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Mon envie de vomir se multiplie à mesure que je vois son visage. Il me dégoûte. Tellement. Je me sens trahis. Et lorsqu'il s'approche, je me lève de la chaise et m'éloigne, comme si je voyais un monstre. Et il l'était. Caleb est un monstre.

- Ne me touche pas ! Dis-je, agressivement.

Cette fois, je n'ai eu aucun souvenir concernant mon viol. Cette fois, je le pensais réellement. Je ne voulais plus aucun contact avec ce monstre.

- Laisse-moi t'expliquer, Syra. Me dit-il, tristement.

- M'expliquer quoi ? M'exclamais-je. Comment tu prenais du plaisir à acheter des gens ? Des jeunes filles ?

Il secoue sa tête. Ça m'apprendra à sympathiser avec l'ennemi. Caleb est un mafieux. À quoi je m'attendais, sérieusement ?!

- Non. Je veux t'expliquer comment je les sauvais. Me dit-il.

Je ris nerveusement.

- Les sauver ?

Il me regarde longuement. Et malgré ma grande joie de retrouver cette haine dévastatrice que je ressens pour lui, je ne peux m'empêcher d'espérer qu'il ait une bonne explication. Mais je me sentirais bête d'avoir réagis à chaud...

- Oui, les sauver. Répète-t-il. Je les "achète" pour les rendre à leur famille.

Et je me sens bête. Je sens mon cœur se purifier de toute la haine et le dégoût que j'ai ressentis pour lui.

- Quand j'ai pris connaissance de ce trafic, j'ai voulu le détruire. Mais même étant l'homme le plus fort au monde, je ne peux pas le faire. M'explique-t-il. Je ne peux pas tous les tuer, et s'il en reste même un seul, le trafic continuera. Alors j'ai commencé à sauver autant de personnes que je pouvais.

Vraiment bête... je baisse la tête vers le document que j'ai en main. Je pourrais tout de même le donner à mon chef, et en finir avec cette mission. Je pourrais retourner en Égypte, tout de suite. Je pourrais retourner à mon ancienne vie, comme avant. Mais... les remords. Les remords me rongeront. Je ne peux pas l'arrêter pour une bonne chose. Je ne peux pas l'arrêter avec un mensonge.

- J'ai beaucoup d'argents mais je n'aime pas l'utiliser que pour ma famille et moi. J'aime l'utiliser pour faire du bien. Pour croire que mon âme n'est pas damné, finalement. Qu'il existe une rédemption pour moi. Admit-il.

Une rédemption... Le peut-il réellement ? Dans notre pays, pour lui la seule rédemption est la prison à vie ou la mort. Et y penser ne me fait pas autant plaisir qu'avant.

- Pardonne-moi. Je t'ai jugé trop rapidement. Dis-je d'une petite voix.

Il me sourit.

- Ta réaction est normale. M'assure-t-il. Je ne t'en veux pas.

Mais je me sens tout de même mal pour les mauvaises pensées que j'ai eu envers lui...

CALEB

Après mon explication, elle m'a directement cru. Sans me contredire ou me demander des preuves. Bien que des preuves, j'en ai des tonnes. Ce n'est pas ce qui manque. Intentionnellement, cela veut dire qu'elle me fait confiance. Et ça me réjouit.

- Alors range ça. Me dit-elle en me tendant le document. On ne sait jamais, ça pourrait tomber entre de mauvaises mains.

J'acquiesce et prends le document, que je range dans mon tiroir.

- D'ailleurs, qu'est-ce que tu fais dans mon bureau ? Lui demandais-je.

- Oh... je... j'avais besoin d'un stylo. Me dit-elle. Je n'en ai pas dans ma chambre.

Je hoche la tête, sans poser plus de questions.

Heureusement qu'elle m'a laissé m'expliquer. Quand j'ai vu ces documents dans ses mains, des millions de scénario me font venus instantanément, et dans tous les scénarios, elle partait. Et mon ventre s'est noué à l'idée qu'elle parte et me laisse. Pourtant, je sais qu'un jour elle s'en ira. Kaysan l'enlèvera de la liste noire et elle retournera en Égypte.

Ces pensées m'ont aidés à comprendre mes sentiments. Je me suis attaché à elle au point où je ne veux pas la laisser partir. Non... plutôt, où je ne peux pas la laisser partir.

- Tu ne pars pas au travail maintenant ? Me demande-t-elle.

- ... Si... si, j'y vais. Lui répondis-je.

Je tente de me reprendre. Je profiterais de chaque instant, avant son départ définitif. Je regarde une dernière fois ses yeux qui me sont adoucis rempli de tendresse, avant de m'en aller.

Je sors de la maison et au lieu de me diriger vers ma voiture, je me dirige vers les arbres qui entourent ma maison. Un homme y était caché. Je le savais, je l'ai vu dans ma caméra de surveillance.

Je m'approche doucement de lui et me place derrière. Il avait des jumelles et regardait en direction de la chambre de Syra.

- Elle est magnifique, n'est-ce pas ? Lui dis-je.

- Oui, elle... Dit-il sans se retourner, avant de s'interrompre.

Il tourne lentement la tête vers moi, puis je lui assène un coup qui le fait tomber au sol. Je l'attrape par son haut et l'amène avec moi dans la forêt. Il y a une maison, assez lugubre, que je réserve pour torturer mes ennemis. Je les emmène parfois dans mon sous-sol, mais je préfère l'amener ici puisque ma mère, mes frères et Syra sont dans la maison.

Je le jette alors au sol. Il me suppliait de le laisser. Il disait être un homme d'Ivan, et je le savais. S'il n'avait pas Ivan derrière lui, cet homme n'aurait jamais osé. Je n'attends pas et lui tire sur les genoux pour qu'il ne puisse pas bouger, ce qui lui fait arracher un énorme cri de douleur. Je m'assois ensuite, le regardant souffrir.

- Je te laisserais partir, à une condition. Lui dis-je.

Malgré sa douleur, il lève la tête vers moi.

- Tu vois, il y a cette fille... je veux toujours la rendre heureuse, je veux détruire toutes les personnes qui lui ont fait du mal. J'ai même envie de partir en Égypte juste pour tuer deux personnes pour elle, même si je sais que je me ferais arrêter dès l'aéroport. Lui dis-je. Tout ce qu'elle désire, je veux le lui accorder. Et... je veux m'approcher d'elle, la garder dans mes bras. Je ne veux pas non plus la voir autour d'autres hommes. Tu penses que je suis amoureux d'elle ?

- Je... je suppose que... oui.

Je sors alors mon couteau après sa réponse. Je vois la terreur dans ses yeux.

- Et tu supposes bien que si je suis amoureux d'elle, je ne vais pas te laisser sans te punir. Dis-je en faisant un sourire diabolique.

Je me lève ensuite et m'approche de lui. J'espère qu'il est prêt, car je ne compte pas m'arrêter de sitôt. Je ne m'arrêterais pas, même s'il me supplie de le tuer. Ils comprendront tous que personne ne peut s'approcher de Syra.

La Rose d'un CriminelWhere stories live. Discover now