Chapitre 15

Depuis le début
                                    

Je continuai à prier durant de longues minutes jusqu'à ce que trois coups contre la porte se fassent entendre. Arrêtant l'eau, j'entrouvris la porte et passai ma tête dans l'entrebâillement. Neha me dévisagea, des vêtements et une serviette dans ses bras.

— Si tu as fini, j'ai tout ce qui te faut.

Je la remerciai d'un sourire et attrapai la serviette. Je la nouai autour de mon corps et sortis de la salle de bain avant de m'asseoir sur le lit. La jeune femme continua de me fixer attentivement et je soupirai.

— Je t'en prie, ne me demande pas de laisser tomber.

Elle vint s'asseoir mes côtés et pinça ses lèvres.

— Es-tu vraiment sûre de toi ? Je veux dire, tu ne sais pas ce qui va arriver et les pressentiments de Noon se sont toujours révélé être vrais.

— Je suis sûre de moi, Neha. On va y aller et revenir tranquillement. Odyssée sera sauvée et cette histoire se terminera une bonne fois pour toute, déclarai-je en enfilant le jean et le sweat rose qu'elle m'avait apporté.

Sa bouche s'ouvrit, mais elle fut coupée par l'arrivée de mes deux « compagnons » d'aventure. Nadian et Valentin étaient vêtus d'un long manteau et d'un pantalon, bleu nuit pour le Sanglant et noir pour le Démoniaque. Les deux hommes nous fixèrent tandis que je terminai de lacer mes baskets.

— Si tu es prête, il faut y aller, dit Nadian

— Je sais.

D'un hochement de tête, ils sortirent de la chambre et nous laissèrent seules. Je me levai en même temps que la jeune femme et elle m'enlaça doucement.

— Reviens en un seul morceau.

— Je ferai tout pour, ne t'inquiète pas.

                             ****

Pendant un instant, j'avais vraiment pensé que cette excursion avec Nadian et Valentin serait facile. En réalité, ce n'était pas le doigt que je m'étais mis dans l'œil, mais carrément le poing. Entre le Démoniaque qui passait son temps à maugréer du fait de ma présence et le Sanglant qui repoussait chacune de mes tentatives de faire la conversation, j'étais mal barrée.

Nous avions quitté l'hôpital depuis deux belles heures et, jusqu'à maintenant, il n'y avait eu aucun signe de ses créatures. Comme si elles savaient que nous les cherchions et donc, elles ne se montraient pas. Les quelques humains que nous croisions nous lançaient des coups d'œil effrayés. Les deux Papillons ne firent pas attention à cela, mais moi, j'étais assez déstabilisée.

De plus, la fatigue se faisait ressentir. Mes jambes me criaient un stop avec un grand S. J'essayai de négocier de courtes pauses, mais Nadian refusa catégoriquement et Valentin se permit même de me traiter de petite nature.

Franchement ces deux-là. Oublient-ils que je suis humaine ?

Mon pied buta une nouvelle fois sur une pierre et je trébuchai, cognant le dos de Français. Il arrêta de marcher et me lança un regard dur.

— Bon sang, où as-tu appris à marcher ? Ou étais-tu trop occupée à nous mater le derrière pour ne pas regarder devant toi ?

Un soupire franchit les lèvres de Nadian alors que je sentis mon visage chauffer.

Ce mec est malade !

— Q-Quoi ? balbutiai-je. Non ! Je n'ai simplement pas fait exprès !

— Je n'ai simplement pas fait exprès, répéta-t-il d'une voix suraiguë.

Pitié, ne me dites pas qu'il m'imitait là ! De toute façon, cela ne m'atteignait pas puisque je ne parlais pas de la sorte.

Papillons de minuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant