La dernière bataille.

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« Vous avez combattu vaillamment. Lord Voldemort sait reconnaître la bravoure. Mais vous avez aussi subi de lourdes pertes. Si vous continuez à me résister, vous allez tous mourir, un par un. Je ne le souhaite pas. Chaque goutte versée d'un sang de sorcier est une perte et un gâchis. Lord Voldemort est miséricordieux. J'ordonne à mes forces de se retirer immédiatement. Vous avez une heure. Occupez-vous de vos morts avec dignité. Soignez vos blessés. »


Bellatrix traversa la forêt interdite d'un pas rapide. Le Seigneur des Ténèbres leur avait donné l'ordre de se retirer, alors les mangemorts regagnaient la clairière où leur Maître attendait. Aucun ne parlait. Le groupe de soldat avançait, silencieux, à travers les bois sombres. Plusieurs d'entre eux n'étaient pas revenu de la bataille sanglante orchestrée par Lord Voldemort. Bellatrix n'avait pas pris la peine de chercher ses proches du regard. Rabastan, Lucius, Rodulphus... peu importait qu'ils soient en vie ou non. Seule la victoire de son Maître comptait.

Potter n'avait toujours pas été livré au Seigneur des Ténèbres. On avait préféré mourir que rejoindre Lord Voldemort. C'était de la folie pure. D'ici l'aube, Bellatrix le savait, le garçon serait mort, comme tous ceux qui auraient refuser d'abandonner le combat. Elle veillerait elle-même s'il le fallait. Si cela était nécessaire, elle tuerait tous les sorciers d'Angleterre. Seule la victoire de son Maître comptait.

- Bella...

La mangemort leva les yeux vers sa sœur qui marchait vers elle d'un pas hésitant, les yeux écarquillés à la vue de la mangemort couverte de sang. La blonde semblait rongée par l'inquiétude, son regard était grave, ses lèvres formaient un rictus incertain. Lorsqu'elle parla, sa voix n'était qu'un murmure lointain.

- Draco...

Bellatrix haussa les épaules, passant devant Narcissa pour se diriger vers Lord Voldemort. Elle n'avait pas vu son neveu durant la bataille. Elle n'avait aucune idée d'où il était. À vrai dire, elle ne s'était même pas posée la question. Tout ce qu'elle savait, c'était que Draco avait brillé par son absence lorsqu'une partie de ses camarades de Serpentard s'étaient enfuis du château pour rejoindre les mangemorts.
La sorcière s'assit sur un rocher, épuisée, et contempla son Maître, son mentor, le père de sa progéniture... Encore une fois, elle le trouva dangereusement calme.

« Maintenant je m'adresse à toi, Harry Potter. Tu as laissé tes amis mourir à ta place au lieu de m'affronter directement. J'attendrai une heure dans la Forêt Interdite. Si, lorsque cette heure sera écoulée, tu n'es pas venu à moi, si tu ne t'es pas rendu, alors la bataille recommencera. Cette fois, je participerai moi-même au combat. Harry Potter, je te trouverai et je châtierai jusqu'au dernier homme, jusqu'à la dernière femme, jusqu'au dernier enfant qui aura essayé de te cacher à mes yeux. Une heure ».

Ainsi, l'attente commença. Plus le temps passait, plus les mangemorts étaient distraits. Seuls Bellatrix et Voldemort restaient silencieux, immobiles. L'un regardait droit devant lui, son regard fixé sur l'horizon. L'autre regardait son Maître sans broncher, incapable de détacher ses yeux du puissant mage noir. Quelque chose chez lui avait changé, Bellatrix pensa. Il semblait plus fatigué, plus effrayé qu'avant. Mais aussi, plus dangereux que jamais. La mangemort frissonna. Le délai donné par Voldemort touchait bientôt à sa fin. Comment le Seigneur des Ténèbres allait-il réagir si Potter ne se rendait pas ?

Bellatrix détacha enfin son regard de son Maître pour observer autour d'elle. La clairière, couverte de toiles d'araignée géantes, était illuminée par un grand feu dont la lueur vacillante éclairait la foule de mangemorts dont la plupart étaient masqués ou encapuchonnés. Deux géants étaient assis à l'extérieur du groupe, projetant sur la scène des ombres massives, les traits cruels, grossièrement taillés, comme un morceau de roc.
Elle jeta un coup d'œil aux Malefoy, qui étaient serrés l'un contre l'autre. Les yeux de Narcissa exprimaient toujours une profonde appréhension, et Lucius semblait accablé, terrifié. Le visage de ce dernier montrait toujours les marques de son châtiment, une longue cicatrice barrait désormais sa joue gauche. Bellatrix portait instinctivement sa main à la sienne, et trouva une peau douce, immaculée, derrière la couche de sang qui n'était même pas le sien. Voldemort avait bien plus puni Lucius qu'elle. Voldemort était miséricordieux. Il avait laissé sa plus fidèle lieutenante quasiment indemne.
La mangemort reporta à nouveau son regard sur le mage noir. Il se tenait debout, dos à ses serviteurs qui le fixaient en silence, la tête inclinée, ses mains blanches serrant devant lui sa baguette. C'était comme s'il méditait, ou qu'il comptait mentalement. Derrière lui, continuant d'onduler, de se tortiller, Nagini flottait dans sa cage ensorcelée.

Soudain, deux silhouettes approchèrent. Bellatrix retint son souffle, et étouffa un juron lorsqu'elle reconnut Dolohov et Yaxley.

- Aucun signe de lui, Maître, dit Dolohov en rejoignant le cercle.

L'expression de Voldemort ne changea pas. Ses yeux rouges semblaient brûler à la lumière du feu. Lentement, il leva la baguette de sureau entre ses longs doigts.

- Maître...

Bellatrix s'était levée doucement, et avait fait un pas en sa direction, mais Voldemort la fit taire d'un geste de la main et elle resta silencieuse, le regardant avec une révérence fascinée.

- Je pensais qu'il viendrait, dit Voldemort de sa voix claire et aiguë, les yeux fixés sur les flammes qui dansaient devant lui. Je m'attendais à ce qu'il se montre...

Il y eut un silence lourd alors, et Bellatrix ferma les yeux, sentant sa gorge se nouer d'un coup. L'heure était passée. Potter était aussi lâche que ce qu'elle avait imaginé.

- Il semble que je me sois...trompé, dit Voldemort.
- Non, vous ne vous êtes pas trompé.

Bellatrix écarquilla les yeux, laissant échapper un cri de surprise en regardant le garçon apparaître à la lumière des flammes. En même temps qu'elle, les géants rugirent, les autres mangemorts se levèrent tous ensemble, et des cris, des exclamations de surprises, des éclats de rire, même, montèrent de la foule.
Voldemort resta figé sur place, mais ses yeux rouges s'étaient posés sur Harry et le regardaient fixement pendant qu'il marchait vers lui. Il n'y avait plus entre eux que le feu qui brûlait. Soudain, une voix hurla...

- HARRY ! NON !

Bellatrix grimaça et regarda Hagrid qui se débattait désespérément avec un air de profond dégoût.

- NON ! NON ! HARRY, QU'EST-CE QUE TU...
- SILENCE ! s'écria Rowle en faisant taire Hagrid d'un coup de baguette.

Bellatrix, qui s'était levée d'un bond, les yeux avides, la poitrine haletante, regarda Voldemort, puis Harry. Le moment était venu. Son Maître adoré allait éliminer une bonne fois pour toute cette vermine, ce sale petit sang-mêlé effronté qui ressemblait tant à son cher cousin Sirius...

Voldemort pencha un peu la tête sur le côté, contemplant le garçon qui se tenait devant lui, un sourire singulièrement dépourvu de joie retroussant ses lèvres.

- Harry Potter... dit-il très doucement. Le garçon qui a survécu... vient pour mourir.

Le sortilège de mort résonna dans toute la forêt, et la lumière aveuglante explosa avec une force inouïe, fusant en direction du garçon. Bellatrix retint son souffle, et vit la silhouette de Potter tomber au sol, inanimée.

Puis, son regard se posa sur son Maître, et elle sentit son estomac se retourner. Il était lui aussi étendu sur le sol, immobile, les paupières closes. Des bruits de pas précipités, des chuchotements et des murmures empressés s'élevèrent de la foule, et Bellatrix sentit chacun de ses membres être secoué par un violent tremblement. Des larmes montèrent à ses yeux alors qu'elle se précipitait aux côtés du Seigneur des Ténèbres.

- Maître... Maître...

Il ouvrit lentement les yeux et émit un grognement de douleur alors que Bellatrix passait délicatement une main derrière sa nuque pour l'aider à se relever. Personne d'autre n'avait osé l'approcher. Les mangemorts observaient la scène avec appréhension, incertain de ce qu'il venait juste d'arriver. Voldemort braqua immédiatement son regard sur le corps du garçon plusieurs mètres devant, ne prêtant pas attention à Bellatrix agenouillée près de lui.

- Maître...

La mangemort ne faisait plus attention au ton qu'elle employait désormais. Morte d'inquiétude, elle se fichait bien de ce que les autres puissent penser. Sa voix trahissait toute l'affection qu'elle portait à Lord Voldemort, et elle ne pouvait rien y faire. Pendant quelques secondes, elle avait pu voir ce que son monde serait sans lui, et cela avait été pire que tout ce qu'elle avait imaginé. Sans même qu'elle ne s'en soit rendue compte, ses mains s'étaient posées sur le torse de Voldemort, et elle s'était rapprochée le plus possible.

- Ça suffit... dit doucement Voldemort.

Bellatrix frémit, et se releva lentement. Voldemort, lui, peinait à se mettre debout.

- Maître, permettez-moi... proposa Bellatrix d'un ton implorant en lui tendant une main secourable.
- Je n'ai pas besoin qu'on m'aide, répliqua froidement le mage noir en se levant tant bien que mal.

Bellatrix lui lança un dernier regard inquiet, et se tourna enfin vers l'endroit où gisait Harry Potter, le souffle court. Que s'était-il passé ?

****

Que s'était-il passé ? Narcissa regarda Voldemort se lever, puis regarda le corps immobile du garçon.

- Le garçon...est-il mort ? demanda Bellatrix d'une voix tremblante.

Un silence total tomba sur la clairière. Personne ne s'approcha de Potter, mais tous les regards étaient tournés vers lui.

- Toi, dit Voldemort, et Narcissa sentit un sortilège invisible la frapper et lui arracher un petit cri de douleur. Va regarder de plus près. Dis-moi s'il est mort.

Narcissa lança un coup d'œil à Lucius, dont tous les muscles du visage étaient tendus, et s'avança à pas prudent du corps du garçon. Ses pensées fusaient à mille à l'heure, et son cœur battait à tout rompre. S'il était vivant...
La sorcière s'accroupit près du garçon. Ses mains douces touchèrent le visage d'Harry, relevèrent une paupière, se glissèrent sous sa chemise, le long de sa poitrine, cherchant son cœur. Narcissa déglutit. Elle pouvait sentit la pulsation de la vie battre régulièrement contre les côtes de l'adolescent.
Elle ferma les yeux, empêchant les larmes de couler sur ses joues, et fit de son mieux pour réprimer la nervosité que sa voix trahit néanmoins.

Narcissa n'avait jamais été forte en duel. Personne ne l'avait jamais soupçonnée de dons prodigieux en matière de magie, contrairement à sa sœur Bellatrix qui était connue pour être une des sorcières les plus puissantes d'Angleterre. Mais aujourd'hui, à cet instant précis, cela jouait en faveur de la blonde. Personne ne devait la soupçonner. Elle se concentra et chassa toutes les émotions qui submergeaient son être, fermant son esprit à tout intrus. Puis, elle pencha la tête si bas que ses cheveux longs cachèrent son visage à la foule qui l'observait et, d'une voix presque inaudible...

- Draco... est-il vivant ? Est-ce qu'il est au château ?

D'un mouvement quasi imperceptible, Harry hocha la tête. Narcissa sentit sa main de contracter contre sa poitrine, ses ongles s'enfonçant dans sa peau. Puis, elle retira sa main, et se releva lentement, et son regard se posa sur la foule.
Peu importait, désormais, que Voldemort gagne ou pas. Narcissa savait que le seul moyen qui lui permettait d'entrer dans Poudlard pour y retrouver son fils serait de se fondre dans les rangs d'une armée victorieuse.
Son cœur pulsait dans sa poitrine, mais son visage resta impassible lorsqu'elle prononça le mot que tous attendaient.

- Mort.

Les mangemorts se mirent alors à hurler, les cris de triomphes et les trépignements de joie retentissaient à présent, et Narcissa ferma les yeux, tâchant d'ignorer la réaction de Bellatrix qui jubilait plus que tous les autres.

- Vous voyez ? hurla Voldemort d'une voix suraiguë. Harry Potter est mort de ma main et aucun homme vivant ne pourra plus me menacer désormais ! Regardez ! Endoloris !

Narcissa ne regarda pas, et marcha droit vers Lucius qui lui tendait la main, l'air crispé. Les railleries, les hurlements et les rires continuaient de résonner dans la clairière.

- Maintenant, dit Voldemort, allons au château et montrons-leur ce qu'est devenu leur héros. Qui se chargera de trainer le corps ? Non... Attendez.

Le mage noir se dirigea d'un pas souple vers un homme hirsute et gigantesque qui était attaché à un arbre.

- Tu vas le porter, lança Voldemort. Il sera bien joli, bien visible dans tes bras, n'est-ce pas ? Ramasse ton cher ami, Hagrid. Et les lunettes... qu'on lui remette ses lunettes... Il faut qu'on le reconnaisse.

Hagrid était en larmes, ce qui semblait amuser la foule qui le fixait avec un regard moqueur. Quelques rires firent écho aux propos du Seigneur des Ténèbres. Après qu'un des disciples eut remis à Harry ses lunettes, le semi-géant se dirigea d'un pas trébuchant vers lui et ramassa délicatement le corps inerte et le serra contre sa poitrine dans un sanglot déchirant.
L'armée se fraya un chemin à travers les arbres denses, traversant les bois sombres en direction du château dans un joyeux vacarme. Lorsqu'ils furent arrivés à l'orée de la forêt, Voldemort leur ordonna de s'arrêter. Sa voix magiquement amplifiée pour être entendue dans toute l'école s'éleva dans les airs.

- Harry Potter est mort. Il a été tué alors qu'il prenait la fuite, essayant de se sauver pendant que vous donniez vos vies pour lui. Nous vous apportons le cadavre comme preuve que votre héros n'est plus.

La procession victorieuse continua son chemin jusqu'à Poudlard. L'armée se déploya en une longue rangée devant les portes du château. Des cris déchirants se firent entendre à mesure que les proches du garçon sortaient du bâtiment pour découvrir le sinistre spectacle. Bellatrix reconnu les jeunes Ron et Hermione qui tour à tour s'étaient exclamés « non ! » comme si cela allait changer quelque chose. Voldemort se délectait du spectacle en caressant son énorme serpent d'un air absent.

Les cris de désespoir n'en finissaient pas autour d'eux. Une détonation retentit et, immédiatement, les protestations cessèrent. Voldemort ordonna qu'on dépose le corps d'Harry à ses pieds, là où était sa véritable place, et entama un discours animé, invitant les jeunes sorciers à rejoindre ses rangs. Bellatrix buvait chacune de ses paroles. Elle ne voulait manquer aucun de ses faits et gestes et le regardait avec une adoration sans borne. Il était si puissant, si impressionnant.
Soudain, elle vit un visage familier dans la foule. Draco. Il sembla que ses parents l'avaient aussi aperçu puisque Bellatrix entendit la voix de Lucius derrière elle.

- Draco...

Le jeune sorcier avait le visage couvert de poussière, et une expression de douleur pouvait s'y lire. Il ne bougea pas. Puis, ce fut la voix douce de Narcissa qui s'éleva.

- Draco... viens.

Cette fois, Draco frémit, puis baissa les yeux. Il regarda autour de lui, et tous les élèves baissèrent les yeux, refusant de rencontrer son regard implorant. Aucun ne le retint, et Draco Malefoy déglutit visiblement avant de marcher droit vers ses parents dans le camp opposé. Voldemort l'observa passer d'un camp à l'autre avec satisfaction, et Bellatrix murmura un petit « bon travail, Draco » sur son passage, avant de retourner toute son attention sur son Maître.
Sa contemplation fut vite coupée par l'intervention d'un garçon qui venait de jaillir de la foule et de se précipiter vers Voldemort. Ce dernier projeta l'élève à terre d'un coup de baguette.

- Qui est-ce ? Demanda-t-il de sa voix douce semblable au sifflement d'un serpent. Qui s'est porté volontaire pour montrer à quel sort doivent s'attendre ceux qui poursuivent le combat lorsque la bataille est perdue ?
- C'est Neville Londubat, Maître, répondit aussitôt Bellatrix avec un rire ravi. Celui qui a causé tant d'ennuis aux Carrow ! Le fils des aurors, vous vous souvenez ? ajouta-t-elle en se rapprochant le plus possible du Seigneur des Ténèbres.
- Ah, oui, je me souviens, dit Voldemort en regardant Neville avec un sourire froid. Tu es un sang-pur, n'est ce pas, mon garçon ?

Le garçon en question s'efforçait de se relever, faisant face, sans protection, à l'armée de mangemorts. Bellatrix se tenait fièrement à côté du Seigneur des Ténèbres, toisant le gamin avec un sourire amusé aux lèvres.

- Et alors ? Répondit le gamin d'une voix sonore.
- Tu as montré du caractère et de la bravoure et tu es issu d'une noble lignée. Tu feras un précieux mangemort. Nous avons besoin de gens comme toi, Neville Londubat.

Bellatrix étouffa un rire moqueur, et son regard alterna entre son Maître et le garçon maladroit devant eux.

- Je me rallierai à vous quand il gèlera en Enfer ! répondit Neville. L'armée de Dumbledore ! s'écria-t-il.

Tout se passa très vite. Comme par miracle, Potter sauta des bras de Hagrid, et Bellatrix poussa un cri horrifié, qui se mêla à celui de Voldemort qui brandissait sa baguette en direction du garçon ressuscité. Un chaos total régnait, et Harry Potter disparut dans le néant aussi vite qu'il était apparu.


Des rugissements, provenant du mur d'enceinte de l'école, se firent entendre. Ceux des géants de l'armée de Voldemort leur répondirent. Il semblait que des centaines de personnes couraient en leur direction. Des éclairs fusaient des deux camps. Bellatrix sentit son sang ne faire qu'un tour lorsqu'elle vit des dizaines de mangemorts fuir dans la direction opposée, et fut horrifiée de voir Narcissa entrainer Draco loin du combat, Lucius à leurs talons.

- NON ! hurla-t-elle, folle de rage. LUCIUS ! LUCIUS ! REVENEZ ICI IMMÉDIATEMENT ! LÂCHES ! BATTEZ-VOUS POUR LE SEIGNEUR DES TÉNÈBRES !

Mais les Malefoy ne l'entendirent pas, où ne l'écoutèrent pas, et Bellatrix regarda Narcissa s'éloigner, et disparaître derrière la foule déchaînée et les sortilèges qui fusaient dans tous les sens. La mangemort poussa un hurlement de rage, et commença à attaquer tout ce qui se trouvait autour d'elle. Le mouvement se déplaça progressivement jusque dans la Grande Salle. Bellatrix frappait, et les corps s'effrondraient autour d'elle. Elle ne faisait même plus attention à qui étaient ses adversaires. Les combattants se faisaient de plus en plus nombreux. Rapidement, les mangemorts furent en nombre inférieur. Bellatrix pourtant continuait de se battre férocement. Soudain, les portes de la cuisine étaient arrachées de leurs gonds, et elle entendit une voix familière crier :

- Battez-vous ! Battez-vous ! Battez-vous pour mon maître, le défenseur des elfes de maison ! Battez-vous contre le Seigneur des Ténèbres, au nom du courageux Regulus ! Battez-vous !

Sidérée, Bellatrix vit Kreattur, l'elfe de sa tante, mener des dizaines d'autres d'elfe au combat. Un rire démoniaque remonta de ses entrailles et s'échappa de ses lèvres. Elle explosa de rire en voyant les petites créatures hacher, tailler à grands coups de lame les chevilles et les tibias de ses compères, leurs visages minuscules animés de hargne.

Tout à coup, Bellatrix vit trois sortilège fuser en sa direction. Elle les parât de justesse et fit volte face pour se retrouver nez-à-nez avec trois jeunes filles, dont une qu'elle connaissait bien.

- La Sang-de-Bourbe, siffla-t-elle en levant sa baguette. Comment va ton bras ?

Le sortilège de mort fusa de sa baguette en direction de Granger. La mangemort entama un combat acharné contre les trois jeunes filles, attaquant sans relâche, évitant leurs sortilèges avec une facilité déconcertante...

****

Voldemort tenait tête à McGonagall, Slughorn et Kingsley en même temps. Ses adversaires étaient féroces et comptaient parmi les meilleurs duellistes présents dans la Grande Salle, mais aucun n'était de taille à rivaliser avec le grand Lord Voldemort. Le visage du mage noir exprimait une haine glacée, et ses attaques étaient d'une violence extrême.
Le Seigneur des Ténèbres jeta un coup d'œil à l'autre bout de la salle, là où il savait que Bellatrix était. Elle continuait de se battre, elle aussi, contre le même nombre d'adversaire. De la même façon, elle les tenait à une distance respectable, et les surpassait aisément en force.

Lorsqu'elle se battait, c'était comme si elle dansait. Chaque mouvement était d'une grâce et d'une force infinie. Ses sortilèges trouvaient leur cible presque systématiquement, et elle semblait être tout à fait à l'aise sur le champ de bataille, au cœur du chaos, ses boucles brunes volant autour de son visage ensanglanté. Il croyait la revoir jeune, lorsqu'il avait commencé à la former. Le même éclat brillait dans ses yeux sombre. Il la vit lancer un énième sortilège de mort, et cette fois l'éclair de lumière verte frôla le visage d'une de ses adversaires.
Soudain, une femme surgit de la foule, hurlant quelque chose à Bellatrix et se plaçant entre elle et les filles.
Voldemort détourna son regard quelques secondes pour parer les nouvelles attaques de ses assaillants, mais une sensation étrange au creux de son ventre le força à tourner à nouveau le regard vers Bellatrix.

Il lui sembla alors que le temps s'était arrêté. Bellatrix, qui raillait sa nouvelle adversaire et riait aux éclats quelques instants plus tôt, venait de se figer. Elle leva ses grands yeux sombres vers Voldemort, et son sourire s'effaça. Le maléfice de Molly venait de passer sous le bras tendu de Bellatrix et l'avait frappée en pleine poitrine, juste au-dessus du cœur.

Voldemort la vit basculer en arrière et s'abattre au sol, et il sentit une douleur plus grande que tout ce qu'il avait connu se propager dans tout son corps.

Des rugissements s'élevèrent de la foule qui avait observé le combat, et Voldemort poussa un cri.

McGonagall, Kinglsey et Slughorn furent projetés en arrière, le corps tordu, battant l'air de leurs bras. La fureur de Voldemort en voyant tomber son dernier et meilleur lieutenant avait explosé avec la puissance d'une bombe. Le souffle court, les oreilles sifflantes et l'esprit embrumé par la douleur de la perte, Voldemort leva sa baguette en direction de Molly Weasley, et la lumière de jade du sortilège de mort aveugla la salle entière.


****


Des kilomètres plus loin, alors que l'aube apportait les premières lueurs du soleil sur les terres du Wiltshire, des pleurs s'élevaient dans un manoir presque vide. C'était la première fois que Delphini pleurait ainsi. Ses cris étaient déchirants, douloureux. Son âme avait-elle sentit la disparition de ses parents ?

Le soleil se levait sur l'Angleterre. La société magique était enfin libre. L'héritier de Salazar Serpentard n'était plus, et sa plus fidèle mangemort avait été abattue. Chacun pouvait désormais apprendre à vivre avec le passé, avec ses choix, et se reconstruire.

Le soleil se levait sur l'Angleterre, et les trois sœurs Black étaient séparées à jamais.

A Black Tale II : the Dark Lord ascendingWhere stories live. Discover now