Chapitre 17

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[Non corrigé]

Ma tête partit violemment sur le côté alors qu'un jappement de douleur franchit mes lèvres.

Sois forte Dayanara, sois forte, me dis-je.

Ma bouche s'emplit d'un liquide au goût de cuivre et un filet chaud et dégoulinant sortait de mon nez. Ma peau me démangeait et me brulait, signe que les anciennes blessures acquises au fil des jours se rouvraient peu à peu. La gifle- la troisième depuis tout à l'heure- avait été assez forte pour m'en faire de nouvelles. Cela faisait deux semaines, peut-être même plus qu'en savais-je, que j'étais enformée dans ce trou avec pour seules compagnies les rats et Anna-Maria.

Un autre choc, cette fois-ci un coup de coup, heurta ma tempe droite. Ma vision se cribla d'étoiles scintillantes et je dus me mordre la langue pour ne pas hurler.

Sois forte, je t'en prie sois forte.

Anna-Maria, un si beau nom pour une si mauvaise personne. Cette femme, malgré son apparence menue et son odeur de rose, n'était autre que la représentation du diable. Durant toute ma captivité, elle m'avait torturée et enté jour après jour de me briser. Je ne savais pas ce qui était pire : ses tortures privées qui me laissaient souvent aux portes de la mort, ses humiliations publiques dans lesquelles je voyais des visages familiers l'encourager de me torturer, ou encore lorsqu'elle laissait ses gardes me tou... me tou... Je n'arrivais même pas à prononcer ce mot.

« Vous pouvez vous amusez avec elle, mais en l'attouchant uniquement. Je ne veux pas plus, avait-elle dit à ses gardes avant de sortir de la pièce. »

Dès lors, trois d'entre eux s'étaient rués sur comme moi comme des animaux. Et je crois que jamais je n'oublierai la sensation de leurs mains brulantes et calleuses sur mon corps, sur certains endroits beaucoup trop intimes, de leur souffle sur ma peau qui m'avaient donnée envie de l'arracher et de leur rire gras et hideux. Un seul ne m'avait pas touchée. Il reste bras croisés à ne rien faire, et ignorait mes cris et mes supplications. J'étais souillée, blessée, humiliée et personne n'était encore venue me chercher.
Sois forte Dayanara.

Quelque chose, ou plutôt quelqu'un, tira violemment sur mes cheveux, m'arrachant à mes pensées. Anna Maria plongeait ses yeux noisette dans les miens et une moue déforma sa bouche.

- Tu as été plutôt résistance, je dois le reconnaître.

Elle se releva de toute sa hauteur. Etant attachée à une chaise, elle me surplombait de toute sa taille et je pus lire dans ses iris tout le dégoût que je lui aspirais.

- Je n'arrive pas à te comprendre Dayanara, susurra-t-elle tandis que sa tête se penchait légèrement sur le côté.

- A... A comprendre quoi ?

Ma voix était si rauque que je ne la reconnus pas. C'était comme si j'avais avalé un charbon ardent qui avait détruit mes cordes vocales.
La rousse découvrit ses dents beaucoup trop blanches et me sourit.

- Ils ne sont même pas venus t'aider. Et toi, tu t'obstines à les aider. N'est-ce pas une preuve de ta stupidité ?

- Je vous ai constamment dit et répété que je ne savais rien. Votre refus de m'écouter est aussi une preuve de votre stupidité.

Elle me décocha une gifle si puissante que je cru entendre ma nuque craquer. A ce rythme, elle aurait fini par me décapiter simplement avec des claques. Mes dents se serrèrent et des larmes troublèrent ma vue.
Non. Non, je ne pleurais pas devant elle.

- Tu devrais changer de ton avec moi jeune fille, siffla-t-elle, les yeux enflammés de fureur. J'ai droit de vie ou de mort sur toi.

- Je préfèrerai encore mourir que de vous regarder une minute de plus.

Papillons de minuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant