Papillons de minuit

Chapitre 2

[ Réécrit, Non corrigé ]

Entremêlée dans mes draps chauds et douillets, je fixai inlassablement le point invisible qui se trouvait sur le plafond de ma petite chambre d'adolescente. Mes pensées étant totalement tournées sur les événements de la soirée, je ne parvins pas à trouver le sommeil. L'image du Papillon blanc ne voulait pas quitter mon esprit. Il était si froid, si meurtrier, si ... sanglant. Et ses yeux, ce furent eux qui m'avaient le plus marquée. Froids et effrayants, ils étaient dignes du monstre que représentait cet homme.

Lorsque l'adrénaline avait complètement quitté mes veines, je m'étais hâtée de rentrer chez moi malgré la douleur qui irradiait tout mon corps. L'angoisse qu'il ne revienne pour m'achever faisait tambouriner mon principal organe vital.

D'ailleurs, ce type ne m'avait pas loupée. Une belle bosse couronnait ma petite tête, mon dos était meurtri et mon corps n'était plus que bleus et égratignures. Et pourtant, je me demandai toujours pourquoi il m'avait épargnée. Une chose était sûre, je n'avais pas envie de mourir. Seulement, depuis ma plus tendre enfance, on m'avait dit que si j'avais le malheur de tomber sur un de ces êtres, je ne m'en sortirais pas vivante. Et me voilà couchée dans mon lit, traumatisée certes, mais en un seul morceau.

Du bout des doigts, je caressai mon entaille encore douloureuse. Qui pouvait être assez fou pour commettre un tel acte? Par sa faute, j'allais garder une cicatrice et cela me déplut énormément. Jamais je n'aurais dû sortir de la maison. J'étais vraiment trop stupide!

Me redressant légèrement, je regardai l'horloge qu'affichait mon portable. Il était déjà cinq heures quarante-cinq du matin. L'aube pointait le bout de son nez et sincèrement, dormir ne servait plus à rien. Poussant un petit soupir, je sortis de mon lit et changeai rapidement de vêtement avant de quitter ma chambre.

La cuisine était bien animée et une bonne odeur s'échappait d'elle. Je m'y rendis directement et trouvai toute la famille déjà attablée. Comme d'habitude mon frère se goinfrait, mon père était au téléphone et ma mère était aux fourneaux. D'ailleurs, celle-ci fut surprise de me voir car elle haussa ses sourcils parfaitement taillés.

- Tu t'es réveillée bien vite aujourd'hui, commença-t-elle

- Bonjour maman, j'ai passé une nuit « merveilleuse » et toi? demandai-je d'un ton sarcastique.

Elle roula des yeux et se concentra sur sa cuisine. Après avoir dit « bonjour » aux deux hommes restant de la maison, je m'assis devant mon assiette et commençai à manger en silence. Il n'y avait rien de mieux que de consommer des tartelettes aux pommes dès le matin.

Je remarquai que mon aîné me fixait d'un regard attentif. Arrêtant de manger, je lui lançai un regard emplit d'interrogations.

- Tu veux ma photo? lui demandai-je avec un petit sourire

- Qu'est-ce qui t'es arrivée? me demanda-t-il en ignorant complètement ma question

Mon sourire disparu aussi vite qu'il était arrivé. J'avais complètement oublié de cacher les blessures de mes avant-bras. Quelle idiote! Je portai instinctivement mes doigts sur mes égratignures et réfléchis à toute vitesse. Il fallait absolument que je trouve une excuse plausible. Dans le cas contraire, j'allais avoir de gros problèmes.

- Je... Je suis tombée durant un entraînement.

- Elles ont l'air nouvelles pourtant, et ton dernier entrainement remonte à une semaine, déclara ma mère en plissant ses yeux

Je ne répondis rien et continuai de manger sous leur regard interrogateur. Je ne devais plus rien dire, sinon j'allais m'enfoncer encore plus.

La meilleure solution c'est de ne rien répliquer ! me dis-je à moi-même