Mes hommes en Égypte se sont fait arrêter. Un de mes hommes m'a prévenu qu'elle était là. J'ai raccroché sans dire un mot, et depuis, je suis assis dans mon bureau dans le silence. Elle est déjà passé à l'action. J'espérais qu'elle ne fasse rien...
- Caleb, elle n'est pas la chef. Elle devait suivre les ordres. Me dit Kaysan. Peut-être qu'elle n'avait pas le choix.
Je lève le regard vers lui. Il la défend, alors qu'il était aussi détruit que moi lorsqu'il a appris sa trahison.
- Pourquoi la défends-tu ? Lui demandais-je.
- J'ai réfléchis et... je pense qu'elle est tombé dans son propre piège, mon frère. Dit-il en soupirant. Je pense qu'on aurait dû la laisser s'expliquer.
Je secoue ma tête. J'étais beaucoup trop blessé pour penser à ça.
- Kaysan, je lui ai donné le seul document qui peut m'emmener en prison. Dis-je doucement.
- Elle ne va...
- Ne dis rien, s'il te plaît.
Je me sens tellement mal. Pas parce que je lui ai donné ce papier, mais parce qu'elle n'est plus là. Maya...
- Prends ma mère et mes frères, et partez. Lui dis-je.
- Quoi ? S'exclame-t-il. Pourquoi ?
- Même si ce n'est pas sûr à cent pour cent, il se peut qu'elle leur donne ce papier. Lui répondis-je. Ils viendront me chercher, et je ne veux pas vous mettre à risque.
Kaysan secoue sa tête.
- Non. On restera ensemble. Rétorque-t-il. On ne va pas te laisser seul, Caleb.
- Kaysan ! Ce n'est pas une demande mais un ordre ! Lui dis-je fermement. Je vais vous envoyer aux États-Unis le temps que cette histoire se termine.
- Caleb, ne dis pas n'importe quoi. Tu...
Je me lève de ma chaise en claquant la paume de mes mains contre la table.
- J'ai des hommes partout, Kaysan. Si je me fais emprisonner, je peux réussir à fuir. Lui dis-je. Toi, non. Je ne veux pas que Keyaan et Hayden connaissent la prison. Et Yassin... je ne veux pas qu'il voit ses frères se faire emprisonner. Pareil pour ma mère. Et toi ? Toi, Kaysan, c'est la mort qui t'attend ! Ils vont t'exécuter pour la mort de ta fille, c'est ça que tu veux ?
Il ne répond plus, reconnaissant que j'ai raison.
- Prends tes affaires, Kaysan, et partez. Je vais me débrouiller. Je ne suis pas le chef de tous pour rien. Lui dis-je avec un sourire rassurant.
- D'accord. Mais prend soin de toi. Si tu meurs, je te promets que je ne te pardonnerais pas. Me menace-t-il. Caleb ne mourra pas, tu m'entends ?
Je hoche la tête en riant légèrement. Je lui fais une accolade avant qu'il ne sorte de mon bureau. Lorsque la porte claque, je me rassis sur ma chaise en soupirant.
Je sors mon téléphone et va dans ma galerie. Les seules photos que j'ai sont d'elle. Je regarde chacune d'entre elles, en caressant l'écran avec mon pouce. Je n'arrive pas à m'empêcher de sourire.
- Maya te va mieux que Syra. Dis-je en riant avec les larmes aux yeux.
Elle me manque.
Terriblement.
Mais elle est mon ennemi. Je ne peux pas ressentir ce genre de chose. Je sèche les quelques larmes qui ont coulés discrètement de mes yeux. Je me demande ce qu'elle fait maintenant. Est-ce qu'elle est heureuse de s'être débarrassé de moi ? Ou est-elle aussi détruite ?
Je sors ma bague de fiançaille, et la remet sur mon doigt. Ça me semble plus correct ainsi. Est-ce qu'elle a retiré la sienne ? Elle l'a sûrement retiré. Si ses supérieurs voient la bague, ils vont se douter de quelque chose. Enfin... si tout n'était pas déjà organisé.
Mais en pensant à elle, je repense à ma promesse. Une promesse de vengeance, et je pense qu'il est temps de tenir ma parole.
MAYA
- Mama ?
Ma mère était face à moi, le sourire aux lèvres. Je cours dans ses bras et la serre fortement.
- Oh, mon bébé. Dit-elle doucement. Comme tu as grandis !
Je me mets rapidement à pleurer en la prenant dans mes bras. Elle m'a tellement manqué !
- Ma fille...
Je tourne ma tête et vois mon père. Je le prends aussi dans mes bras, et mes larmes doublent.
- Vous m'avez tellement manqué. Dis-je en pleurant.
Je m'éloigne alors d'eux pour mieux voir leur visage. Ils n'ont pas changés du tout.
- Ma petite fille est enfin tombée amoureuse. Dit ma mère en souriant.
Je fais les gros yeux, gênée.
- Mais vous n'allez pas être content de savoir qui est l'homme que j'aime. Dis-je en grimaçant.
- Oh que si ! Dit mon père. Caleb, c'est un brave garçon. Lui, et ses frères. Ils t'ont acceptés parmi eux...
Je reste surprise. Comment... ?
- Mais c'est un mafieu...
- C'est ce qui est dommage. Dit ma mère en soupirant.
Voilà. Ils vont me demander de me séparer de lui pour cette raison.
- Mais il t'aime, ma fille. Je ne t'ai jamais vu autant sourire qu'à ses côtés. Continue-t-elle. Il n'est peut-être pas le meilleur être humain, mais il est le meilleur homme pour toi.
Mes yeux scintillent de bonheur.
- Et on ne peut pas détester quelqu'un qui aime sincèrement notre bébé. Dit mon père. Il a pris soin de toi, et t'a aidé.
- Tu as trouvé un homme qui t'aime autant que ton père m'aimait, si ce n'est plus. Dit ma mère doucement. Je sais que tu le rends meilleur et qu'il te rend heureuse, vous vous complétez.
- Mais il ne veut plus me voir. Il est en colère contre moi. Dis-je faiblement.
Ma mère pose sa main sur ma joue.
- Il faut lui laisser du temps. Il t'aime beaucoup trop pour pouvoir te laisser. Me dit-elle. Bats-toi pour lui, pour vous. Si c'est lui que tu aimes, alors oublie toutes les conséquences et réfugies-toi dans ses bras.
Je hoche la tête en souriant. Je lui laisserais du temps... on se reverra. Je ne sais pas si c'est vrai mais je dois m'accrocher à cet espoir si je veux continuer à vivre.
- Et si l'on se marie ? Vous ne serez pas en colère ?
- Ce n'est pas Caleb qui nous as tué. On ne sera pas en colère. Dit mon père. Je vous accorde ma bénédiction, ma fille. Soyez heureux.
Je souris alors que leurs visages commencent à s'effacer.
J'ouvre lentement les yeux et passe mes mains sur mes joues, trempés par mes larmes.
C'est la première fois.
La première fois que je rêve de mes parents.
Depuis leur mort, je ne les voyais que dans mes cauchemars... je voyais la scène de leur mort en répétition. Mais aujourd'hui, je les ai vu dans un rêve. Ils m'ont parlés. Je les ai pris dans mes bras.
Grâce à toi, Caleb...
- Maya ! Maya !
Un cri me tire de mes pensées. Ma porte s'ouvre fortement et je vois une de mes collègues.
- Maya, ton ex... Dit-elle, essoufflé.
Mon cœur rate un battement. Il est là ? Pitié... pitié, faites que je ne le revois pas. Faites qu'il ne soit pas venu pour moi.
- Maya, il a été retrouvé mort, dans son appartement. M'annonce-t-elle. Et son frère a été arrêté pour son meurtre.