20 ~ Quand vas-tu enfin retenir la leçon ?

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Ma tête bourdonne horriblement, tout ce que j'entends, c'est le vent qui siffle à mes oreilles. Je me sens ballotée dans tous les sens, ce qui me retourne l'estomac et me donne des haut-le-cœur. Je lutte pour ouvrir difficilement les yeux. Ma vision est floue, mais je parviens tout de même à distinguer la chevelure noire du caporal Livaï. Les arbres défilent à une vitesse hallucinante autour de nous, ce qui accentue ma nausée. Dans un réflexe inattendu, je parviens à tourner sur le côté, juste à temps pour vomir tout le contenu de mon estomac dans le vide.

– C'est vraiment dégoûtant, grommèle le caporal juste au-dessus de moi. Ça, tu vas me le payer.

Je voudrais protester, dire quelque chose pour me défendre, mais je n'en ai pas la force. Ma bouche est pâteuse, je n'arrive pas à parler. Ma tête ballote et ma vision se brouille à nouveau lorsque je m'évanouis.

Lorsque j'ouvre à nouveau les yeux, je suis bercée par le pas des chevaux tirant un chariot. J'ouvre les yeux sur le ciel bleu sans un nuage. Je me redresse un peu trop vivement et suis prise de vertiges, je dois me concentrer pour ne pas vomir une nouvelle fois. Je vois du coin de l'œil qu'Eren est allongé sur le chariot à mes côtés, Armin et Mikasa à son chevet. Je porte une main à ma tête qui me lance douloureusement et sens un bandage sous mes doigts.

Armin vient s'agenouiller à mes côtés lorsqu'il remarque que je suis réveillée. Il pose ses frêles mains sur mes épaules pour m'empêcher de me redresser tout en m'adressant un sourire rassurant.

– Reste allongée, tu dois te reposer, me conseille-t-il.

– Que s'est-il passé ? demandé-je faiblement.

Armin grimace en croisant mon regard et finit par me fuir des yeux. Il triture nerveusement ses mains sur ses genoux, n'osant pas répondre.

– Tu as manqué de peu d'être réduite en bouillie, intervient Mikasa.

Je veux tourner la tête vers elle mais suis prise d'une atroce migraine. Ce simple mouvement m'envoie des décharges de douleur un peu partout, chaque parcelle de mon corps me fait souffrir. Mikasa jette un furtif regard aux alentours avant de poursuivre à voix basse :

– Sans le gnome, tu serais morte.

Je devine aisément qu'elle parle du caporal Livaï et ris à l'entente du surnom qu'elle lui a donné. Je regrette immédiatement mon rire puisque mes abdos se contractent et une vive douleur se répand en moi. Pourquoi faut-il toujours que je finisse en mille morceaux ?

– Le caporal Livaï était vraiment hors de lui, tu as de la chance qu'il ne soit pas dans les parages, rajoute Armin.

Je hoche la tête et grimace car j'ai encore réveillé une douleur endormie. Je tente de fermer les yeux et de me reposer mais les ballotements du chariot m'en empêchent, pire encore ils me donnent la nausée.

L'ambiance de notre cortège est morose, les soldats affichent des mines abattues. Le bataillon a essuyé de nombreuses pertes humaines suite à sa confrontation avec le titan féminin. Armin m'a fait un résumé de la situation et nous sommes maintenant en route pour le district de Karanes d'où nous sommes partis ce matin-même.

Mes nausées ont fini par se calmer, si bien que je suis finalement parvenue à m'asseoir dans ce foutu chariot, au prix de nombreuses douleurs partout dans mon abdomen. J'ai eu peur que le caporal Livaï vienne me rendre une petite visite pour m'engueuler en bonne et due forme mais, fort heureusement pour moi, je ne l'ai pas aperçu. Selon les dires d'Armin et Mikasa, il semblait vraiment énervé que je lui aie désobéi pour n'en faire qu'à ma tête. Il aurait même grommelé plus d'une fois qu'il aurait dû m'abandonner là-bas.

A l'ombre des murs [Livaï x OC] | Wattys 2021 | Wattys 2022Where stories live. Discover now