Barjow et Beurk.

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Une fois les robes achetées chez Tissard et Brodette, Narcissa et Draco sortirent de la boutique. La mère semblait toujours froissée par sa rencontre avec les trois idiots, mais le fils, lui, avait déjà autre chose en tête.

- Maman, j'ai quelque chose à faire, dit-il en faisant un mouvement pour partir.
- Ah oui ? je viens avec toi, assura Narcissa.
- Non.
- Non ? Me caches-tu quelque chose ? demanda-t-elle en haussant un sourcil parfaitement dessiné.
- Je vais retrouver Pansy, ça te va ?
- Oh...je vois. Et bien, amusez-vous bien. Tu n'as qu'à me retrouver au Manoir, je n'ai plus rien à faire ici. Oh et, tâche de ne pas rentrer trop tard.
- C'est ça.

Draco sembla soulagé d'enfin fausser compagnie à sa mère, et celle-ci le regarda s'éloigner avec un air triste.

****

L'Allée des Embrumes était presque déserte. Draco, qui la fréquentait depuis son plus jeune âge, ne prêta guère attention ni aux rares mendiants ni aux quelques femmes aux mœurs légères qui lui proposaient leur compagnie, et se dirigea droit vers une boutique remplie d'artéfacts de magie noire.
Quand il passa la porte de chez Barjow et Beurk, le carillon sonna, indiquant son entrée dans le magasin. À l'intérieur, il faisait sombre. Deux autres clients, qui parcouraient les rayons remplis de crânes et de vieux flacons, lancèrent un coup d'œil curieux au jeune sorcier aux cheveux blonds presque blancs, mais retournèrent vite à leur affaire. Tout à coup, une voix grinçante interpela Draco.

- Monsieur Malefoy... quel plaisir de vous voir aujourd'hui...

Draco lança un regard hautain à l'homme aux épaules voûtées et aux cheveux huileux qui se tenait à présent devant lui.

- Barjow, répondit sèchement le garçon. J'aimerais que nous soyons seuls.

L'homme lui lança un regard soupçonneux, plissant ses yeux ridés. Puis, les coins de sa bouche se redressèrent en un rictus bizarre, et il afficha un sourire édenté avant de s'incliner devant lui.

- Mais bien sûr, monsieur Malefoy, mais bien sûr...

Draco savait pertinemment que Barjow traitait ses meilleurs clients comme des rois. Et les Malefoy comptaient parmi les plus gros acheteurs de la boutique. Nul ignorait que cette famille disposait d'une fortune colossale, et tout bon vendeur savait qu'il était absurde de décevoir des gens aussi bien lotis. Le propriétaire de la boutique s'empressa donc de faire sortir les deux autres clients, et lui et Draco se retrouvèrent alors seuls. Le jeune sorcier prit soin de verrouiller toutes les entrées, et s'enfonça à travers les rayons, Barjow sur ses talons.
Lorsqu'il se retrouva face à une imposante armoire en bois sombre, il s'arrêta net et la contempla longuement. Elle était assez large pour contenir plusieurs personnes, et sa surface était gravée de runes dont il ne connaissait pas la signification.

- C'est une armoire à disparaître, expliqua Barjow d'une voix rauque. Elles sont créées par paires. Les sorciers s'en servaient durant la première guerre pour tenter d'échapper aux...
- Je sais ce que c'est, répliqua Draco d'une voix dure. J'ai fait des recherches et je sais où se trouve la jumelle de celle-ci... mais elle est cassée.
- Celle dont je dispose est en parfait état, assura Barjow avec un sourire d'escroc.

Draco resta silencieux et continua d'inspecter l'étrange objet. Il caressa doucement la surface, faisant le tour à pas lent, sous le regard avide du vendeur.

- Il faudrait que les deux fonctionnent pour qu'elles me soient utiles. Celle que j'ai... savez-vous comment la réparer ?
- Peut-être, répondit Barjow sur un ton qui laissait deviner une certaine réticence à s'engager. Il faudrait que je vois ça. Pourquoi ne l'apportez-vous pas en magasin ?
- Je ne peux pas, répondit Draco. Elle doit rester là où elle est. Je veux simplement que vous m'expliquiez comment faire.

A Black Tale II : the Dark Lord ascendingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant