Chapitre 58

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Mardi 11 juin

5h30

Je marchais dans le hall de l'aéroport en direction de la sécurité après avoir fait enregistrer ma valise au comptoir.

Je regardais une dernière fois mon téléphone et vis le titre de la chanson suivante s'afficher.

« O.D »

Les larmes me montèrent aux yeux. Comment avait-il pu savoir ? Et s'il savait pour l'autre chose ?

Je retirais mes écouteurs avec hâte avant de les ranger délicatement dans mon sac, le temps de passer la sécurité.

《 MIA ! Cria une voix lointaine.

Je me retournais et vis Ken qui courrait à grandes enjambées vers moi.

《 Écoutes, c'est égoïste de ma part mais s'il te plait Mia ne t'en va pas. Ne me laisse pas une fois de plus. 》

Une larme coula le long de sa joue.

《 Ken, ma vie est à Montréal et tu as Élisa maintenant. Le raisonnais-je.

Je tentais de masquer ma peine derrière un sourire.

《 Ça ne sera jamais pareil. Dit-il. Elle compte pour moi mais elle ne sera jamais toi.

- Ce n'est pas bien pour elle ce que tu es en train de faire. Va-t'en, va la retrouver. 》

Je tournais les talons et repris mon chemin.


PDV KEN

J'étais perdu.

Que faire ? D'un côté tout allait bien avec Elisa et de l'autre Mia qui m'avait tellement manqué. Mon cœur balançait malgré moi. Trois ans et demi que je ne l'avais pas vu et mon cœur s'emballait toujours autant quand elle était dans mon champ de vision.

J'avais bien trop souffert de son départ. Je pensais ne jamais pouvoir lui pardonner seulement je l'avais revu et depuis tout se bousculait dans ma tête.

Je la regardais s'éloigner une dernière fois quand elle s'arrêta brusquement et commença à fouiller dans son sac rapidement.


PDV MIA

Où était donc ce fichu téléphone ?

Je l'attrapais enfin et vis le nom de ma patronne s'afficher avant de décrocher. Ken s'approcha de moi et m'aida à ranger mes affaires qui traînaient car j'avais dû vider la moitié de mon sac à main pour le trouver.

《 Bonjour. J'espère que vous n'êtes pas encore dans l'avion. Me dit sèchement ma supérieure.

Non pas encore, que se passe-t-il ?

- J'aurais besoin que vous restiez encore quelques temps à Paris car je viens d'avoir le responsable de chez Parisian Éditions au téléphone et ils souhaiteraient renégocier les termes du contrat. Je vous fais confiance pour gérer ce fâcheux incident.

- Bien Madame. Je ne vous décevrai pas. Bonne jour... 》

Elle avait raccroché.

Comment ça ? Qu'entendait-elle par quelques temps ?

Je relevais la tête vers Ken en rangeant mon téléphone.

《 C'était ma supérieure. Je dois rester encore quelques temps ici pour le boulot. 》

Je vis ses yeux s'illuminer face à mon annonce. Je repartis en sens inverse en direction du comptoir pour reprendre ma valise. L'hôtesse qui m'accueillit me fusilla du regard et interrompit sa conversation téléphonique.

《 Je peux vous aider ? Demanda-t-elle avec un faux sourire.

Je rassemblais toute la patience dont je pouvais faire preuve et lui expliquais ma situation.

《 Je ne peux rien faire pour vous madame. À cette heure-ci vos bagages doivent déjà être chargés dans l'avion.

- Est-ce que vous pouvez vérifier dans le fichier s'il vous plait ? Insistais-je.

Ses yeux me lançaient tantôt des éclairs, tantôt déviaient vers le combiné du téléphone.

Ken sortit de nulle part. La blonde se mit soudain à minauder.

《 Il y a un problème ? Me demanda-t-il.

Oui, elle ne... 》

Je fus interrompue par l'hôtesse.

《 Aucun problème, je vais chercher votre bagage. 》

Elle battit des cils rapidement, se leva et partit chercher ma valise non sans rouler des hanches. Elle revint quelques minutes plus tard avec ma valise. Sa jupe semblait raccourcie et son décolleté... encore plus décolleté.

Je pris ma valise avant de partir sans même la remercier, à deux doigts de lui faire manger son téléphone.

Ken me suivit jusqu'au parking.

《 Je te ramène. Dit-il.

Ken me prit ma valise des mains et partit en direction de sa voiture.

《 Non c'est bon. Je vais prendre un taxi. Répondis-je, les mâchoires toujours serrées.

Ça serait bête Princesse. 》

Nous nous regardâmes, tous deux gênés par l'utilisation de ce surnom.

《 Pardon, je n'ai pas fait exprès. 》

Je cédais finalement avant de le suivre. Je n'avais qu'une hâte, c'était de retrouver mon lit.

À peine étais-je assise dans la voiture que mon téléphone sonna de nouveau. Je soufflais, blasée, avant de découvrir le nom de Zia sur l'écran. Je décrochais, de meilleure humeur.

《 J'ai appris que tu allais devoir rester dans la même ville que ton beau brun encore quelques temps ?

- ZIA ! Râlais-je. Il faudra que je te raconte ça un autre jour, là je suis trop fatiguée.

- C'est vraiment dommage que tu ne rentres pas, j'avais une trop bonne nouvelle à t'annoncer.

- Bah, dis-moi. Qu'est-ce qu'il se passe ?

- Je préfère attendre que tu sois rentrée.

- Zia... Râlais-je de nouveau.

Bon d'accord. Tu te souviens que j'étais malade il y a quelques jours ?

- Encore heureux. C'est toi qui aurais dû rester coincé ici à ma place. Lui rappelais-je en levant les yeux au ciel.

J'ai fait une prise de sang il y a quelques jours et je viens d'avoir les résultats. Je suis enceinte Mia !

- QUOI ? FÉLICITATIONS ! M'écriais-je, faisant sursauter Ken.

- J'ai maintenant une question pour toi. Est-ce que tu veux bien être la marraine ? 》

Je mis plusieurs secondes à comprendre sa demande.

《 Si tu ne veux pas ce n'est pas grave.

- Et comment que je veux ? Évidemment Zia ! Je serais honorée d'être sa marraine. 》

Nous finîmes rapidement notre conversation car Paul, son fiancé, venait de rentrer. Ken se gara devant chez moi et je rentrais me coucher après lui avoir fait la bise, toujours choquée par l'annonce de ma meilleure amie. 

Jeux d'ombresWhere stories live. Discover now