Chapitre 6

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            [ Non réécrit, Non corrigé]

Assise toute seule sur le vieux canapé du salon, j'observai les étincelles jaillissantes de l'ancienne cheminé en brique. À vrai dire, j'étais totalement perdue dans mes pensées, mon esprit étant complètement tourné sur ce que j'avais encaissé depuis le début de la semaine. Je m'étais faite agressée une fois, puis on avait tenté de me tuer et maintenant j'apprenais que mon propre parti me poursuivait. Comment devais-je réagir à cela?

Je soupirai de fatigue. Tout cela était trop pour moi et mon petit corps le ressentait bien. Plusieurs pas s'approchèrent et Neha vint s'asseoir près de moi. Elle me lança un coup d'oeil emplit d'un certaine compassion.

— Je suis désolée, déclara-t-elle simplement

— Pourquoi serais-tu désolée lorsque tout est de ma faute? Non mais sérieusement, à quoi je m'attendais? J'ai fait faut bond à mon espèce en aidant un monstre.

Je portai instinctivement une main à ma bouche. Non mais qu'est-ce qui m'avait pris de sortir une stupidité pareille ? Je venais de faire une bêtise, une grosse bêtise. Le visage de Neha se décomposa et elle détourna son regard. Je l'avais blessée et je regrettai tardivement mes mots. De la culpabilité me frappa de plein fouet. Je me sentais mal. Elle et sa famille m'avait gentiment aidé et voilà comment je les remerciais. J'étais ne vraiment qu'une idiote.

— Neha je...

— Il y a une chose que vous, humain, oubliez. Vous nous traitez comme des animaux, comme des merdes qui se trouvent sur vos chemins. Cependant vous ne vous dites même pas une seconde que nous aussi avons des sentiments. Nous ressentons la douleur, la joie, la tristesse, tout comme vous. Malgré cela vous ne nous acceptez pas. Pourquoi?

Ses yeux s'étaient humidifiés durant sa tirade. Pourquoi on ne les acceptait pas? Je n'aurais su lui répondre. Personnellement, on m'avait toujours dit que les Papillons de minuit étaient des monstres sans cœur qui ne méritaient pas d'être considérés à la hauteur des humains.

— On nous éduque comme ça, avouai-je dans un murmure

— Je m'en doutais. Selon vous, c'est toujours les humains qui doivent être l'espèce dominante. C'est pour cela que vous n'arrivez pas à vivre dans la paix et la cohésion. Finalement, c'est plutôt vous les monstres.

Elle se leva et s'en alla sans m'adresser un regard. Je ne la retint pas. De toute façon, qu'aurais-je pu déclarer? Néanmoins, sa dernière phrase me heurta en plein coeur. Comment pouvait-elle dire que nous étions des monstres? À ce que je sache, ce n'était pas les humains qui les décimaient à cause de leur appartenance.

Je serrai la mâchoire et frappai durement le canapé. J'étais en plein conflit intérieur. Mon monde, mes idéologies, ils étaient tous en train de s'effondrer sans que je ne puisse faire quelque chose. Jamais je ne pouvais survivre à cela! Je m'allongeai et retint des larmes de rage. J'étais tellement épuisée, ayant l'impression de ne pas être reposée depuis des lustres. Peut-être que si Noon m'avait laissé mourir, j'aurais été plus en paix que maintenant?

J'attrapai ma tête entre mes mains. Oh Seigneur! Je n'arrivai même plus à réfléchir correctement. Que m'arrivait-il? Je fermai les yeux et tentai de penser à autre chose. Mais je n'y arrivais pas. Je fus tellement préoccupée par mes problèmes que je ne remarquai même pas que Noon me fixait d'un regard interrogateur. Lorsque je m'en rendis compte, je me relevai légèrement. Quant à Noon, elle vint s'asseoir à mes pieds et pris une de mes chevilles entre ses mains.

— Vous avez tout entendu... déclarai-je d'une petite voix

Elle hocha simplement la tête en signe d'approbation. Je soupirai et posai un de mes bras sur mes yeux.

Papillons de minuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant