Chapitre 15

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         [ Non réécrit, non corrigé ]

— Encore une fois, tu prends une décision sur un coup de tête !

J'entrai dans ma chambre d'hôpital, Noon à mes trousses. La Pacifique ne me lâchait plus depuis que j'avais pris ma décision, et elle cherchait toutes les excuses possibles pour m'en dissuader. Cependant, il y avait une chose qu'elle ne voulait pas comprendre.

Je ne reculerai pas.

— Ne te sens pas obligée. Nadian et Valentin s'en sortiront très bien sans toi.

— Je ne me sais pas du tout obligée, Noon. Je le fais simplement parce que j'en ai envie.

Ne pouvait-elle pas essayer de me comprendre ? Je ne voulais plus être cette fille fragile qui se faisait marcher sur les pieds, qui restait en retrait alors que tout le monde se montrait utile. Je ne supportais plus d'être la punaise sous la chaussure et il fallait que je me bouge un peu. Même si cela revenait à, potentiellement, me mettre en danger.

Tournant en rond dans la pièce, Noon cherchait encore un moyen pour m'inciter à rester.

— Tu n'es pas en état d'y aller. As-tu oublié ta blessure ? Tu es encore fragile et concernant cette expédition… J'ai un mauvais pressentiment et j'ai l'impression que quelque chose de terrible arrivera si tu y vas.

Elle était tellement protectrice, telle une mère voulant protéger son propre enfant. Son attention me touchait beaucoup, mais pas assez pour me faire abandonner.

— Tout va bien se passer, j'en suis sûre. Je ne m'éloignerai pas des deux hommes, alors s'il te plaît, laisse-moi partir avec eux.

La métisse me fixa. Si elle pensait qu'un simple regard insistant me ferait me replier, elle se trompait lourdement. J'étais décidée et pour m'y empêcher, il aurait fallu me bâillonner et m'enfermer dans une cave.

Je l'observai à mon tour. Je voulais qu'elle lise dans mes yeux, qu'elle lise ma détermination, mon envie de faire du bien et de prouver aux autres que certains humains pouvaient être sincères envers les Papillons de minuit. C'était tout ce que je souhaitais et je pense qu'elle comprit, car elle soupira et son regard s'adoucit considérablement.

— Tu ne changeras pas d'avis n'est-ce pas ?

— Non.

— Je vois.

Se grattant le bras, elle continua de me regarder durant un instant, puis saisit son téléphone. La Pacifique tapota sur l’écran et s'éloigna un peu pour échanger quelques minutes avec une personne au bout du fil. Elle revint ensuite vers moi, un léger sourire étirant ses lippes.

— C'était Neha. Elle t'apportera de quoi t'habiller.

— Merci Noon.

— Je… je vais parler un peu à Nadian et Valentin. Tu devrais te doucher en attendant qu'elle n'arrive.

— D'accord. Merci encore.

Elle hésita, mais finit par me prendre dans ses bras. Je lui rendis son étreinte et humai son odeur. Je n’avais plus eu l'occasion de revoir ma mère, et pour dire vrai, elle me manquait beaucoup. Noon avait été un grand pilier, et c'était pourquoi je voulais aider son espèce.

Nous nous détachâmes et elle s'en alla en me jetant un dernier coup d'œil. Refoulant mes émotions, je m'enfermai dans la salle d'eau et me plaçai sous le jet. Yeux levés au plafond, je demandais la grâce de n'importe quel Dieu existant sur cette Terre.

— S'il existe vraiment quelqu'un là-haut, débutai-je, levant les yeux au plafond. Faites en sorte que l'on revienne sain et sauf et que l'on puisse sauver Odyssée. S'il vous plaît.

Papillons de minuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant