le regretteront.

- Monte t'excuser, Caleb. Pars avec de bonne base avec elle. Vas-y.

Je prends le conseil de mon frère puis hoche la tête. Je monte à l'étage. Je ne sais pas si c'est une bonne idée, mais c'est ce qui me semble le plus correct à faire. Je dois m'assurer qu'elle n'est plus en colère contre moi.

- Qu'est-ce que tu me veux, encore ?!

J'entends sa voix en dehors de la chambre. Je m'approche lentement, et regarde à l'intérieur. Elle parle au téléphone et semblait énervé.

- Je suis déjà sous la protection de Caleb. Toi, quelle protection tu me donneras ? Tu m'emmènera encore au commissariat pour m'enfermer dans la voiture ?

Je fronce les sourcils. Craignant d'être la personne à laquelle je pense, je rentre en trombe.