– Pourquoi tu trembles, Rose ? demanda-t-elle de sa petite voix fluette.

Je lui adressai un sourire crispé et tentai de maitriser les soubresauts dont mon corps était victime. Mon cœur cognait si fort dans ma poitrine que j'avais presque peur que les criminels à l'extérieur parviennent à l'entendre. Je me fis violence pour ne pas pleurer suite au flot d'émotions contradictoires qui s'emparait de moi. J'ouvris la porte du placard et y déposai délicatement Gaïa.

– Nana ! geignit-elle en tendant les bras vers son lit.

Je levai les yeux au ciel et m'empressai d'aller récupérer sa poupée, restée sur son lit, avant de la lui apporter. Gaïa l'attrapa et la serra bien fort dans ses bras tandis que je tentai de capter à nouveau son attention.

– Tu restes cachée là et tu attends que je te trouve, d'accord ? dis-je d'une voix faussement enjouée.

Ma petite sœur daigna enfin détourner son attention de la poupée pour se reconcentrer sur moi avant de froncer les sourcils.

– Mais c'est pas comme ça que ça fonctionne cache-cache. Ça marche pas si tu sais où je suis.

Je serrai les poings et me retins de lui hurler dessus, après tout elle n'y était pour rien. Une nouvelle fois, je me forçai à sourire pour masquer mon angoisse grandissante. Je posai mes mains sur ses épaules et la repoussai délicatement dans le fond du placard.

– Tu as raison. Alors ce qu'on va faire, c'est que tu vas rester cachée ici et tu ne sors pas avant que les parents viennent te chercher, d'accord ? Je vais leur dire que tu es caché et qu'ils doivent te trouver, ça va être chouette.

Ma voix était chevrotante mais ma sœur n'y prêta pas attention, bien trop obnubilée à l'idée de faire un nouveau jeu. Elle hocha frénétiquement la tête pour m'assurer qu'elle avait bien compris les règles et resserra sa poupée contre elle. A cet instant, un bruit de verre brisé retentit au rez-de-chaussée, et mon sang se figea dans mes veines.

– N'oublie pas, tu ne dois surtout pas bouger, lui intimai-je.

Je me redressai alors sur mes pieds et refermai la porte du placard, priant intérieurement pour qu'elle reste bien cachée. Aussi silencieusement qu'une petite souris, je me faufilai à l'extérieur de ma chambre et traversai le long couloir du premier étage. Des murmures étouffés me parvinrent du rez-de-chaussée tandis que je m'empressai de rejoindre la chambre de mes parents.

Je refermai discrètement la porte dans mon dos et secouai mon père par les épaules pour tenter de le réveiller. Malheureusement, il dormait comme un loir et ne semblait pas disposé à ouvrir l'œil. Les bruits de pas dans l'escalier me poussèrent à passer à la vitesse supérieure, alors je contournai le lit et tentai de réveiller ma mère cette fois-ci. Fort heureusement, cette dernière avait un sommeil plus léger que mon paternel et ouvrit donc rapidement les yeux.

– Maman ! Maman ! m'affolai-je. Vite, réveille papa, des gens sont entrés dans la maison.

Ma mère saisit rapidement la gravité de la situation et s'empressa de secouer mon père pour tenter de le faire émerger à son tour. Elle lui rapporta rapidement la gravité de la situation et mon père réagit au quart de tour. En quelques instants, il sauta au pied de son lit et récupéra le fusil qu'il gardait planqué sous celui-ci.

– Où est Gaïa ? s'affola ma mère.

– Dans notre penderie, je lui ai dit de rester cachée et de ne pas bouger.

Ma mère fronça les sourcils, elle m'aurait sans doute hurlé dessus pour me reprocher d'avoir été si imprudente si elle n'avait pas été interrompue par la brusque ouverture de la porte. Mon père voulut mettre en joue les malfrats, mais ceux-ci furent plus rapides et parvinrent à le désarmer sans peine. Les bandits s'acharnèrent sur lui et prirent un malin plaisir à le tabasser. Quelle belle bande de lâches ! Les criminels se tournèrent vers nous lorsque le cri d'effroi de ma mère parvint à leurs oreilles.

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