PDV Auteur
Marcos éteignit le son de la télévision quand il entendit des bruits des pas dans le couloir. C'était si frustrant de ne pas savoir qui approchait. Il était dans une nouvelle maison avec des personnes avec qui il n'avait jamais vécu, il ne pouvait pas reconnaître les pas.
Lucas entra dans la pièce sous le regard intrigué de Marcos.
Lucas : Bonjour.
Marcos : Bonjour.
Lucas : Ça va ?
Marcos : Oui.
Lucas : Tu te sens mieux ? Tes jambes ne...
Marcos : T'essaies de faire quoi là ? ~ le coupa-t-il.
Lucas : Pardon ?
Marcos : À quoi tu joues ? Tu essaies de jouer au père inquiet pour son fils ?
Lucas : Je veux simplement savoir comment tu vas, avoir de tes nouvelles. Qu'est-ce qu'il y a d'étrange à cela ?
Marcos : Ce semblant d'attention ne te va pas du tout. Ça me retourne carrément l'estomac. Je risque de vomir tout ce que Jessica se donnait la peine de me faire avaler.
Il balança sa tête en arrière et ferma les yeux comme pour se calmer, mais quand ils les rouvrit quelques secondes après, Lucas se tenait toujours au pas de la porte.
Marcos : T'es encore là ?! N'oublie pas de fermer la porte en sortant.
Lucas souffla et s'exécutât. Marcos resta perplexe plusieurs minutes. N'était-ce pas ce qu'il avait toujours voulu ? Qu'il se comporte comme un véritable père, mais Marcos était convaincu que c'était beaucoup trop tard pour ça.
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Camilla ouvrit la porte et tomba nez à nez avec Nasim. Elle eut la sensation d'avoir 5 ans et de voir le père Noël. Il tenait un grand bouquet de rose rouges... ses préférées.
Nasim : Bonjour. ~ dit-il en déposant le bouquet sur le canapé.
Il parla d'une voix timide. Il avait peur qu'elle le repousse, vu la dispute de la dernière fois, Nasim ne savait pas à quoi s'attendre.
Camilla : Bonjour Nasim.
Elle le serra contre elle. Et quand il déposa ses lèvres sur les siennes, elle répondit de manière instantanée à son baiser. Le repousser ? Non, elle n'en avait pas envie. Nasim lui manquait et elle n'en pouvait pratiquement plus.
Nasim : Ça va ? ~ demanda-t-il les mains posées sur elle.
Il n'arrivait pas à la lâcher. Comme si ça faisait des mois qu'il ne l'avait pas touchée.
Camilla : Oui et toi ?
Nasim : Ça va.
Il lui passa les fleurs qu'elle prit avec un grand un sourire.
Camilla : Merci, elles sont magnifiques. ~ dit-elle en les reniflant.
Nasim : Je suis heureux que tu les aimes. J'ai une nouvelle à t'annoncer.
Camilla : Une bonne ou une mauvaise ?
Nasim : Une bonne. Yasmine ne travaille plus pour l'entreprise.
Camilla : Vraiment ? Elle a démissionné ? ~ demanda-t-elle éberluée.
Nasim : Non, je l'ai virée.
Camilla : Quoi ? Mais pourquoi ?
Nasim : Pour toi, c'est évident.
Elle n'en croyait pas ses oreilles. Elle était à deux doigts de croire qu'il mentait. Face à son silence, il rajouta :
Nasim : Tu ne me crois pas capable de virer quelqu'un qui menace notre relation ?
Camilla : Rectification, y a que toi qui menace notre relation. Celui avec qui je suis en couple, c'est toi !
Le jeune homme souffla intérieurement. De toutes les façons, il ne laisserait pas la nature défensive de Camilla le repousser. Assumer était la meilleure décision.
Nasim : Oui, je suis le seul fautif. Je n'ai pas pris en compte ce que tu ressentais et j'ai donné un peu trop de liberté à Yasmine. Je te demande pardon mon amour.
Camilla sentit ces paroles briser la barrière que son cœur avait inconsciemment créée. Entendre ces mots étaient si rassurants, elle ne pouvait pas espérer mieux.
Camilla : Je te pardonne.
Nasim : Merci. Mais y a quelque chose qui m'intrigue.
Camilla : Quoi ?
Nasim : Pourquoi tu ne m'as pas dit que Yasmine t'avait menacée de nous séparer ?
Camilla : Je me suis dit que tu ne me croirais pas. Alors j'ai préféré m'éviter un choc en gardant le silence.
Nasim : Je suis désolé. Mais je te promets que je t'aurais cru.
Camilla : Si tu le dis...
Il prit ses mains et y déposa un baiser.
Nasim : Viens là. ~ dit-il en tapotant la main sur le canapé.
Elle s'assit près de lui et Nasim passa un bras derrière son dos.
Nasim : Maintenant, je veux que tu fasses quelque chose pour moi.
Camilla : Quoi donc ?
Nasim : Éloigne-toi de Nicolas.
Camilla grimaça intérieurement. Si seulement il savait ce qui s'était passé récemment, il la tuerait. Mais pour rien au monde elle le lui dirait.
Camilla : Pourquoi tu le détestes ??
Nasim : Je ne le déteste pas. Le problème est qu'il n'arrête pas de te tourner autour sachant que t'es en couple, ça se fait pas.
« Pour cette fois, il n'a rien fait, c'est moi qui suis partie vers lui », voulut dire Camilla mais elle se tut pour ne pas creuser sa propre tombe.
Camilla : D'accord.
Nasim : Comment ça d'accord ?
Camilla : Bah j'accepte de le tenir à l'écart.
Nasim : Aussi facilement ??
Camilla : Tu t'attendais à quoi ?
Nasim : Que tu t'y opposes, que tu me traites de jaloux etc. Tout sauf un abandon aussi facile de ta part.
La jeune femme sourit.
Camilla : Au fait dans le fond, tu aimes bien quand on s'embrouille.
Nasim : Oui. ~ reconnut-il en riant.
Il l'embrassa dans le cou et elle se cambra aussitôt... c'était son point faible. Mais il s'arrêta parce que des coups résonnèrent à la porte.
Nasim : Ça doit être Mina
Camilla : Oui, sûrement. ~ répondit-elle hésitante.
Elle savait très bien que ce n'était pas Mina. Elle avait les doubles des clés, elle ne toquait jamais. Et si elle les perdait, elle l'appellerait directement sur son portable.
Quand Camilla regarda dans le judas de la porte, elle eut la confirmation de ce qu'elle soupçonnait déjà.
Nicolas : Bonsoir. ~ dit-il avec un sourire.
Camilla : Bonsoir. ~ répondît-elle timidement.
Elle pria intérieurement que Nasim n'apparaisse pas derrière elle.
Il dévoila un grand bouquet de roses rouges qu'il avait caché derrière son dos. Camilla sourit gênée, sans oser les prendre. Voyant sa réaction, il la rassura :
Nicolas : Je n'essaie pas de te draguer tu sais, c'est juste le cadeau d'un ami attentionné.
Camilla : Elles sont vraiment très belles mais je ne peux pas les accepter.
Nicolas : Pourquoi ?
Camilla : Nasim est là et je...je ne veux pas qu'il te voit ici. J'espère que tu comprends.
Nicolas : Oui, je comprends.
Il se pencha simplement et déposa un baiser sur sa joue. Il était frustré, très frustré mais il ne le montra pas. Il espérait passer une agréable soirée avec elle mais Nasim était là. La vérité aussi était là : Camilla n'avait d'yeux que pour Nasim, et Nicolas lui était et restera à jamais « l'autre ».
Camilla soupira de soulagement et retourna dans le salon.
Nasim : C'était qui ?
Camilla : Un livreur. Il s'est trompé de...
Elle s'arrêta parce qu'elle remarqua que Nasim la fusillait du regard.
Camilla : Qu'est-ce qu'il y a ?
Nasim : Tu crois que je ne sais pas reconnaître la voix de Nicolas ?
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Recroquevillée sur elle-même, Jessica pleurait à chaudes larmes. Ce n'était pas que pour elle, mais pour son père. Depuis petite, elle l'avait vu travailler d'arrache-pied pour son entreprise. Et aujourd'hui, il était entrain de tout tout perdre...il ne méritait pas ça.
Martin : Jess ?
La pauvre ne se donna même pas la peine de cacher ses larmes. Elle était trop désespérée pour se soucier de qui la voyait pleurer.
Martin : Mais qu'est-ce qui se passe... ? ~ demanda-t-il doucement en se mettant à côté d'elle sur les marches de l'escalier.
Jess : Mon père... ~ sanglota-t-elle
Martin : Quoi ? Qu'est-ce qui est arrivé à Jack ?! ~ demanda-t-il en imaginant le pire.
Jessica : Il est ruiné. L'entreprise fait faillite et il est entrain de tout perdre.
Martin soupira de soulagement. Il n'était pas mort.
Jessica : Tu ne sembles pas surpris.
Martin : J'étais au courant.
Jessica : Comment ?!
Martin : Nasim me l'a dit... Tu sais dans le monde des affaires, on se connaît tous et les bruits courent très vite. On sait que ton père cherche des investisseurs.
Jessica : Et tu penses qu'il va les trouver ?
Martin : Je ne veux pas te donner de faux espoirs. Mais ça risque pas d'arriver. L'entreprise est vraiment au plus bas.
Jessica : Et ton père ne peut pas investir ?
Martin : Même s'il le voulait, il ne pourrait pas. Nous ne sommes pas les seuls à décider, nous avons des partenaires et ils n'accepteront jamais. Ce n'est pas la peine d'essayer... je sais de quoi je parle.
Martin ne voulait pas laisser Jessica demander de l'aide à Lucas car il pourrait la recaler sans aucune douceur. Il préfèrerait se jeter d'un pont qu'essayer de sauver l'entreprise de Jack Olson.
Martin : Je connais peut-être quelqu'un qui pourrait le faire... Nasim aussi pense la même chose.
Jessica : Qui ??
Elle essuya rapidement ses joues, prise d'espoir.
Martin : Alex.
Jessica : Alex ??!
Martin : Oui, Alex Smith.
Jessica : Pourquoi lui ? Il prendrait ce risque lui ? Plus de 100 millions de dollars c'est tellement énorme que personne ne veut le débourser.
Martin fronça les sourcils. Savait-elle au moins de qui ils parlaient ou elle était dans le déni ?
Martin : Tu es bien sorti avec lui pendant un moment ?
Jessica : Oui.
Martin : Et tu ne connais pas sa fortune ? C'est un multimilliardaire. Bien sûr qu'il peut.
Aussi fou que cela puisse paraître, Jessica ne s'était jamais intéressée à sa fortune.
Martin : Maintenant tu dois juste arriver à le convaincre car l'argent n'est pas un problème pour lui. Mais entant qu'homme d'affaires, il peut refuser de prendre ce risque car son premier but est de multiplier sa fortune. Mais tu sais, qui ne tente rien n'a rien.
Jessica : Je vais essayer et tout de suite.
La jeune femme ne souhaitait pas perdre de temps. Son père était si désespéré que chaque minute comptait.
Jessica appela Alex qui lui confirma qu'il était bien chez lui. Quand elle lui demanda si elle pouvait le voir, il accepta automatiquement. La jeune femme prétexta une urgence chez Marcos pour pouvoir s'éclipser.
Devant sa garde-robe, Jessica ne savait pas quoi mettre. Elle se demandait si elle devait mettre quelque de séduisant... la dernière fois qu'elle avait essayé de le séduire, ça ne s'était pas bien passé.
Elle choisit de simplement mettre quelque chose avec lequel elle se sentirait à l'aise et qui pourrait plaire à Alex. Après tout, la mission était de le convaincre.
Un léger maquillage, une robe noire courte à manche longue et des sandales, c'était parfait. Elle n'oublia pas de détacher ses cheveux, ces cheveux roux qu'il aimait tant, et elle s'aspergea de parfum.
Une heure plus tard, Jessica toquait à la porte de l'appartement d'Alex. Situé au sommet d'un gratte-ciel, ce magnifique endroit émerveillait Jessica à chaque fois qu'elle le voyait, surtout qu'Alex changeait régulièrement de décor.
Il avait ouvert la porte habillé simplement avec un bas de pantalon de maison blanc. Il était torse nu et Jessica pouvait encore fraîchement sentir l'odeur de son eau de toilette et de sa crème après-rasage, signe qu'il venait de se doucher.
Jessica était sagement assise dans la cuisine, de l'autre côté de la table pendant qu'Alex lui préparait un thé.
Le lieu était extrêmement propre, comment faisait-il ? D'autant plus qu'elle n'avait encore jamais vu d'employé de maison chez lui.
Jessica : Pourquoi tu n'as pas d'employés de maison ?
Alex : J'en ai, mais pas à temps plein. Je tiens à mon espace privé. Une équipe vient pour nettoyer tous les 2 jours et comme je ne salis pas, c'est toujours propre.
Jessica : Et pour la cuisine ?
Alex : Une femme s'en occupe : Nora. Mais elle s'en va avant même que je n'arrive, c'est le règlement.
Jessica : À ce point ?!
Elle était choquée qu'il tienne autant à être seul. Cette confiance et cette assurance débordante qu'il avait en lui devaient sûrement aussi venir de cette habitude de se suffire lui-même, sans avoir besoin de quelqu'un.
Alex : Oui. J'espère que maintenant, tu comprends que que quand je t'ai demandé d'emménager avec moi, ça signifiait beaucoup.
Oh que oui, elle comprenait. Ce genre de rappel était un bon boost pour qu'elle fasse sa demande. « S'il peut vouloir vivre avec moi alors qu'il déteste la compagnie, alors il peut peut-être accepter de me donner un peu de son argent », se dit-elle.
Alex : Et si on allait dans le salon ?
Jessica : D'accord.
Alex attrapa un t-shirt posé sur le canapé et l'enfila. Jessica devait le reconnaître : cet homme était bâti comme un dieu grec.
Ils s'installèrent et Alex s'assit près d'elle. Si près que leurs genoux se frôler quand Alex devait se pencher pour prendre sa tasse de thé sur la table.
Alex : Tu t'es réconcilié avec Marcos ?
Elle prît une seconde pour réfléchir. Devait-elle dire « non » parce qu'elle était sur le point de lui demander un grand service ? Ou elle ne devait pas se sentir mal parce qu'après tout, elle n'avait pas ouvertement dit à Marcos qu'ils étaient de nouveau ensemble. Même si dans le fond, c'était ce qu'elle voulait.
Elle choisit simplement de faire preuve de sagesse.
Jessica : Non, je ne me suis pas remise avec lui. Mais depuis son accident, je m'occupe de lui.
Alex : Je comprends.
Il n'avait pas l'air surpris. Ou peut-être qu'il le savait déjà. Il savait toujours tout.
Alex : Je suppose que tu n'es pas venue ici juste pour savoir comment j'allais... alors je t'écoute.
Elle se sentit gênée sur le coup.
Jessica : Tu parles comme si je ne m'inquiétais jamais pour toi Alex.
Alex : Peut-être mais si c'était juste ça, tu aurais appelé. Tu ne serais pas venue jusqu'ici.
Jessica : Je veux te parler de quelque chose mais je suis tellement gênée que je ne sais pas par où commencer.
Alex déposa sa tasse sur la table puis déposa sa main sur la sienne.
Alex : Ne sois pas gênée. Tu peux tout me dire, je suis ton ami.
Jessica : Il s'agit de mon père. Son entreprise... est en faillite.
Alex : Je suis au courant. ~ dit-il avec une voix navrée.
Jessica : Pourquoi ils lui ont fait ça ? Les actionnaires ont tous mis leurs parts en vente, ils sont si désespérés et mon père encore plus !
Alex : C'est comme ça dans le monde des affaires Jess. Personne n'est là par amour, chacun vise son intérêt. Ils n'étaient pas là quand ton père a fait le boulot, ils n'aiment pas cette entreprise autant que lui.
Jessica : Je sais que ce que je vais te demander est vraiment énorme mais... Alex t'es le seul qui puisse nous aider. J'y connais rien aux affaires mais Nasim pense que tu pourrais aider. Alors si tu peux...je... je ne sais pas si tu peux sauver l'entreprise de mon père...
Elle s'arrêta et retint en sanglot. Comme si elle était déjà persuadée que cela ne marcherait pas, qu'un homme d'affaires aussi prospère que lui ne perdrait pas son énergie dans une entreprise chaotique juste pour ses beaux yeux verts.
Jessica : Je t'en prie Alex, s'il y a un moyen de...
Alex : Je le ferai. ~ coupa-t-il.
La jeune femme cligna des yeux. Venait-il d'accepter ? Aussi facilement ?? C'était trop beau pour être vrai.
Alex : Je vais investir, payer toutes les dettes jusqu'au dernier centime et sauver tout ce que Jack a construit.
Une larme roula sur la joue de Jessica et elle le prit dans ses bras. Elle n'avait pas les mots pour le remercier.
Jessica : Merci Alex, merci beaucoup. ~ dit-elle en le serrant plus fort.
Il mit fin à l'étreinte, heureux de la voir si émue.
Alex : Et je ne vais pas m'approprier l'entreprise, même si c'est ce que je devrais normalement faire.
L'entreprise restera à Lucas officiellement. Ou peut-être que je pourrai lui exiger que tu sois l'unique propriétaire. Tu es sa seule fille après tout.
Jessica : Alex, je sais vraiment pas quoi dire. Ni comment te remercier.
Alex : Peut-être que tu devrais d'abord écouter ma condition avant de me remercier.
Jessica : Il y a une condition ?
Alex : Oui.
Bien sûr qu'il devrait y en avoir, elle se sentit soudainement bête de ne pas y avoir pensé. Ça aurait été un peu trop beau pour être vrai.
Jessica : Quelle est ta condition ?
Alex : Épouse-moi.