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CHAPITRE CINQ

« Le motard qui a décroché du lycée a sauvé leur précieuse fille. »

* * *

Mes parents sont morts d'angoisse. Ils sortent de la maison en courant à notre arrivée. Ma mère me serre dans ses bras tandis que mon père, le portable à l'oreille, essaie de joindre Ashley, mon ancienne psychologue. Mais apparement, elle ne travaille plus à Spring Meadow.

Une fois à l'intérieur, Nathan m'aide à les convaincre de ne pas me renvoyer en cure.

— Ok, j'ai fait une boulette.

Ils ne comprennent pas ce que j'entends par là.

— Une petite rechute passagère. Je vous jure que je ne vais pas craquer. Il faut que j'assiste aux réunions des AA.

— Mais tu y es déjà allée, dit ma mère.

Je rétorque d'un ton grincheux :

— Oui, mais maintenant je veux y aller... tout le temps. C'est par là que j'aurais dû commencer.

Mes parents sont stupéfaits.

L'atmosphère se détracte un peu. Papa et maman voient bien que je ne me suis pas transformée en zombie, que je n'ai pas perdu la boule. Ça m'amuse beaucoup de les voir se répondre en remerciements auprès de Nathan. Papa lui serre la main, maman lui donne une accolade chaleureuse.

Le motard qui a décroché du lycée a sauvé leur précieuse fille. Rien que pour ça, je suis presque contente d'avoir vécu les évènements d'hier. Presque.

Nathan et Kirsten doivent partir. Je les prends mes bras en promettant de leur donner des nouvelles, puis maman les raccompagne à la porte. Tandis que je monte l'escalier pour gagner ma chambre, la sonnette de l'entrée retentit.

Je redescends pour ouvrir et je tombe sur Kirsten. J'ai laissé mon portable dans leur voiture.

— Tu as oublié ça.

— Merci. Et merci encore pour cette nuit.

— Pas de problème. (Elle semble hésiter un moment.) Il y a autre chose...

— Quoi donc ?

Très embarrassée, elle finit par me dire :

— Nathan m'a raconté que tu... que tu lui avais sauvé la vie, un jour. À Redland.

Je la dévisage.

— Non, je ne lui ai pas sauvé la vie. Je l'ai ramené chez lui. Comme il vient de faire pour moi.

— Sauf que dans ton cas, ça aurait pu t'ôter la chance d'aller à l'université.

— Je suis inscrite à l'université, maintenant. Ne vous tracassez pas pour moi.

— Je voulais quand même te... te remercier, insiste-t-elle, gênée. De tout ce que tu as fait pour lui. Je l'aime tellement. Et il m'a tant apporté.

Je ne tiens pas vraiment à avoir cette conversation avec elle. Mais je m'efforce de rester gentille avec elle.

— Je suis contente pour vous. Je crois que tu le rends très heureux.

Je ne suis pas sûre de le penser sincèrement, mais quelle importance ?

Son visage s'illumine. Elle me prend la main, la serre, et retourne vers la Ford Fiesta en courant comme une petite fille tandis que Nathan, impatient, fait rugir le moteur.

Après leur départ, je monte dans ma chambre et j'allume mon ordinateur pour chercher les addresses des réunions d'Alcooliques Anonymes les plus proches.

Addiction | réécriture [TERMINÉE]Where stories live. Discover now