Chapitre 14

Depuis le début
                                    

Au fond de moi, j’espérais que les humains n'étaient pas liés à cette histoire. Mais j’avais encore eu tort.

Pourquoi faut-il que l’on fasse du mal autour de nous ?

Je sursautai légèrement lorsque je sentis les mains de Nadian sur mes épaules.

— On va partir vers l’hôpital sans faire de gestes brusques. Tu resteras dans son champ de vision et je te guiderai.

J’acquiesçai et nous reculâmes à petits pas, Nadian me signalant les obstacles à éviter. La bête, quant à elle, demeurait toujours en retrait. Lorsqu’elle avançait ne serait-ce qu’un peu, nous nous bloquions, avant de repartir toujours aussi lentement.

— On est bientôt arrivé ? quémandai-je

— Oui, souffla-t-il. Encore quelques mètres et ~

— Nadian ?

À l’unisson, nous nous tournâmes vers Odyssée qui nous examinait de son regard noir. Elle semblait énervée et s’approcha à grands pas vers notre direction.

N’a-t-elle pas remarqué la créature ?

— Qu’est-ce que tu fous avec elle.

— Non, non, non. Ne t’approche pas de nous !

Avant même que la rousse ne s’en rende compte, la bête s’élança vers elle. En moins d’une seconde, elle avait déjà bondi sur Odyssée et elles se retrouvèrent par terre. D'abominables hurlements s’élevèrent dans les airs, des hurlements à réveiller les morts. Sa voix s’estompa peu à peu et on ne put entendre que les bruits immondes générer par le monstre.

Nadian me délaissa et se précipita vers lui. Devant mes yeux écarquiller, ils entamèrent une violente lutte et la bête dressa sur ses pattes arrières. Elle abattait ses griffes sur le Sanglant qui les évitait assez facilement. Néanmoins, sa joue droite fut éraflée et du sang commençait à dégouliner de la plaie.

— Je m’occupe de lui ! Va voir Odyssée ! s’écria-t-il

Je m’approchai de la femme et m’écroulai à ses côtés. Un cri d’horreur s’échappa de mes lèvres quand je vis dans quel état elle se trouvait. Son cou était tellement lacéré que l’on pouvait voir son œsophage et sa cuisse n’était plus que du hachis. Un haut-le-cœur parcouru mon corps et je me fis violence pour ne pas vomir.

La main de la Sanglante s’agrippa à ma blouse et ses yeux me scrutèrent longuement.

— Aide… Moi… Je ne… veux pas… M-Mourir.

Mon corps se mit à trembler et les larmes perlèrent à mes yeux. L’impuissance me broyait l’estomac, et cela me fit vraiment très mal. J’essayai de la soulever, mais les plaintes qui franchirent ses lèvres me dissuadaient de la bouger. La panique me gagna lorsque perdit connaissance.

— Nadian !

Je me tournai dans sa direction et découvris avec stupeur qu’il était clairement en position de faiblesse. Nadian en position de faiblesse. Était-ce vraiment possible ?

Il va se faire… Tuer.

Je courus vers lui et me plaçai devant la chose.

— Va-t’en ! beuglai-je

Elle émit un grognement terrifiant mais je l’ignorai. Il fallait qu’elle parte pour que l’on puisse s’occuper de leurs blessures.

— Dégage je te dis !

Je ramassai plusieurs cailloux et les lui lançai en pleine tronche. Elle retomba sur ses pattes avant en émettant de petits couinements.

— Je t’ai demandé de dégager !

Papillons de minuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant