Chapitre 42

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Mardi 5 août

21h30

《 Ken, je voudrais qu'on parle s'il te plaît. Lui demandais-je calmement.

Nous étions tous les deux dans notre chambre en train de nous préparer car nous avions prévu de sortir dans un bar avec le reste du groupe.

Je l'avais évité depuis notre prise de tête de la veille et je voulais désormais que l'on mette les choses à plat. Seul Gaby semblait avoir remarqué qu'il y avait un problème.

《 Pour dire quoi ? Me répondit-il sèchement.

Pourquoi es-tu si distant ?

- Peut-être parce que l'on ne s'est pas vu beaucoup ces derniers temps et que ça n'a pas l'air de te manquer.

- Mais bien sûr que tu me manques. Comment tu peux douter de ça ?

- Je ne sais pas. Dit-il tout bas.

Je pris une grande bouffée d'air et me décidais à poser la question qui me brûlait les lèvres.

《 Pourquoi tu manques à Laura ?

- Quoi ? Tu ne vas pas me faire une crise pour une meuf qui est à plus de mille-six-cents kilomètres d'ici ? S'énerva-t-il brusquement.

- Tu n'as pas compris. J'ai raté quoi ? Pourquoi elle t'envoie que tu lui manques ?

- Elle ne m'a pas... Attends. Tu as fouillé dans mon téléphone ?

- Je n'ai pas fouillé, j'ai vu son message quand tu l'as reçu et je lui ai répondu. Expliquais-je. Donc je peux savoir pourquoi elle est si pressée que tu rentres ?

- TU AS FOUILLÉ DANS MON TÉLÉPHONE ! 》

Sa mâchoire se contacta.

《 JE N'AI PAS FOUILLÉ, J'AI VU LE MESSAGE ! Me justifiais-je. ALORS POURQUOI ELLE TE DONNE RENDEZ-VOUS DANS UN HÔTEL ? 》

Ken ne répondit pas.

《 J'espère que ce n'est pas ce à quoi je pense. Je te faisais confiance. 》

Ma vue se brouilla.

《 Mia... Tenta-t-il.

NON ! Hurlais-je quand il tenta de s'approcher de moi.

Les larmes commencèrent à couler le long de mes joues.

Je sortis de la chambre et vis Gaby et Mo dans le couloir qui avaient visiblement dû nous entendre nous disputer.

Avant qu'ils ne me demandent quoi que ce soit, j'avais déjà dévalé l'escalier. J'entendis un bruit de porte ouverte tellement vite qu'elle avait claqué contre le mur, suivie de mon frère énervé qui s'adressait à Ken.

Je courus jusqu'à la sortie et me dirigeais vers mon repère secret, où personne ne viendrait me déranger.

? h

Cela devait faire un moment que j'étais partie car il faisait nuit noire depuis déjà un bon moment. J'avais oublié mon téléphone et le reste de mes affaires dans la chambre. Je me levais et époussetais ma robe de soirée avant de prendre le chemin de la villa.

Je rentrais et montais directement dans la chambre de mon frère. J'ouvris la porte tout doucement et vis Gaby endormit, son téléphone dans la main. Je le réveillais doucement et il me prit dans ses bras alors que je recommençais à pleurer. Nous descendîmes sur la terrasse pour ne pas déranger les autres.

Une fois installés dans un canapé d'extérieur, je me mis à lui raconter ma dispute. Sa mâchoire se contracta et je lui pris la main pour le calmer. Il m'expliqua qu'après que je sois partie, il était allé demander à Ken pourquoi j'étais dans cet état. Gaby m'avoua qu'il l'avait un peu secoué, autrement dit qu'il avait failli le tabasser si Mo ne l'en avait pas dissuadé et qu'ensuite Ken était sorti à son tour.


Samedi 9 août

16h

Une voix retentit dans les haut-parleurs, nous indiquant le début de l'embarquement. Nous commençâmes à courir en direction des comptoirs pour faire enregistrer nos bagages.

16h20

Nous étions assis dans l'avion. Je m'étais mise le plus loin possible de Ken, à côté de mon frère. Je posais ma tête sur son épaule et me mis à penser à ces derniers jours.

Je n'avais pas reparlé à Ken de toute la fin de semaine. Heureusement que nous rentrions car notre dispute commençait à se faire ressentir au sein du groupe. Les gars avaient bien évidemment compris que quelque chose n'allait pas mais ils n'avaient posé aucune question. Quant à Mo, il semblait ne plus savoir où se mettre, tiraillé entre Ken et moi. Il était vraiment temps que l'on rentre.

18h40

Nous nous quittâmes sur le parking de l'aéroport puis Gaby et moi prîmes la direction de ma voiture. Je n'avais qu'une hâte, c'était de rentrer pour faire une chose que je n'avais pas pu faire cette semaine : me morfondre au fond de mon lit. 

Jeux d'ombresWhere stories live. Discover now