5 ~ Représailles

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Je me réveille en sursaut lorsque j'entends des pas lourds monter l'escalier grinçant, mais je garde cependant mes paupières closes et tends l'oreille. Mais où suis-je ? Je ne suis probablement pas allongée dans mon lit puisque ce qui me sert de matelas me gratte atrocement le dos, un peu comme ... de la paille ? Une couverture recouvre mon corps complètement nu et des bras puissants m'entourent.

Mais qu'ai-je bien pu fabriquer hier soir ? Je me concentre et quelques bribes de souvenirs me reviennent en mémoire. Oh non ...

J'entends quelques murmures s'élever tout autour de moi et feins toujours le sommeil. Soudain, les chuchotements cessent. Je n'ai pas le temps de réfléchir, je reçois un énorme coup de pied dans les côtes. J'ouvre brusquement les yeux et tiens mon ventre à présent douloureux tout en poussant un cri. Des rires fusent dans la pièce et je lève les yeux sur les cinq soldats massés autour de moi.

Mais qu'est-ce que c'est que ce bordel ?

– Allez dire à Shardiz qu'on a trouvé les deux recrues manquantes, ordonne l'un d'eux.

Je vois deux jeunes soldats hocher la tête et s'éclipser tandis que les trois autres me fixent toujours avec un regard mauvais.

– Eh bien, on dirait que vous avez passé une sacrée soirée tous les deux, ricane l'un d'eux.

Je fronce les sourcils. Vous ? Je me retourne lentement et découvre avec horreur que Reiner est aussi nu et désemparé que moi. Nous nous dévisageons un instant avant de rougir simultanément. Des bribes de souvenirs me reviennent en mémoire et je tente de cacher ma honte sous la couverture. D'ailleurs, où diable avons-nous trouvé une couverture, en pleine nuit, dans le grenier de l'écurie ?

– Magnez-vous et habillez-vous, hurle un des soldats. Shardiz n'attend plus que vous et il est déjà d'une humeur exécrable après votre petite fête.

Je reste immobile, abasourdie et incapable d'esquisser le moindre geste. J'attends que les soldats s'en aillent, ou qu'ils aient au moins la décence de se retourner pour que je puisse m'habiller, mais ils n'en font rien. Ils restent là, à nous observer et à jubiler de notre impuissance.

Comprenant qu'ils ne comptent pas détourner le regard, je me contorsionne pour remettre mes sous-vêtements tout en restant dissimulée sous la couverture. Reiner, lui, n'en a que faire d'être épié de la sorte et se rhabille normalement, complètement à découvert. Les soldats ricanent en me voyant galérer sous ma couverture, je deviens encore plus rouge qu'une tomate et je donnerais n'importe quoi pour disparaitre.

– Tu ne faisais pas ta prude comme ça hier soir, me nargue un soldat.

Je le fusille du regard et me retiens de lui faire un doigt, j'ai déjà assez d'ennuis comme ça. Je me contente d'ignorer sa remarque et de baisser la tête pour masquer ma honte grandissante. Lorsque je suis enfin prête, je me remets debout sur mes deux pieds, beaucoup trop rapidement puisque ma vision devient floue et je vacille. Dans un réflexe inattendu, je me penche sur le côté et vomis dans la paille, sous le regard dégouté des soldats.

– Alors toi, t'es vraiment un déchet sur pattes.

Lorsque ma nausée est passée, nous suivons les soldats et descendons l'escalier en bois pour rejoindre l'écurie et sortir ensuite dans la cour. Je suis étonnée de voir que le ciel est encore sombre, signe qu'il fait toujours nuit. Quelle heure est-il ? Je n'en ai aucune idée, et je sens qu'il vaut mieux ne pas le demander à notre escorte personnelle.

Nous sommes escortés jusqu'au bureau de Shardiz où nous attendent déjà Sasha, Jean et Connie. Nous entendons les cris de Shardiz depuis l'autre bout du couloir, nos camarades sont probablement en train de passer un sale quart d'heure. Le soldat en tête de file toque à la porte et attend l'autorisation d'entrer.

A l'ombre des murs [Livaï x OC] | Wattys 2021 | Wattys 2022Where stories live. Discover now