Chapitre 11

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          [ Non réécrit. Non corrigé ]

Huit heures trente-trois du matin.

Tout en plissant mes paupières, je continuai de fixer l'horloge en forme de chat qui ornait le mur de la salle de séjour. En ce matin nuageux, je m'étais trouvé un nouveau passe-temps : l'observation des aiguillettes d'un mécanisme horloger. Certains diront que je sombrais peu à peu dans la folie, ce qui n'était pas totalement faux d'ailleurs, mais je n'avais pas vraiment le choix.

M'allongeant sur le vieux canapé, je passai une main sur mon visage. Pour dire vrai, j’essayai simplement de m'occuper un peu. Je ne voulais pas rester sans rien faire, de peur de replonger dans ma tristesse. D'ailleurs, elle n'avait pas totalement disparu. Je la sentais encore, rampant entre mes organes et prête à resurgir à la moindre occasion. Voilà donc pourquoi je devais faire quelque chose de mon temps libre, même si cela revenait à regarder les secondes défiler.

Le vent cogna contre la fenêtre alors que je regardai à nouveau l'heure. Huit heures quarante-trois. Cela faisait plus de neuf heures que Noon était partie à cette fameuse réunion et je me demandais quand elle allait rentrer. De plus, je ne savais pas ce que ses petites filles fabriquaient, mais le silence qui régnait sur cet appartement ne m’aidait pas à me détendre.

Mon corps se tendit soudainement lorsque je revoyais les images que de Dettlaff m'avait fait voir. Je plantai mes ongles dans ma chair et pris de grandes respirations. Il ne fallait pas que je retombe, une rechute n’était pas du tout envisageable.

Pense à autre chose Dayanara. Encore mieux, reconcentre ton attention sur l'horloge !

— Dis à grand-mère que j'ai bien compris, on ne va pas tarder à partir d'ailleurs.

Neha entra à grand pas dans la salle en farfouillant dans un gros cabas. Le téléphone vissé à l'oreille, elle vint s'affaler près de moi sur le canapé. Ses sourcils se levèrent lorsqu'elle remarqua que j'étais recroquevillée. Posant l'appareil sur la table basse, elle me lança un regard inquiet tandis que je lui faisais signe que tout allait bien. Je remarquai à mon tour que le portable était sous haut-parleur.

— N'oublie pas de prendre l'arme que je vous ai laissé avant de sortir. Le territoire n'est pas sûr en ce moment, déclara la voix d'un homme que je ne connaissais que trop bien.

— D'accord « papa ».

— Tu m'arrête cela immédiatement, je ne rigole pas. Ne va surtout pas vers les zones humaines, si ces parasites te voient, ils risquent de te faire du mal.

— Nadian, j'ai compris. Je ne suis plus une enfant.

Elle leva ses yeux au ciel et soupira. Nadian était vraiment protecteur envers Noon et sa famille. Décidément, ce n'était qu'avec moi qu'il avait un problème.

— J'ai entendu ton soupir Neha. Comme à ton habitude, tu prends mes conseils à la légère, et tu finis par te plaindre de ce qui t'arrive.

— Nadian tu sait ce qu'il y a dans mon sac ? Non ? Alors je vais te le dire. Il y a le pistolet que tu m'as offert récemment, l'ancienne épée que tu as donnée à grande-mère, une bombe anti-agression et un taser. Crois-moi, la personne qui nous attaquera sera condamnée alors arrête de t'inquiéter et dis à grand-mère de se détendre.

— … Bien, mais s'il te plaît fais attention.

— Tu sais quoi, Dayanara te~.

Elle eut à peine le temps de finir sa phrase qu'il avait déjà coupée l'appel. Ah oui, quand même, je ne savais pas que mon prénom était si toxique.

Papillons de minuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant