A l'ombre des murs [Livaï x OC] | Wattys 2021 | Wattys 2022

32 ~ Le jour le plus sombre de la vie d'Erwin Smith

Petit warning pour prévenir les plus sensibles d'entre vous que ce chapitre contient une scène de viol 😬

Si vous n'êtes pas à l'aise avec ça ne lisez pas le flashback 😬😬

Allez des bisous et bonne lecture les amis 😬😬😬

Erwin Smith ne sait plus quoi penser. Son côté raisonnable lui dicte de se méfier des propos de Rose mais, de par son expérience, une part de lui a envie de croire dur comme fer à ce qu'elle dit. Il ne peut que comprendre la souffrance qu'elle a dû éprouver en entendant ses cris de douleur à longueur de journée. Sa mâchoire se crispe et il serre les poings pour ne plus repenser au jour le plus sombre de sa propre vie.

La base est étonnamment vide et les pas du major sont la seule chose qui résonne dans le couloir menant à son bureau. Il pousse la lourde porte en bois, se rappelant par la même occasion qu'il devrait huiler les gonds suite au grincement sinistre qu'elle produit, et part s'asseoir machinalement derrière son bureau. Il ouvre le premier tiroir et, comme il l'a déjà fait des milliers de fois, sort des feuilles de papier et de l'encre pour rédiger son compte-rendu.

Ses pensées divergent à mesure qu'il relate les évènements de l'interrogatoire. Il se concentre et se fait violence pour garder ses yeux bleus braqués sur son compte-rendu, ces derniers menacent dangereusement de dévier vers le portrait posé au coin de son bureau. Ses mains se crispent sur sa plume, et il finit par faire une jolie tâche d'encre en plein milieu de sa feuille. La major grogne, chiffonne rageusement le papier souillé avant de le lancer dans la poubelle, il reprend ensuite une nouvelle feuille et s'attèle à nouveau à sa rédaction.

Rose dit-elle la vérité ? Est-elle réellement amoureuse de Reiner ? Il est difficile de démêler le vrai du faux, et Erwin s'est laissé submerger par ses émotions dans cette cellule. Ce n'est pas vraiment le récit de Rose qui l'a tant ému, mais plutôt le douloureux souvenir qu'il a fait remonter en lui. Ce souvenir était enfoui si profond en lui qu'il en avait presque oublié l'existence, seulement les paroles de Rose l'avaient fait resurgir du plus profond de ses entrailles.

Les mains d'Erwin se mettent à trembler, et il lâche sa plume pour plaquer ses mains sur son bureau en bois massif. Ses yeux cèdent à la tentation et jettent un regard furtif au portrait de la jeune femme sur le coin du meuble. Il capte son regard apaisant et c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Erwin aurait probablement explosé en larmes et retourné son bureau de rage s'il n'avait pas été interrompu par trois coups rapides portés à sa porte.

L'homme inspire profondément et se racle la gorge pour reprendre contenance avant d'inviter la personne qui a toqué à entrer. Avant même que la porte ne s'ouvre, Erwin a repris sa plume en main et a poursuivi l'écriture de son compte-rendu. Il relève à peine la tête lorsque le caporal Livaï pénètre dans son bureau et s'adosse nonchalamment au mur, les bras croisés sur son torse. Les deux hommes restent de longues minutes dans un silence uniquement interrompu par le bruit de la plume qui gratte le papier.

– J'ai fait ce que tu m'as dit, finit par dire Livaï.

Il hésite un instant avant de poursuivre.

– J'ai détaché la traitresse.

Erwin tique lorsque le mot traitresse parvient à ses oreilles, il lui parait quelque peu exagéré étant donné la situation. Si ce qu'a dit cette gamine est vrai, alors elle n'a pas réfléchi et s'est simplement laissé emporter par ses émotions. C'est une réaction compréhensible, et beaucoup auraient fait pareil à sa place, lui le premier. Ce jour-là, il se serait volontiers sacrifié pour lui épargner toutes ces souffrances.