Chapitre 21-2

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— Il y a d'autres personnes qui auraient pu le jeter, m'avoua-t-elle avec calme.

— Odyssée, grogna Nadian avec colère.

Néanmoins, elle ne me quittait néanmoins pas des yeux et semblait décider à m'expliquer.

— Je ne vais pas me taire, grommela-t-elle.

— Fermes-la.

— Non toi fermes-la, cracha-t-elle à Nadian. Elle a raison, tout ce qui lui ait arrivé est en parti de ma faute. Elle voulait m'aider et elle s'est faite attaquée pour cela. Dettlaf s'il te plait, permets-moi de lui en parler ou fait le toi-même.

Ce dernier l'observa pendant un moment conséquent, ses yeux passèrent d'elle à moi. Je voyais bien son incertitude, leur incertitude, à m'en parler et je me demandais vraiment quelle était cette « chose » qu'ils n'arrivaient pas à me dire. Ce n'était pas comme si j'allais le répéter à qui que ce soit. Pour mon plus grand plaisir et même si cela prit du temps, Dettlaf finit par soupirer. Après quelques secondes supplémentaires de silence, il lui adressa un signe de tête et tourna lentement sa tête dans ma direction.

— Assois-toi, nous allons t'expliquer.

Nicholaos et Noon retinrent leur souffle alors que mes fesses se posèrent sur la chaise. Je remerciais Odyssée, puis regardai le chef des Papillons de minuit qui m'adressa un sourire énigmatique

— As-tu des croyances religieuses, Dayanara ? me questionna-t-il.

Mes sourcils se froncèrent et je réfléchis. Pour dire vrai, non je n'en avais pas. Plus jeune, j'avais cru à l'existence d'un être supérieur qui veillait sur les plus faibles, qui les protégeait, mais lorsqu'à l'époque je regardais notre situation, soit distante soumise, face aux Papillons, il n'était resté qu'une petite étincelle de cette foi. Puis, celle-ci avait fini par entièrement disparaître lorsque je m'étais retrouvée à la merci d'Anna-Maria. Dieu ne pouvait pas exister et permettre à des gens si mauvais de continuer à vivre.

Je poussai un soupire léger et secouai doucement ma tête.

— Non, répondis-je sans une once d'hésitation.

— Eh bien tu devrais, marmonna Odyssée.

Dettlaf lui intima de se taire d'un geste de la main avant de reporter son attention sur moi.

— Je t'avais raconté notre histoire, t'en souviens-tu ? (Je lui indiquai que oui). Néanmoins, je ne t'ai pas tout dit.

Mes poumons se gonflèrent devant ses propos.

— Comment ?

— Ne t'ai-tu jamais demandé comment la race humaine est-elle née ?  Ou encore qui sont nos créateurs ?

Ma réflexion se stoppa. Nos créateurs ? Mon esprit restait focalisé sur le pronom qu'il avait utilisé. Je doutais fortement que le Démoniaque se soit trompé. C'était comme s'il insinuait...

J'avalai ma salive avec peine et bredouillai :

— Où voulez-vous en venir ?

— Les Humains, ainsi que les Papillons de minuit ont été créés par des Entités supérieures .

Les mots prononcés par la voix modulée de Nicholaos me coupèrent le souffle. Que venait-elle de dire ? Je braquai mes yeux sur elle et fixai attentivement son expression faciale. Puis, je passai les autres au crible. Les mots me manquèrent. La surprise me saisit et je restai sans voix face à leur visage des plus sérieux. Même Valentin avait abandonné son habituel rictus pour une mine plus fermée.  Je m'attendais à le voir éclatée de rire en me traitant d'idiote pour avoir cru en ces mots, mais il resta de marbre et seul un silence déplaisant accompagnait ma réflexion. Ma salive glissa douloureusement dans mon œsophage. Par tous les enfers, quel était cette histoire. Je n'étais vraiment pas sûre de comprendre.

Papillons de minuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant