Chapitre 9

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           [ Non réécrit, Non corrigé ]

— Tu n'es qu'une enfant qui ne connaît rien à la réalité Dayanara. Si tu veux savoir pourquoi je vous traite d'énergumènes, laisse-moi te conter l'histoire des Papillons de minuit et des Humains…

L'atmosphère de la salle changea du tout au tout. Un voile de ténèbres s'abattit sur la pièce tandis que l'air y devint suffocant, presque irritant. De petites gouttes de sueur commencèrent à perler sur mon front et à dégouliner lentement le long de mon dos et entre mes seins. La pression qui s'était instaurée devenait de plus en plus intense, si forte que je me sentais défaillir.

Mes yeux ne quittèrent plus Dettlaff. En prononçant cette parole, il avait réussi à créer une ambiance troublante qui éveillait en moi un sentiment que je ne connaissais que trop bien : l'indiscrétion. Tentant par tous les moyens de reprendre mes esprits, je happai l'air et serrai les dents. Je devais absolument paraître impassible, mes expressions ne devaient pas s'afficher.

— Je...

Ma voix se brisa alors que de nombreux frissons hérissèrent mes poils. Je ne comprenais pas ce qui arrivait à mon corps ni pourquoi cette simple phrase, ces simples mots, réussirent à tant éveiller ma satanée curiosité. Mes muscles étaient tendus comme un arc, ma respiration se faisait de plus en plus haletante et je commençais à avoir d'étranges fourmillements dans tous les membres. Cette envie jouait grandement sur les organes de mon abdomen, ceux-ci se tordaient dans tous les sens.

Mais merde, que m’arrive-t-il ?

J’enfonçai mes ongles dans ma paume dans le but de me calmer, sans grand succès. Mon enveloppe charnelle ne répondait plus, mes réactions n'étaient pas sensées. Qu'avait-il dit de si extraordinaire pour me mettre dans un tel état ?

Je me mordis violemment l'intérieur de la joue et concentrai mon attention sur Dettlaff. Plusieurs pigments rouges étaient apparus dans ses prunelles violettes, le rendant ainsi encore plus effrayant qu'il ne l'était déjà.

— J-Je n'ai pas besoin d’entendre cette histoire, vu que je la connais déjà par cœur. Maintenant, je vous demande de me laisser partir, déclarai-je en ignorant ma petite voix.

— Crois-moi, si tu la connaissais réellement tu ne réagirais pas de cette manière. Je suis au courant de la version que l'on vous raconte, mais je peux t'assurer qu'elle n'est pas vraie.

Je le fixai inlassablement sans rien dire. Notre version ne pouvait pas être fausse, c'était impossible. Tous les indices montraient parfaitement qu’elle était vraie, alors pourquoi me disait-il cela ? Je secouai la tête de gauche à droite pour montrer mon désaccord. Son but était sûrement de m'embrouiller, et je ne devais pas tomber dans son piège. Dettlaff soupira et se frappa le front. On aurait dit que je l'épuisais, mais que voulait-il ? Je ne pouvais tout simplement pas le croire !

— T'a-t-on déjà dit que tu es bornée ? me demanda-t-il avec une moue fatiguée

— Je ne suis pas bornée, rectifiai-je. Je n'ai juste pas envie d'entendre un de vos mensonges, c'est tout. Puis-je partir maintenant ?

Il arqua ses sourcils et croisa ses bras.

— Un mensonge, dis-tu, chuchota-t-il. Pourquoi crois-tu que c'est moi qui mens et non l'inverse ?

— Je n'ai aucune raison de vous croire. Vous… Vous vous êtes imposés à nous sans nous laisser le choix, et vous nous avez rendu esclaves.

Dettlaff éclata soudainement de rire, celui-ci étant si puissant que j'eus l'impression que les murs tremblaient. Il se moquait ouvertement de moi, et je ne savais même pas ce que j'avais déclaré de si drôle.

Papillons de minuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant