Chapitre 3

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             [ réécrit, Non corrigé ]

— Le chef a une déclaration à faire.

— Je suppose que c'est à propos des meurtres, déclarai-je

Joy me répondit par un grognement tout en contractant sa mâchoire. Il était d'une humeur maussade à cause de tout ce qui se passait, et je le comprenais parfaitement. L'unité se faisait décimer sous nos yeux et si aucune disposition n'était prise, nous courions tout droit à notre perte.

Soupirant doucement, je m'enfonçai peu à peu dans mon siège. J'étais morte de fatigue et peinais à garder les yeux ouverts. Avec tout ce qui se passait, j'avais l'impression de ne pas avoir dormi depuis des lustres.

— Arrête de rêvasser et descends, me déclara mon aîné tandis qu'il tapait du pied.

Je sursautai légèrement et me redressai. Je n'avais même pas remarqué que nous étions arrivés à destination. Le trajet avait été un peu trop rapide à mon goût.

Descendant lentement de la petite camionnette, je regardai la vieille bâtisse en briques moisies qui s'offrait à nous. Le Laboratoire d'Expérimentation de l'U.L.P, alias L.E.U.L.P, se logeait au sous-sol d'une ancienne fabrique de chocolat se trouvant dans un quartier paumé de Watford. Les dirigeants de l'institution avaient été obligés de le cacher dans un tel endroit à cause des Papillons de minuit. S'ils le découvraient, ils feraient un vrai carnage !

Nous rentrâmes dans le bâtiment et prîmes l'escalier qui menait au sous-sol. L'odeur nauséabonde emplissant les lieux et les déchets qui jonchaient le sol me donnèrent envie de gerber. Sans oublier les rats et les cafards qui rampaient dans chaque petit recoin. C'était tout simplement répugnant !

Je m'accrochai au bras de mon frère pendant que nous nous dirigions vers le côté moderne de la bâtisse. Plus nous avancions, plus le décor changeait. Les murs sales et fissurés se transformaient peu à peu en murs propres recouverts d'une belle peinture blanche. La puanteur disparaissait lentement, laissant place à une odeur d'alcool et de désinfectant agréable à mes narines. Je soupirai de soulagement lorsque nous quittions enfin la partie dégoutante de cet établissement.

— Tu peux me lâcher maintenant ? demanda Joy en haussant un sourcil

— O-Ouais.

Je m'éloignai de lui et nous nous dirigeâmes vers la salle de conférences. Celle-ci était complètement pleine. Le brouhaha était si fort que je dus boucher les oreilles. Voici l'une des raisons pour lesquelles je détestais les assemblées !

Mon frère et moi allâmes nous installer près de nos parents. Ceux-ci étaient assis aux premiers rangs. J'aurais pu parier que c'était mon père qui avait choisi ces places exprès. Il ne voulait rien manquer du discours.

— Vous en avez mis du temps ma parole ! déclara mon père

— Dis cela à ta petite princesse. C'est elle qui a pris tout son temps pour dire au revoir à son amie.

— Ce n'est même pas vrai ! Et puis de toute façon, ce satané discours n'a même pas commencé. On n'est pas en retard !

Ils m'énervaient tous les deux. Faire tout un plat à cause de deux petites minutes de retard ? C'était vraiment stupide ! Je croisai mes bras et m'adossai au siège.

Vivement la fin de cette déclaration pour que j'aille dormir ! pensai-je en serrant les dents

Jonathan Keys, le chef de notre unité, entra dans la salle sous les applaudissements et les cris de toute la communauté. Enfin ! Il se faisait vraiment attendre ce vieux corbeau.

Papillons de minuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant