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La porte claque.

Elle est sortit.

Je m'avance vers la fenêtre, et la vois s'avancer vers la voiture avec sa valise. Avant de monter dans la voiture, elle regarde en arrière à nouveau et son regard croise le mien.

Je la regarde toujours avec sévérité, bien que je regrette déjà mes paroles.

Elle s'en va.

Elle retourne en Égypte.

C'est terminé.

Sa trahison ne passe pas.

Sa trahison me fait plus mal que la mort de Rayaa.

- Caleb ! Syra est partit !

La porte s'ouvre sur mes frères. Ils me regardaient inquiets.

- Maya.

Ils me regardent en fronçant les sourcils.

- Elle s'appelle Maya. Leur expliquais-je. C'est une traître. Elle travaille pour le gouvernement égyptien.

- Quoi ?!

Je détourne le regard. Punaise. Je n'ai jamais eu autant envie de pleurer de ma vie. Jamais.

- Et toi, tu as décidé de la virer ? Me demande Hayden.

Je hoche la tête.

- C'était ça ou... la mort.

- La garder avec toi aurait été une magnifique vengeance contre le gouvernement. Une des leurs s'est allié à nous. Me dit-il. Et... tu l'aimes toujours, Caleb. Tu l'aimes et elle t'aime.

- Elle ne m'aime pas. Elle ment.

Et je ne peux pas nier que je l'aime. Je suis éperdument amoureux d'elle, je ne vois que par elle. Si ce n'était pas le cas, cette trahison ne m'aurait pas aussi mal. Elle cherchait à m'emprisonner, quand je passais mes nuits à penser à elle. Quand je tentais de la rendre heureuse.

- Elle t'aime. Dit Keyaan. Même un aveugle peut le voir. Va la récupérer, Caleb. Tu vas le regretter.

Trop tard.

C'est trop tard.

Elle ne reviendra pas. Elle est partit pour de bon. Les mots que je lui ai dis sont innérécupérable. Elle ne pardonnera pas. C'est beaucoup trop tard, désormais.

MAYA

Je regarde le paysage à travers le hublot du jet. Je n'arrive pas à réaliser que je retourne en Égypte. Cela fait plus d'un an que je l'ai quitté, et j'y retourne. J'y retourne avec le cœur brisé. J'étais censé en être heureuse. C'est le moment que j'attendais le plus. Mais ça, c'était avant que Caleb n'entre dans ma vie.

Et lorsque je sortirais de ce jet, je réaliserais que Caleb a quitté ma vie. Que je ne suis plus sa fiancé, que je ne suis rien d'autre que son ennemi désormais. Et cette fois, je suis personnellement son ennemi. Car au début, c'était le gouvernement... maintenant, c'est le gouvernement et Maya.

- Chef... Dis-je au téléphone. Chef, je retourne en Égypte.

- Quoi ? Pourquoi ?

Je me racle la gorge, et m'empêche de pleurer.

- Il a découvert qui j'étais. Dis-je faiblement. J'ai fuis, quand je l'ai su...

- Mince... tu as bien fais. Dit-il en soupirant. Je n'aurais pas voulu te perdre, ma fille.

Mes lèvres se mettent à trembler. Je dois raccrocher. Si je continue à parler, je ne pourrais plus me retenir. Je ne cesse de me rappeler des mots de Caleb, de ses regards. Mon bonheur s'est effondré en un instant. Mon monde s'est écroulé.

Mais c'est une leçon pour moi. J'ai oublié que je n'avais pas le droit d'être heureuse. Je vis pour être malheureuse, je ne suis pas de ces personnes qui peuvent être continuellement heureux. Je suis damnée. Et Caleb me l'a fait oublier. Caleb m'a fait espérer que je peux vivre comme je le veux, heureuse et en paix avec moi-même.

Je raccroche avec mon chef et le jet atterrit. Je suis arrivé. Je suis au Caire. Je suis en Égypte. Je prends mes affaires et sors. Je rentre à l'intérieur de l'aéroport, fais mes papiers et en sors très rapidement. Je n'avais pas de bagages, de toute façon.

Je vois à l'extérieur une voiture noire et une femme comme conductrice. Elle me fait signe, alors je m'approche d'elle.

- Agent Maya, le chef m'a envoyé. Me dit-elle.

Je hoche la tête et monte dans la voiture. Heureusement que c'est une femme. Si c'était un homme, je ne serais pas monté. J'ai toujours peur d'eux. Et s'il m'arrive quelque chose, Caleb ne sera pas là. Je me retrouve à nouveau seule, à devoir me méfier de tout le monde. À me sentir en insécurité à chaque instant...

- Dépose-moi au cimetière. Lui dis-je.

Elle hoche la tête puis prend la direction du cimetière. Elle se gare après quelques minutes, puis je descends. Je rentre par le grand portail, puis me dirige vers leur tombe. Je n'ai toujours pas oublié leur emplacement.

Aymen Fahmi
7 juin 1976 - 27 juillet 2004

Aya Nasr
3 octobre 1974 - 27 juillet 2004

- Baba, mama, c'est moi...

Je m'agenouille face à leur tombe.

- Ça fait déjà un an. Un an que je ne vous ai pas vu. J'espère que vous ne m'en voulez pas... Dis-je doucement. Pas que pour mon absence. Mais aussi à cause de mon cœur... vous savez que je suis tombé amoureuse, n'est-ce pas ? J'aime un mafieux... j'ai tellement honte de vous le dire, vous devez être tellement en colère contre moi.

Mes lèvres se mettent à trembler.

- Je déteste tellement l'aimer... Dis-je, la voix brisée. Mais malgré tout, je l'aime. Et je ne sais pas si ça passera. Jusqu'à ce jour, c'est le seul homme qui m'a comprise. Le seul homme dont je n'ai pas peur. Le seul homme qui m'a aimé... enfin, avant qu'il ne sache qui je suis. Il était très en colère, vous savez ? J'aurais peut-être dû lui dire la vérité moi-même. Mais c'est trop tard. Il ne me pardonnera jamais.

Je finis par poser les genoux à terre. J'ai besoin que quelqu'un me prenne dans ses bras, mais je n'ai plus personne. Ni mes parents, ni Caleb, ni ses frères ou sa mère. Tous me déteste désormais.

- Je voulais tellement le supplier de ne pas me laisser, mais à quoi bon ? Je suis destiné à toujours connaître la solitude et la souffrance. Dis-je, les larmes aux yeux. Je ne peux pas lui demander de rester, de m'aimer. Je ne le mérite pas. En cherchant à faire en sorte que les gens m'aiment, j'ai été humilié. Je ne veux pas être humilié à nouveau. Je dois accepter le fait que Caleb ne m'aimera plus jamais, que nous sommes redevenus des étrangers. Mais ça me fait si mal...

Je commence à caresser la terre alors que mes larmes roulaient le long de mes joues.

- Enfin, je trouverais un moyen de l'oublier. Dis-je en souriant tristement. Le travail m'aidera. Ne vous préoccupez pas de moi, je vais aller mieux.

Je finis enfin par me relever.

- Je reviendrais désormais chaque jour comme avant. Je vous aimes.

Et sur ces mots, je quitte le cimetière pour retrouver mon chef.

La Rose d'un CriminelWhere stories live. Discover now