Chapitre 16

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[ Non réécrit, non corrigé ]

Ce chapitre comporte une petite scène de violence. Si vous ne la supportez, venez me voir en privée pour que je vous la raconte.

Bonne lecture.

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Accroupi devant ma prison, mon père me dévisagea pendant un bon moment, des perles salées roulant sur ses joues creusées. En tremblotant, ses doigts agrippaient les barreaux de la cellule et son regard était plongé dans le mien. Une boule se forma dans ma gorge alors que mes battements de cœur devinrent plus irréguliers.

- Papa, soufflai-je en rampant vers lui.

- Ma princesse, chuchota-t-il.

Il saisit en un éclair ma main et y déposa une multitude de baisers. Ses larmes gouttèrent de temps à autre sur mes phalanges et je laissai également mes émotions me submerger. Mon père que je n'avais pas vu depuis plus d'un mois se tenait en face de moi, et il ne semblait même pas m'en vouloir pour l'acte de trahison que j'avais commis. Cette idée me fit sourire et douter à la fois.

Était-ce vraiment possible qu'il ne m'en veuille pas ?

- J'ai bien cru qu'ils t'avaient tué pour de bon, glissa-t-il, la voix emplit d'émotion.

- Papa, où sommes-nous ?

Sa bouche s'ouvrit, mais aucun son n'en sortit. Je ne remarquai qu'à cet instant son physique plus qu'inquiétant. Mon père n'avait plus que la peau sur les os. Ses cheveux bruns s'étaient ternis, sa peau avait pâli et la fatigue déformait ses traits autrefois si beaux. Il paraissait deux fois plus vieux.

Que s'est-il passé ?

Il serra mes doigts dans sa paume puis déclara doucement :

- Nous sommes sur une base de l'unité, à Bath.

Un jurement me quitta et je posai ma main sur mes lèvres.

Dites moi que ce n'est pas vrai ?!

Bath était une ville anglaise, située à près de 184 kilomètres de Londres. Cent quatre-vingt-quatre kilomètres, soit environ deux heures de route... Combien de temps étais-je restée inconsciente ?!

- L'un des bras droits du chef t'a vu en compagnie de... Deux Papillons de minuit sur notre territoire.

- Il m'a donc enlevée.

Il acquiesça et détourna légèrement les yeux.

- Dayanara, démarra-t-il. Pourquoi as-tu aidé cette enfant Papillon ? Pourquoi as-tu trahi ta propre espèce ? Je n'arrive pas à comprendre. Explique-moi ma fille.

Sa voix était étranglée et usée. Ses yeux, éteints et injectés de sang. J'entrouvris les lèvres, mais les mots moururent dans ma gorge. J'avais tellement de choses à lui révéler que je ne savais pas par où commencer. Néanmoins, il devait tout savoir. Il le méritait.

- Je vais te raconter papa, et même si c'est difficile à croire, sache que je ne te mens pas.

Il hocha la tête et s'assit à même le sol.

- Tout à commencé quand j'ai aidé une petite Pacifique du nom de...

Une porte s'ouvrit avec fracas, nous faisant sursauter légèrement, et des pas résonnèrent dans toute la pièce. Mains dans le dos, Jonathan s'avança dans notre direction. Le chef de l'ULP était entièrement vêtu de noir et les faibles lumières laissaient voir son visage rieur. Derrière lui, quatre hommes se tenaient debout.

Papillons de minuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant