Elle ne sourit pas. Désespérée, je me mets alors à brûler chaque photo une par une dans la chambre. On dirait deux zombies. L'odeur de fumée envahit la chambre ainsi que la déprime de Zélie envahit mon petit cœur. La musique tourne en boucle, encore et encore. Nos cœurs tristes. Zélie finit par sortir de sa cabane et à m'aider à brûler tout ça. 

C'est à ce moment là que je remarque des traces rouges sur son torse, sur le tournesol, sur ses bras, sur ses jambes, partout. Comme si quelqu'un l'avait frappée... à moins que ce soit elle. 

- Zélie ?

Elle me regarde.

- C'est toi qui t'es fait ça ? 

Elle n'a pas besoin de regarder. Elle sait très bien de quoi je parle. Et, honteuse, elle se met à devenir rouge comme une tomate. 

- J'avais pas de lame donc j'ai pris le flacon de mon shampoing. 

Elle a dû se frapper, encore et encore pour atteindre ce résultat. Et on parle, probablement une discussion inutile, jusqu'à ce toutes les photos soient détruites. Je me demande comment je réagirais si j'étais à la place de Zélie. Elle me fait tellement de peine. Je dois faire quelque chose pour elle.

- Je reviens. Je vais voir si les autres l'ont vue. Et si c'est le cas, je vais tuer celui qui a fait ça.

C'est lorsque je m'apprête à partir qu'elle me retient.

- Danaé ?

- Oui, Zélie ?

- S'ils demandent comment je vais, dis-leur que tout va bien. C'est plus simple comme ça. C'est toujours plus simple de cacher la vérité.

- D'accord, à toute à l'heure.

Je sors en furie de la pièce. Qu'est-ce que les gens m'énervent. Pourquoi ai-je du mal à comprendre la méchanceté humaine ? Elle est tout simplement incompréhensible. 

Je toque à la porte juste à côté, celle de Ava et Ely. Je dois rester calme face à elles et leur demander, comme si j'étais leur amie, si elles ont vu ces putains de photos. J'entre. Elles sont bien surprises de me voir.

- Vos gueules... avant que vous disiez quoi que ce soit. J'ai pas besoin d'une réflexion dans la face mais d'une réponse. 

Avant que je ne puisse poser ma question, elles me montrent les photos de Zélie et se mettent à rire. Et si c'était elles ? Je m'approche d'elles et leur arrache les photos des mains. Elles me gueulent dessus de les leur rendre. Ce sont vraiment des gamines. Elles me donnent envie de leur donner des baffes pour faire taire leur rire de sorcière.  

Ava a alors l'intelligence de se rapprocher de moi pour les récupérer. Je n'ai alors qu'une idée qui me passe par la tête. Je sors le briquet et l'allume. Comme Angie a pu me faire, je passe la flamme juste à côté de leur peau.

- Vous faites moins les malignes, là. 

- Déconnes pas, t'es vraiment folle.

Je me mets alors à rire. 

- Ouais, je suis tarée... mais faut pas dire à quelqu'un qu'il est fou sinon il va certainement faire passer cette flamme sur cette pauvre petite peau. 

Elles sont pétrifiée. Pourtant, sadiquement, je rapproche la chaleur de leur peau jusqu'à l'éteindre brusquement et les laisser respirer. Je sors alors, prenant soin de brûler les photos sur le chemin jusqu'à la prochaine chambre. J'en suis sûre : tout le monde a reçu ces papiers. Qui a fait ça ? Cette blague n'est vraiment pas de bons goûts.

Je fouille toutes les chambres des filles. Plus je toque à des portes, plus je me rends compte de la gravité de la situation Je pars tout de même vérifier les chambres de chaque garçon. Chacun réagit étrangement en voyant une fille au pas de la porte à l'étage des garçons. 

Quand j'arrive à celle d'Abel et Nolan, c'est celui aux cheveux verts qui ouvre. 

- Danaé ? 

Je ne dis rien, j'entre, je récupère les photos que Nolan regarde et je pars. 

Je suis passée dans toutes les chambres et j'en déprime. Il faut être sacrément cruel pour faire ça. Chaque personne a reçu une photo pendant que tout le monde était à une activité, et Zélie en a reçu vingt. Les photos se propagent, et je ne sais plus quoi faire de ce merdier. 

À vrai dire, il n'y a pas dix-mille moyens de procéder à ça. Ce cruel personnage a attendu qu'on soit tous en activité pour se faufiler dans les chambres. Auparavant, il a trouvé un moyen d'imprimer les photos, très certainement grâce aux salles informations. Mais des questions restent en suspens. Comment a-t-il pris la photo sans se faire voir ? Et qui est-ce ?

Pourquoi ma mémoire me joue des tours ? Je n'ai même pas remarqué qui était dans la salle avec nous tellement je m'amusais. Il faut toujours qu'un merdeux viennent gâcher le peu de moment de bonheur que je vis. 

J'en parle à Tiphaine qui m'aide à chercher qui aurait bien pu utiliser l'imprimante. Elle m'aide, aussi étrangement que cela puisse paraître, à brûler toutes les photos que je n'ai pas encore détruites. Suite à mes théories, elle me promet de bloquer l'accès à la salle informatique. Tout ça en une dizaine de minutes productives.

- On trouvera qui c'est.

- Et on fera quoi ? C'est bien gentil de découvrir qui c'est par pure curiosité mais je veux qu'il y ait des conséquences. C'est... tellement injuste. 

- C'est pas aussi simple, m'explique l'animatrice. Il faudra déjà qu'il s'explique avec Zélie. Mais là ton rôle n'est pas de jouer les enquêtrice, mais de prendre soin de Zélie. 

- Oui, je vois.

Je retourne alors dans la chambre de Zélie. Elle est dans le même état que tout à l'heure. On se regarde sans dire un mot. Accablées par toute cette méchanceté, nous en restons muettes.

Mise en ligne : 10/02/20

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NDA : Qu'avez vous pensé de ce chapitre ?

Vous pensez qu'il s'agit de qui ? Ava et Ely ? Abel ? Ou quelqu'un d'autre ?

J'ai eu un commentaire dans mon précédent chapitre qui disait que c'était un peu de "leur faute" car elles savent qu'il y a des cons dans la colonie et qu'elles n'auraient pas dû se mettre en soutient-gorge pour se peindre le torse. Vous en pensez quoi ?

Pensez-vous qu'on devrait s'empêcher de faire ce qu'on veut à cause des conséquences qui peuvent en suivre ? Dans quelle mesure ?

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