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On est rentré à Moscou, et je me prépare déjà à repartir. Je pense qu'il faut que je m'éloigne de Syra et de la Russie le temps que je réorganise mes pensées. Sans que je ne puisse contrôler quoi que ce soit, ses mots m'ont blessés plus que je ne le pensais.

- Alors tu t'en vas ? Me demande Kaysan.

Je hoche la tête.

- Je dois rendre visite à la famille Kaya. Lui répondis-je. Je devais le faire depuis six mois déjà.

- Par rapport à la mort de Serhat ? Me dit-il.

J'acquiesce en soupirant. Serhat est un ancien ami à moi, mon tout premier allié. Il y a peu, il a été désigné le chef de la mafia turque, mais j'ai reçu la nouvelle de sa mort il y a quelques mois. Je dois voir son frère et sa sœur pour m'assurer qu'ils aillent bien, et cette situation me permettra également de m'éloigner de Syra. Je vais m'occuper la tête avec autre chose.

- Fais attention à Syra. Lui dis-je.

Il hoche la tête avant que l'on se fasse une accolade. Je monte ensuite dans mon jet, direction Istanbul. Je m'installe et continue à travailler depuis mon ordinateur.

...

Je suis arrivé à Istanbul depuis peu. Je suis désormais assis dans le salon avec Eymen Kaya, le frère de Serhat, et Rüzgar, son beau-frère. J'ai fais quelques recherches à la demande d'Eymen, par rapport à l'assassin de son frère. J'ai trouvé les réponses et je lui en fais part.

Eymen était en colère. Ses parents ont envoyés quelqu'un tuer sa sœur, mais Serhat s'est interposé et a été tué à sa place. Quand je l'ai appris, cette nouvelle m'a bouleversé. Ils ne méritaient pas cela.

Alors que l'on discutait, on voit Nihan, la sœur de Serhat, entrer dans le salon avec un couteau couvert de sang. Je fronce les sourcils puis me dirige vers la fenêtre alors que son frère et son mari s'approchent d'elle.

Je vois alors un homme au sol, recouvert de sang. Elle... l'a tué ?

- Je pense que vous devriez voir à l'extérieur. Leur dis-je.

Rüzgar et Eymen se regardent avec incompréhension puis sortent à l'extérieur en courant. Je m'approche alors de Nihan et me baisse à sa hauteur.

- Tu nous as entendu, n'est-ce pas ? Lui demandais-je en grimaçant.

Elle hoche la tête, alors je soupire. Alors cet homme doit être son géniteur. Je comprends sa colère. Et je fais de mon mieux pour la consoler. Je la console jusqu'au retour de son frère et son mari.

Nihan est vraiment une femme forte... elle a fait ce que je n'ai pas pu. Pour son frère, elle a pris la vie de son père. Moi, je n'ai pas pu. Je me suis enfuis avec ma mère et mes frères, et je n'ai plus entendu parler de lui.

Enfin, Nihan s'abandonne à la fatigue et s'endort. Rüzgar la porte dans ses bras et la monte à l'étage. Et là, une pensée me vient vient tête. Si quelqu'un tente de prendre la vie de Syra, est-ce que je pourrais m'interposer et prendre la balle à sa place ?

La réponse me vient tout naturellement ; oui, je le peux. Et je le ferais. Que ce soit elle, mes frères ou ma mère. Syra est entré dans ma vie, et encore plus, dans mon cœur. Et si je la veux, ce n'est pas en m'enfuyant que je l'aurais.

- J'aurais aimé rester plus longtemps, mais j'ai un problème qui m'attend en Russie. Les avertis-je. Si jamais vous avez besoin de quoi que ce soit, vous avez mon numéro.

On se fait alors une accolade. Je dois retourner au plus vite à Syra.

- Prenez soin de Nihan. Elle nous a été confié par Serhat. Dis-je avant de m'en aller.

Et je sors. Même quand je change de pays pour ne plus penser à elle, je continue à y penser. Elle est gravée à jamais dans ma tête...

- Caleb, attends !

Je tourne ma tête et vois Rüzgar sortir de la maison en courant.

- Je voulais te remercier d'être venu. Me dit-il, reconnaissant. Je ne sais pas ce que tu as dis à Nihan, mais elle est très calme depuis tout à l'heure.

Comme réponse, je lui fais un signe de tête.

- D'ailleurs, tu t'es vraiment fiancé ? Me demande-t-il. Je n'ai pas pu te féliciter.

- ... C'est censé être pour de faux.

- Censé ? Répète-t-il en fronçant les sourcils.

Je hoche la tête. Rüzgar est une personne de confiance, le beau-frère de Serhat ne peut être que mon ami. Alors je n'ai aucun mal à le lui avouer.

- Je suis en chemin pour faire de ces fiançailles une réalité. Lui admis-je.

Il me sourit légèrement.

- Si je peux te dire une chose, c'est de ne pas attendre. Ne perds pas de temps, Caleb. Si cette femme a ton cœur, ne retarde pas ton bonheur. Me conseille-t-il. Ne fais pas la même erreur que moi. Si ma haine ne m'avait pas tellement aveuglée, j'aurais été heureux avec ma femme depuis longtemps.

Mon cœur ? Syra a-t-elle mon cœur ? Est-ce que je veux vraiment vivre quelque chose avec elle ? Me marier avec elle ? Être le père de ses enfants ? Ça me semble tellement irréel et pourtant, je ne suis pas contre.

- Merci. Lui dis-je.

Et avant que je ne parte, j'entends des bébés pleurer. Les enfants de Rüzgar et Nihan... je me mets à sourire en marchant à l'extérieur de leur maison. Je pense que oui, je veux finir ma vie avec elle. J'en suis certain. Je veux cette femme plus que je n'ai voulu quoi que ce soit dans cette vie.

Depuis que je l'ai embrassé, je ne cesse d'y penser. Et pour la première fois avec elle, je n'ai pas pensé à Rayaa. Je me suis promis de n'aimer qu'elle, mais je vais faillir volontairement à cette promesse.

Mais Syra me voudra-t-elle ? Je vais lui revenir alors que j'avais dis que j'allais rester une semaine voire deux, et je ne vais plus m'éloigner d'elle.

Je sens que je ne t'aurais pas facilement, Syra...

La Rose d'un CriminelWhere stories live. Discover now