A Black Tale II : the Dark Lord ascending

Mini Bella.

6 août 1997, 10, Montagu Road, Oxfordshire.

Le soleil se levait en haut de la rue Montagu où résidaient les Tonks. Dehors, le gazouillement matinal des oiseaux était bien entamé, et la chaleur estivale était déjà au rendez-vous. Tout semblait calme, et le petit quartier moldu se réveillait tranquillement.
Andromeda ouvrit doucement les yeux, et s'étira longuement avant de reposer sa tête sur le torse de son époux encore endormi. Elle passa ses doigts fins entre les mèches blondes de Teddy, un sourire attendri sur les lèvres, et décida ensuite de se lever pour se préparer un café. La sorcière enfila son peignoir en satin vert pomme et descendit à la cuisine. Elle avait pris pour habitude de faire elle-même son café, sans avoir recours à la magie ; aussi avait-elle laissé sa baguette en haut, dans la chambre.

Rapidement, le parfum de sa boisson se répandit dans toute la pièce, et Andromeda profita de cet instant de paix pour boire son café assise près de la fenêtre et lire un de ses livres préférés, Frankenstein, de l'auteure moldue Mary Shelley. Elle l'avait lu tant de fois déjà qu'elle en connaissait les premiers mots par cœur : « vous serez bien heureuse d'apprendre qu'aucun malheur n'a marqué le commencement d'une entreprise à propos de laquelle vous nourrissiez de funestes pressentiments. Je suis arrivé ici hier et mon premier soin est de rassurer ma sœur sur ma santé et de lui dire que je crois de plus en plus au succès de mon entreprise ». L'histoire narrée dans ce roman était celle d'un jeune savant suisse qui donnait vie à un monstre assemblé de chairs mortes. Andromeda s'était vite prise d'affection pour la créature repoussée et mal-aimée par son créateur, et n'avait de cesse de lire encore et encore les précieux mots de madame Shelley.

Alors qu'elle était plongée dans sa lecture, un bruit de plancher qui grince attira son attention. Elle tendit une oreille quelques secondes, mais, n'entendant plus rien, replongea dans son livre. Puis, le bruit se répéta, cette fois plus longtemps. Andromeda pencha la tête pour regarder en direction des escaliers, devinant que Teddy devait s'être réveillé, mais ne vit aucune ombre indiquant la présence de son époux. La sorcière reposa doucement son livre sur le rebord de la fenêtre, posa sa tasse de café le plus discrètement possible sur le comptoir de la cuisine, et avança à pas prudent vers les escaliers.
La maison était plongée dans un silence complet. Tout ce qu'Andromeda pouvait entendre, c'était sa propre respiration, et les battements de son cœur qui pulsait dans sa poitrine.

Elle avait dû rêver, ou alors elle s'inquiétait pour rien. La maison n'était pas tout à fait neuve, il était fort possible que le bois du plancher ait joué un peu et provoqué par conséquent quelques grincements. Avec les changements de température, cela pouvait tout à fait arriver. Mais quelque chose au fond d'elle lui disait que son inquiétude n'était pas vaine. Andromeda Tonks avait un terrible pressentiment.
Elle gravit les marches sans un bruit, et à la seconde où elle eut atteint l'étage supérieur, elle se rua dans la chambre et verrouilla la porte derrière elle. Teddy, subitement réveillé par le claquement de la porte, ouvrit un œil paresseux et bailla bruyamment.

- Chut, fit Andromeda à voix basse en s'approchant de sa table de chevet pour saisir sa baguette.
- Qu'est ce que...
- Chut !

La sorcière était aux aguets, baguette à la main. Teddy la regarda sans trop comprendre mais, par précaution, prit aussi la sienne et se leva. Les deux restèrent immobiles, silencieux un long instant. Soudain, Andromeda entendit quelque chose. C'était le même grincement qu'elle avait entendu quelques minutes auparavant. Sauf que, cette fois, elle était certaine qu'il s'agissait d'un bruit de pas, et ce bruit de pas venait de derrière la porte de sa chambre. Teddy lui lança un regard affolé, mais Andromeda continua de fixer la porte d'un regard féroce.
Puis, elle le vit.
Elle vit une ombre.
Avant que le couple n'ait pu faire le moindre geste, le mur explosa et ils furent projetés à terre.