PDV Nasim
Assis dans le jardin, j'entendis des pas s'approcher de moi, et je les reconnus aussitôt. Stupéfait, je me retournais et remarquais que c'était bel et bien lui.
Moi : Papa ?
Lucas : Bonjour mon fils.
Moi : Bonjour ! Tu vas bien ?
Lucas : Bien sûr que je vais bien. Tu veux déjà ma mort pour hériter de toute ma fortune ?
Son humour plutôt sarcastique ne le quittait pas.
Lucas : Et toi, ça va ?
Moi : Oui ça va. Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu rentrais ?
Lucas : Mon départ a été précipité. Tu sais que Jessica est en ville ?
Moi : Oui, je le sais.
Lucas : Et qu'attends-tu pour aller la voir ? Je dois tout te dicter ?
Moi : Je l'ai appris hier et il était déjà tard.
Lucas : Très bien alors tu vas tout de suite aller la voir. Il fait jour. ~ ordonna-t-il.
J'hochais la tête en guise d'accord. Que pouvais-je bien dire ou faire d'autres ? On ne pouvait jamais discuter avec ce dictateur.
Lucas : Sa famille va bientôt organiser un festin pour vos fiançailles.
Cette phrase me fit l'effet d'une douche froide.
Moi : Quoi ? Pourquoi ?
Lucas : Comment ça pourquoi ? C'est ta petite amie et vous êtes censés vous marier ~ répondit-il le visage crispé.
Moi : Je ne veux pas l'épouser.
Lucas : Pardon ? ~ demanda-t-il en criant presque.
Moi : Je ne veux pas l'épouser papa.
Il se leva en colère et pointa son index vers moi, le ton menaçant.
Lucas : Écoute-moi très bien Nasim Walker, tu es destiné à l'épouser, et ce depuis votre enfance. Elle est folle de toi et ce mariage sera une apogée pour nous et pour mes affaires. Son père serait capable de retirer toutes ses actions si jamais tu venais à larguer et blesser sa fille chérie. Donc je ne vais pas te laisser tout foutre en l'air pour tes stupides caprices.
Je me levais à mon tour, blessé du fait que ses affaires soient la seule chose qui comptait à ses yeux. Mon bonheur, il s'en fichait complètement.
Moi : Et mon bonheur, ça ne compte pas ? Je n'aime pas Jessica !
Lucas : Tu n'as jamais aimé personne de toutes les façons. Au moins Jessica t'aime et te plais. Donc c'est la personne idéale pour toi. C'est une bonne fille et tu le sais.
Je fermais les yeux et essayais de retenir toutes ces paroles qui voulaient sortir de ma bouche par respect. Et c'est avec un ton calme, que je repris la parole.
Moi : Tu as toujours tout décidé dans ma vie. Tu m'as toujours imposé tes choix sans te soucier de ce que je voulais réellement. Je comprends pourquoi Martin ne peut pas rester avec nous une seule minute.
Lucas : Ton frère est stupide et irresponsable.
Moi : Non, il ne l'est pas. Il s'est juste opposé à toi chaque fois que c'était nécessaire. Alors que moi, j'ai toujours exécuté tes ordres même si au fond, je ne le voulais pas. Mais cette fois ça ne sera pas pareil.
Lucas : Que veux-tu dire ?
Moi : Je n'épouserai jamais Jessica Olson.
Son visage vira au rouge et il quitta le jardin sans rien ajouter. Il était du genre à parler sans cesse. Et là, son ton calme me dérangeait.
PDV Marcos
Moi : Alors tu as trouvé ?
John : Oui, monsieur. Mais seulement, je n'ai pas trouvé grand chose.
Moi : Dis-moi ce que tu as appris.
J'avais demandé à mon garde du corps d'enquêter sur la dénommée Camilla Miller. Elle m'avait intrigué et empêché de dormir. Je voulais tout savoir sur elle.
John : Camilla Miller 19 ans, elle a un bac 1, elle habite dans une banlieue, elle vit avec une colocataire Mina. Elle est solitaire et tout nous porte à croire qu'elle n'a pas de copain.
La dernière phrase était exactement ce que je voulais entendre. J'avais donc le champ libre. Et même si elle avait un petit copain, je l'aurai arraché de ses bras sans hésiter.
Moi : A 19 ans et elle loue un appartement sans raison d'étude ou autres ? C'est bizarre.
John : Oui, très bizarre. Je n'ai rien pu trouver sur ses parents ou sa famille.
Moi : Ça alors...
John : Et y a autre chose.
Moi : Quoi ?
John : Elle a plusieurs fois été en compagnie de Mr. Walker.
Moi : Comment ça ?? Et c'est quoi cette appellation respectueuse ? Je t'ai déjà dit de l'appeler Nasim tout simplement.
John : Mais c'est votre...
Moi : Je ne veux rien entendre John ~ le coupais-je.
John : Très bien, c'est comme vous voulez.
Moi : Parle-moi plutôt de sa relation avec ce vaut rien.
John : Je n'ai appris grand chose mais ce qui est sûr, ils ne sont pas ensemble.
Moi : Imagine qu'il l'intéresse...c'est fort probable parce qu'elle est magnifique. L'approcher serait donc une excellente idée.
John : Vous serez capable d'approcher cette jeune fille, gagner son cœur, juste pour irriter Mr Wal...fin je veux dire Nasim. C'est injuste envers elle.
Moi : Tu n'as pas à me dire ce que je dois faire ou non, c'est clair ? ~ demandais-je en haussant le ton.
John : Très bien monsieur.
Moi : Maintenant vas apprêter ma voiture.
Il hocha la tête alors que je le fusillais du regard.
Je détestais tout simplement qu'on me contredise.
Je marchais vers ma voiture et me dirigeais vers le lieu de rencontre avec la fameuse Camilla. J'avais choisi le meilleur restaurant de la ville, espérant qu'elle en soit charmée.
Trente minutes passèrent et aucun signe d'elle. Je vidais mon deuxième verre de whisky en sentant mon sang bouillir dans mes veines. Pour qui se prenait-elle enfin pour me poser un lapin ?
Je n'avais pas réservé cette table pour rien.
Dix minutes plus tard, je la vis entrer. Un des homme alla directement à sa rencontre. Elle lui dît quelque mots et il pointa la table où je me trouvais.
Elle me jeta un bref regard avant de le remercier et d'avancer vers moi.
Elle marchait lentement et je ne pouvais détacher mes yeux de ses légers déhanchements.
Une robe noire mettait en valeur ses courbes.
Ses cheveux étaient relevés en un chignon parfait dévoilant les magnifiques traits de son visage où reposait un léger maquillage. Elle était l'incarnation de la beauté.
Arrivée à ma hauteur, je me levais aussitôt.
Moi : Bonjour Camilla ~ dis-je en en lui faisant la bise
Camilla : Bonjour.
Je lui tirais la chaise en face de moi afin qu'elle s'y mette et faisais de même.
Moi : Je suis très heureux de te revoir.
Elle afficha un bref sourire en guise de réponse alors que j'étais incapable de détacher mon regard de ses yeux noisettes.
Moi : Tu es magnifique !
Camilla : Merci.
J'abordais la conversation alors qu'un serveur prenait nos commandes.
Moi : J'ai fait des recherches sur toi...
Camilla : Ah oui ? Et qu'as-tu découvert ?
Moi : Que tu louais un appartement par exemple.
Camilla : En effet.
Moi : Où sont tes parents ?
Camilla : Mon père est décédé et ma mère je ne sais pas où elle est.
Moi : Je suis navrée...comment ça, tu ne sais pas ?
Camilla : Je ne sais pas ~ répéta-elle
Je voyais bien que parler de sa famille ne l'enchantait pas alors je me déviais la discussion sur la raison même de cette rencontre.
Moi : Tu es une très belle fille qui peut plaire à n'importe qui tu sais.
Camilla : Oui, je le sais ~ répondît-elle en avalant une bouchée.
Moi : Et j'aimerai tellement que tu sois ma campagne.
Elle afficha un sourire que je crus sincère jusqu'à ce que j'y décèle une once d'ironie.
Camilla : Tu me connais à peine deux jours, et tu me veux déjà ?
Moi : Oui, je te désire Camilla.
Elle garda le visage impassible, avide d'émotions avant de porter tranquillement son verre à ses levées. Elle n'arrêtait pas de m'intriguer. C'était carrément impossible de la comprendre à travers son regard...comme si elle avait un cœur de pierre.
Moi : Avec moi, tu ne manqueras de rien.
Camilla : Je suis curieuse de savoir ce que tu comptes m'offrir.
Moi : Je te donnerai tout ce dont peut rêver une femme. Des voitures, de magnifiques voyages, et pourquoi pas des villas ? Je serai prêt à tout te donner et te chouchouter comme le mérite la fleur que tu es.
Elle me donna à nouveau ce sourire ironique et sarcastique qui commençait sérieusement à m'agacer.
Camilla : Je me doutais qu'à part ton argent, tu aies autre chose à m'offrir.
Moi : Ce n'est pas ce que tu crois. Je te donnerai de l'amour et de l'affection ~ m'empressais-je de répondre.
Camilla : De l'amour ? Comment pourrais-tu m'en donner puisque tu n'en as sûrement jamais eu.
Moi : De quoi tu parles ?
Camilla : Tu as des liaisons avec des filles juste pour t'amuser et elles se donnent à toi juste pour l'argent et le luxe. Tu ne les aimes pas et elles ne t'aiment pas non plus. On ne peut pas t'aimer Marcos.
La dernière phrase fit bouillir mon sang dans mes veines.
Moi : Je ne te permets pas de me parler comme ça ! ~ dis-je furieux.
Camilla : Je te parle comme j'en ai envie ~ répondît-elle calmement.
Moi : Je ne te le permets pas, t'entends ?
Cette fois, elle fronça les sourcils avant de passer sa tête par dessus la table, rapprochant son visage du mien tout en m'affrontant du regard.
Camilla : Si tu as cru qu'en m'invitant ici, j'allais me contenter de sourire à chaque fois et d'entendre tout ce que tu me diras comme une idiote, tu t'es trompé. Je suis libre de te dire ce qui me passe par la tête. Et épargne-moi ces grimaces de colère. Je n'ai pas du tout peur de ta colère, tu n'es pas Dieu.
Elle se redressa ensuite sur sa chaise et continua de savourer son plat. Elle lâchait des bombes tout en gardant le ton calme. Je me retenais d'exploser puisque nous étions en lieu public. Je pris une inspiration pour taire cette colère qui naissait en moi. Elle ressemblait à une bête sauvage. Mais peu importe à quel point une bête pouvait être sauvage, l'homme arriverait toujours à la maîtriser.
Moi : Connais-tu Nasim ?
Camilla : Non ~ répondît-elle du tic au tac.
Moi : On vous a plusieurs vus ensemble pourtant ~ dis-je en arquant un sourcil.
Camilla : Tu as fait des recherches sur moi, donc tu savais déjà qu'on se connaissait. Alors pourquoi me le demander encore ?
Moi : Pour en être sûr.
Camilla : Je déteste qu'on me pose des questions quand on connaît très bien les réponses.
Moi : Camilla, tu deviens vraiment insupportable ~ lâchais-je sur les nerfs.
Camilla : Comment veux-tu que je sois face à un homme qui veut m'acheter comme un vulgaire objet ?
Moi : Qu'est-ce que tu racontes ? Je n'ai jamais dit que tu l'étais.
Camilla : Tu veux me couvrir d'argent et de cadeaux pour ensuite me mettre dans ton lit et finir par me jeter comme une vieille chaussette.
Elle était très intelligente. Évidemment que c'était ce que je voulais. M'amuser avec celle qui était sans doute la plus belle fille de cette ville. Je n'allais pas survivre avec quelqu'un qui me tenait tête de cette façon, c'est moi qui suis sensé tout contrôler et dominer.
L'amour, n'était pas du tout dans mes calculs. Mais malheureusement pour moi, elle n'était pas idiote, faible et folle d'argent comme celles que j'avais séduites bien avant. Elle avait un cerveau.
Il me fallait donc être un gentleman si je voulais gagner sa confiance. Sinon, je l'aurai déjà traîner par les cheveux, tellement son attitude arrogante semblable à la mienne m'agaçait.
Camilla : Tu sais, Nasim n'était pas d'accord pour que je te rencontre. Et dire qu'il pensait sérieusement que tu pouvais me plaire ou me séduire. Alors que tu n'as absolument rien qui puisse me plaire Marcos Williams. Et si tu veux bien m'excuser, j'ai une longue journée qui m'attend...
Sur ce, elle se leva avant de déposer une bise sur ma joue et de s'en aller sans un regard en arrière. Je restais planté là à la regarder partir.
Elle allait me le payer cette garce de banlieue.