Réveillon.

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31 décembre 1996, Manoir Malefoy, Wiltshire.


Le Manoir Malefoy était silencieux en cette soirée du nouvel an. Ni Bellatrix ni Narcissa n'avaient souhaité se rendre à la fête organisée chez les Goyle. Draco, lui, comptait bien s'y rendre. Il était en train de se préparer quand Bellatrix entra sans prévenir dans sa chambre.

- Draco, il faut qu'on parle, dit brusquement la mangemort en s'affalant sur le lit de son neveu.

Le jeune homme soupira et se hâta de refermer sa chemise blanche.

- J'imagine que je n'ai pas d'autre choix que celui de t'écouter.
- En effet... répondit Bellatrix. Dis-moi, comment se déroule le plan ? Tu avances avec cette armoire ?

Draco déglutit, son visage s'assombrit.

- Je fais de mon mieux, mais c'est plus compliqué que prévu, répondit le garçon les dents serrées.
- Le Seigneur des Ténèbres s'impatiente, rétorqua sèchement Bellatrix. Il se demande pourquoi Dumbledore n'est pas déjà six pieds sous terre.
- Je ne suis pas fabriquant d'objets magiques, siffla Draco. L'armoire qu'il y a à Poudlard est dans un sale état. Je te dirai quand elle sera prête, il me faut juste plus de temps. J'ai déjà essayé d'atteindre Dumbledore par un autre moyen, mais cette idiote de Katie Bell a tout gâché.
- Un autre moyen ? répéta Bellatrix en levant un sourcil.
- Un collier d'opale ensorcelé. Il était destiné au directeur, il devait le tuer au contact, mais c'est une élève qui l'a touché à sa place. Une gryffondor que j'avais soumis au sortilège de l'Imperium.
- Te soupçonnent-ils ? demanda la sorcière.
- Qu'ils me soupçonnent ou pas, qu'est-ce que cela change ? Ils n'ont aucune preuve, répondit Draco avec dédain.
- Fais très attention Draco, dit Bellatrix dans un souffle, sa poitrine se soulevant rapidement au rythme de sa respiration saccadée. S'ils venaient à t'attraper, à te renvoyer... alors tu échouerais ta mission et... tu sais très bien ce qu'il arrivera. Tu sais très bien ce qu'Il fera.

La mâchoire du garçon se contracta, et son regard se fit fuyant.

- De toute façon ma mère a demandé à Rogue de me protéger, non ? grommela-t-il. Il me l'a dit. Je lui ai dis de s'occuper de ses affaires après qu'il ait essayé de rentrer dans mon esprit.
- Et a-t-il réussi ? s'empressa de demander Bellatrix.
- Non, bien sûr que non, répliqua sèchement Draco. Mais il sait que c'était moi, le collier. Il essaye d'interférer avec ce que j'ai à faire, mais c'est moi qui ai été choisi ! moi, pas lui.
- Exactement, répondit Bellatrix avec un sourire féroce. C'est toi, mon neveu, que le Seigneur des Ténèbres a jugé digne d'une telle mission. Ne partage pas tes plans avec Severus... on ne peut pas lui faire confiance. Garde tout cela pour toi, et quand le moment sera venu... nous serons là, nous, les véritables serviteurs de notre Maître.

Draco sembla alors un peu effrayé par sa tante. Son fanatisme l'avait toujours mis mal à l'aise. Néanmoins, il savait pertinemment qu'elle était la sorcière la plus puissante d'Angleterre, et il ne pouvait se permettre de la laisser de côté. Quand le temps sera venu, il savait qu'il sera rassuré par sa présence.

- Je vous ferai signe. Tu sais ce que vous aurez à faire. J'ai dit à Barjow de mettre l'autre de côté.
- Très bien, Draco, très bien... murmura Bellatrix en s'approchant de lui avec une démarche féline pour lui murmurer à l'oreille : ne tarde pas, mon garçon, Il attend.

Puis, sans un mot de plus, elle laissa son neveu finir de se préparer, et regagna sa chambre.


****


Résidence des Goyle, Londres.


Quand Draco arriva dans la grande maison des Goyle, la fête battait déjà son plein. Les parents de Gregory avaient laissé la résidence à leur fils pour la soirée, et l'adolescent en avait profité pour inviter les élèves les plus populaires de Poudlard à célébrer la nouvelle année. Draco, bien entendu, avait été convié. À l'intérieur, une chanson des Bizarr'Sisters était jouée à fond. Une odeur de nourriture, et surtout d'alcool, embaumait le foyer, et les jeunes sorciers dansaient de façon totalement désinhibée. Draco se fraya un chemin entre les invités, dont la plupart étaient issus de la maison serpentard, pour retrouver ses amis. Il ne tarda pas à apercevoir Pansy, qui parlait avec Daphnée Greengrass, Blaise Zabini et Vincent Crabbe. La première, quand elle vit le jeune Malefoy, coupa de cours la conversation.

- Draco ! Ce n'est pas trop tôt, dit-elle en parlant fort pour couvrir le bruit de la musique. Tu as raté la dispute entre Montague et Nott !
- Montague ? Qu'est ce qu'il fiche ici ? Il a terminé Poudlard l'année dernière, répondit Draco d'un ton hautain. Il n'a pas mieux à faire ?
- Je sais pas, mais c'était épique, répondit Pansy avec un sourire malicieux. Nott l'a suspendu au plafond par les pieds. Figure-toi que Montague porte un superbe caleçon rose à fleurs.
- Ravi de l'entendre, répondit sarcastiquement Draco. Crabbe, va me chercher un verre. Du whisky pur feu. Vu votre état, j'ai quelques doses à rattraper.

Vincent répondit docilement à la demande du jeune blond, et revint quelques instants plus tard avec le verre de whisky. Draco en prit directement deux longues gorgées, et essaya tant bien que mal d'écouter la conversation entre Blaise, Daphnée et Pansy. Gregory ne tarda pas à les rejoindre, mais même quand la bande fut au complet, Draco eu du mal à se concentrer sur leurs propos. La mission que lui avait confiée Lord Voldemort l'obsédait, et la vue plongeante sur le décolleté de Pansy Parkinson n'aidait pas.


****


Bellatrix y pensait depuis des jours. Voldemort avait réussi à retrouver ses affaires les plus précieuses. Deux présents qu'elle avait reçus, un de la part de son Maître, et l'autre de la part de sa sœur.
Elle n'avait pas eu l'occasion de le remercier depuis qu'elle les avait récupérés le jour de Noël, et comptait bien le faire ce soir. C'était un jour très spécial aujourd'hui. Peu de gens le savaient, mais c'était l'anniversaire du Seigneur des Ténèbres. Bien entendu, il ne le fêtait jamais. C'était une chose futile, une célébration que ne rimait à rien quand on était sur le chemin de l'immortalité. Néanmoins, Lord Voldemort atteignait aujourd'hui ses soixante-dix ans. Même si son apparence n'avait pas d'âge, et qu'il ne comptait pas mourir un jour, Bellatrix ne pouvait s'empêcher de contempler l'événement.
Soixante-dix ans.
Elle aurait aimé passer toutes ses années à ses côtés. Malheureusement, elle était née vingt-cinq ans après lui, et n'avait eu la chance de le côtoyer que douze ans, en comptant cette année. Elle était entrée dans ses rangs en 1970, et il avait disparu en 1981. Cela lui avait brisé le cœur. Le perdre avait été sa plus grande douleur. Les détraqueurs, la torture et l'isolement n'avaient été que peu de chose à côté de l'absence de son Maître.
Mais ils étaient à nouveau réunis, et Bellatrix espérait de tout son cœur qu'ils le resteraient le plus longtemps possible. Elle savait qu'elle le servirait jusqu'à son dernier souffle, mais...quand exactement rendrait-elle son dernier souffle ? La mangemort ne voulait rien perdre de son Maître. Tout pouvait arriver, à n'importe quel moment. Elle s'était sentie invincible durant la première guerre, et était toujours persuadée que nul ne pouvait la vaincre en dehors du Seigneur des Ténèbres. Cependant, un doute infime s'était installé dans son esprit. Ce qui s'était passé en 1981 lui avait appris que l'avenir était incertain, même pour les plus puissants.
La sorcière comptait donc vivre chaque jour comme si elle risquait de perdre la vie le lendemain. C'est cette pensée qui la poussa à toquer à la porte de la chambre de Lord Voldemort aux alentours de minuit.

- Entre, Bella, fit une voix froide à l'intérieur.

La brune entra. La suite était plongée dans la pénombre. Lord Voldemort était debout devant une fenêtre, et semblait sortir d'une profonde méditation.

- Maître, je tenais à vous remercier d'avoir retrouvé mes affaires... Cissy m'avait dit qu'elles avaient été détruites.
- Comme tu le sais, j'ai quelques relations au Ministère de la Magie. J'ai remarqué que tu n'avais plus la dague alors... j'ai fait en sorte qu'elle soit récupérée.

Bellatrix sourit. Il avait aussi pris la peine de retrouver le collier, mais prenait soin de ne pas l'évoquer. Trop familier, sûrement. La sorcière avança un peu plus dans la pièce, laissant la lumière blafarde de la lune éclairer sa silhouette. Elle portait une robe de soie noire magnifiquement travaillée, qui mettait en valeur sa taille fine et laissait voir son dos entier. Elle avait particulièrement soigné son apparence, et cela avait fonctionné : Bellatrix était somptueuse. Nul ne pouvait l'ignorer, même le Seigneur des Ténèbres.
Bellatrix sentait une étrange chaleur se former au creux de son ventre. Son époux était à des kilomètres d'ici, et son Maître était là, devant elle. Il était de retour, plus puissant et plus dangereux que jamais. Sans qu'elle ne s'en rende compte, son souffle s'était accéléré. Voldemort, lui, semblait incroyablement calme. Néanmoins, Bellatrix crut déceler une lueur animale dans ses yeux.
D'un geste presque imperceptible, il lui fit signe de s'approcher. La sublime mangemort n'hésita pas une seconde, et marcha vers lui d'un pas confiant, la tête haute, le regard lourd de désir et un sourire énigmatique sur les lèvres. Les yeux de Voldemort se posaient partout sur son corps, s'attardant sur sa nuque, sur ses hanches, sur ses lèvres. Ses mains ne tardèrent pas à faire de même, et bientôt, Maître et servante étaient collés l'un à l'autre. Leurs respirations rapides ne faisaient qu'une, et les battements de leurs cœurs s'étaient synchronisés. Bellatrix ferma les yeux, ressentant profondément chacune des caresses de son Maître sur son corps. Puis, il s'arrêta, et la repoussa doucement pour aller s'asseoir. Il eut soudain l'air sérieux, et regarda le sol.
Confuse, Bellatrix se demanda si elle avait fait quelque chose de mal. Soudain prise de peur, elle cru qu'il allait la punir. Mais, c'est sur un ton relativement doux que le Seigneur des Ténèbres s'adressa alors à elle.

- Il se passe quelque chose, je crois savoir ce que c'est et, dit-il en hésitant. Et je ne peux pas t'en parler. Mais cette chose m'a fait me questionner. J'ai longtemps soupesé l'idée, et je n'y avais jamais vu jusqu'alors une réelle utilité.

Bellatrix resta silencieuse, incertaine de ce qu'elle devait comprendre par ces propos.

- Je suis le dernier héritier de Salzar Serpentard, et je suis immortel, continua le mage noir d'un ton grave. Mais il me faut quelqu'un qui me sera fidèle à jamais, quelqu'un qui puisse donner sa vie pour sauver la mienne si mon immortalité était menacée de quelque façon...
- Vous m'avez moi, mon Maître, répondit Bellatrix, vexée. Vous m'aurez toujours.
- Je sais, Bella. Mais tu seras toujours dans le feu de l'action...tu es une combattante... Il me faut quelqu'un qui puisse diriger le pays en mon nom, en suivant mes directives. Quelqu'un qui soit obligé de répondre à mes ordres, dont la fidélité ne puisse être déviée. S'il m'arrivait quelque chose, il me faut un outil, une arme.

Bellatrix n'arrivait pas à comprendre pourquoi son Maître voulait trouver quelqu'un qui puisse faire tout cela alors qu'elle existait. N'était-elle pas assez ? N'était-elle pas sa meilleure et plus fidèle servante ?

- Il me faut un héritier, Bella.

La sorcière sentit son souffle se couper instantanément, et elle crut défaillir. Reprenant lentement ses esprits et son souffle, elle leva un regard incertain vers son Maître.

- Un héritier ? répéta-t-elle d'une voix blanche.
- Oui, répondit-il simplement. Quelqu'un qui sera lié à moi par le sang, qui aura mes pouvoirs et qui m'obéira à jamais. Un être qui participera à la renaissance de la maison Gaunt, qui perpétuera le sang de Serpentard. Mon règne n'en sera que renforcé si ce sont les miens qui finissent par occuper les plus hautes places du pouvoir.
- Je vois... répondit Bellatrix qui était encore confuse. Ce serait...comme une dynastie ?
- Plus ou moins. Je serai toujours là pour régner, ma descendance ne fera qu'affirmer mon pouvoir. Ils me seront loyaux.

Bellatrix acquiesça en silence, mais sentit son cœur se nouer à l'idée que son Maître puisse fonder une famille avec une sorcière.

- J'imagine que vous souhaitez que je choisisse la sorcière la plus apte à fonder une descendance aussi prestigieuse. Je connais les Vingt-Huit, alors... je devine que...
- Qu'est-ce que tu crois deviner, Bellatrix ? demanda Voldemort d'une voix froide.

La mangemort avala difficilement sa salive. Elle savait pertinemment que son Maître n'avait pas porté ses préférences sur elle. Elle avait plus de quarante ans, elle n'avait jamais eu d'enfant. Les chances qu'elle puisse tomber enceinte étaient bien trop minces.

- Je suis sûre qu'un tas de jeune Sacrées rêveraient de ce rôle, mon Seigneur. Il y a Myranda Rosier qui vient de fêter ses vingt-cinq ans, Lyudmila Lestran...
- Arrête ça, Bellatrix.

La mangemort leva les yeux vers son Maître qui s'était levé. Il la regardait avec un air sérieux, et semblait en pleine réflexion.

- Ne me dis pas que tu ignores que mon choix est déjà fait ? Qu'il n'y avait qu'une seule option envisageable pour moi ?

Bellatrix sentit des larmes lui monter aux yeux, et Voldemort enveloppa sa mâchoire des ses doigts longs et fins.

- Qui d'autre pourrais-je choisir que la sorcière dont les pouvoirs grandioses sont connus dans le Royaume-Uni tout entier ? La sorcière dont le sang est le plus pur ? Celle qui m'a dédié sa vie dès l'instant où elle a posé les yeux sur moi ?
- Maître... répondit Bellatrix dans un murmure, une larme argentée roulant le long de sa joue creuse.
- Dumbledore mourra bientôt, reprit Lord Voldemort. Rien ni personne ne pourra m'arrêter après cela. Je tuerai Potter, et règnerai sans adversité. Je sais qu'être mère ne t'a jamais intéressée. Tu n'auras qu'à mettre l'enfant au monde, le reste ne sera pas à ta charge. Il sera élevé pour devenir une arme, pas pour faire de nous une famille.

Bellatrix acquiesça, et alla s'asseoir sur son lit. Elle avait l'impression que le sol se dérobait sous ses pieds, que la pièce tournait à cent à l'heure autour d'elle. Ainsi le Seigneur des Ténèbres voulait lui faire l'honneur de faire d'elle la génitrice de son héritier ?
Elle l'avait servi de bien des façons depuis qu'elle était entrée dans les rangs des mangemorts. Elle avait satisfait chacune de ses pulsions. Meurtres. Tortures. Luxure. Dorénavant, il envisageait un tout nouveau rôle pour la plus loyale d'entre tous. Soudain, elle réalisa ce que cela impliquait, et cela lui fit comme un coup de poing dans l'estomac.

- Je ne pourrai plus me battre pour vous... dit-elle d'une voix quasiment éteinte.
- Pas les derniers mois, non, répondit le mage noir. Mais tant que tu es en état, et que la grossesse n'est pas apparente, tu resteras un soldat. Dès que l'héritier sera né, tu reprendras du service.

La première chose qui vint à l'esprit de la mangemort fut que cette créature qu'elle allait devoir porter allait l'éloigner de son Maître. Elle lui volerait ses forces, la priverait de sa place privilégiée de lieutenant pendant plusieurs mois. D'un autre côté, la sorcière était profondément fière et émue d'avoir été choisie. Elle allait mettre au monde la descendance de Salazar Serpentard. Son enfant aurait un sang...
La sorcière déglutit. Elle connaissait les origines de son Maître. Elle avait toujours été impressionnée par le prestige de la famille dont il était issu, les Gaunt. Mais elle refusait catégoriquement d'entendre parler de la deuxième partie. De toute façon, il n'y avait rien chez le Seigneur des Ténèbres qui laissait percevoir qu'il pouvait avoir des ancêtres moldus. Il était plus puissant que n'importe lequel des sangs purs. Et puis, Lord Voldemort était un sorcier. Et un sorcier qui procréait avec une sorcière, d'une certaine manière, ça donnait un enfant de sang pur. Non ?
Bellatrix ne se posa pas la question très longtemps. En réalité, cela importait peu. C'était son Maître, devant elle. Ce n'était pas n'importe quel sang-mêlé. C'était Lord Voldemort.

- Personne ne doit savoir, Bellatrix, dit soudain le Seigneur des Ténèbres d'une voix glaciale. La grossesse devra être dissimulée, c'est impératif. Nos ennemis n'hésiteront pas une seule seconde à éliminer l'héritier.
- Narcissa le remarquera, répondit la brune, inquiète.
- Narcissa ne trahira pas son propre sang, rétorqua Voldemort. Mais les autres, les mangemorts qui vont et viennent dans ce Manoir, ils nous dénonceront dès qu'ils se sentiront menacés. Je n'ai aucune confiance en eux. Ils ne sont là que parce qu'ils me craignent ou parce qu'ils espèrent une récompense, la gloire, le pouvoir.
- Personne ne saura, Maître, assura Bellatrix. Je m'arrangerai pour rester cachée dès que mon corps...dès que mon corps prendra une apparence nouvelle.

Il y eut un silence alors. Chacun semblait soupeser le pour et le contre. L'idée encore fraîche semblait folle, mais faisait pourtant sens. Qui mieux que l'héritier de Voldemort pourrait le servir dans le futur ? Quelle arme pourrait être plus puissante qu'un sorcier tenant ses pouvoirs magiques de deux des plus puissants mages noirs de l'histoire ?

- Nous en reparlerons, dit calmement Voldemort en sortant de sa torpeur. En attendant, ne dis rien à personne.
- Bien entendu, Maître.

Lord Voldemort examina alors longuement sa mangemort. Il était si immobile qu'on aurait pu croire qu'il n'était qu'une statue de marbre sur son siège.

- Pourquoi ne vas-tu pas rejoindre ta sœur ? La nouvelle année approche.
- Je suis sûre qu'elle est très occupée à pleurer sur l'absence de son époux, rétorqua Bellatrix d'une voix cassante. Je préfèrerai passer ces minutes en votre compagnie, si cela ne vous dérange pas.

Une lueur traversa le regard écarlate du Seigneur des Ténèbres, comme s'il hésitait à punir la femme pour son arrogance. Mais il ne fit rien.
Bellatrix se leva, jetant un coup d'œil à la pendule au-dessus de la porte. 23h59. Elle s'assit doucement sur les genoux de son Maître, heureuse qu'il la laisse ainsi prendre les devants. Elle approcha son visage du sien, et ils restèrent front contre front quelques secondes, les regards plongés l'un dans l'autre. Elle pouvait sentir sa respiration chaude contre son cou, sentir son étrange parfum - un mélange métallique de bois et de sang.

- Joyeux anniversaire, Maître, dit la mangemort d'une voix lourde de désir.

Voldemort posa sa longue main à l'arrière de son crâne, et ramena plus près encore son visage vers le sien, avant de poser rudement ses lèvres contre celles de sa servante. Bellatrix sentit une décharge lui traverser l'échine, et lui rendit son baiser avec plus de fougue encore. Quand ils se séparèrent, l'horloge indiquait un jour nouveau.

- Bonne année, Bellatrix Lestrange, dit Lord Voldemort à voix basse.

A Black Tale II : the Dark Lord ascendingWhere stories live. Discover now