J'ai appelé mon père toute à l'heure, il va organiser une interview où je vais pouvoir m'expliquer et surtout mettre un terme à tout ce qu'il vient de se passer sur les réseaux sociaux.

Louis hoche la tête malgré que les paroles de son petit-ami ne le rassure pas. Harry le voit et lui passe son cellulaire pour qu'il appelle sa mère, c'est seulement en l'entendant au téléphone qu'il se sentira mieux et se calmera. Il reste à ses côtés pendant le coup de fil puis allume la télé ensuite pour les divertir. En vu de l'heure tardive, ils n'ont de toute façon rien d'autre à faire.

Je veux que tu restes à la maison demain, moi j'irais à Stylinski, mais le temps que tout ça se calm...

Non, je viens aussi ! Riposte le plus jeune, je me suis toujours assumé et ce n'est pas aujourd'hui que je vais me cacher !

Louis se lève et fronce les sourcils en crachant ses mots.

Je sais, mais...

Mais quoi ? Sans le comprendre, il hausse la voix, je suis trop fragile, c'est ça ? Juste parce que j'ai fait une crise de panique en voyant des menaces de mort sur ma famille ? Il rejette ses bras de haut en bas, je suis trop faible pour affronter des homophobes du 21ème siècle ? C'est ça que tu penses ?

– Bien sûr que non !

Harry se relève à son tour du canapé en murmurant ceci pour tenter de le calmer tout en essayant de prendre ses mains, mais le mécheux recule d'un pas, ne voulant pas qu'il s'approche de lui.

Arrête de mentir ! Avoue-le que tu me crois trop faible ! Continue-t-il alors que des larmes apparaissent dans ses yeux.

En le voyant ainsi, le bouclé comprend qu'il n'a plus aucun échappatoire parce qu'en réalité, Louis a raison. C'est vrai, il le pense. Mais c'est simplement qu'il a peur pour lui, il le connaît parfaitement et veut simplement le protéger. Alors il ne dit rien à cela, mais ne baisse pas les yeux pour autant, gardant son regard fixe dans le sien.

Tu n'es pas faible Louis, tu es sensible ! Il avoue au bout de quelques secondes de silence, je veux juste te préserver.

Et moi je veux que tu me laisses tranquille, je n'ai pas besoin de toi, et j'ai surtout... Besoin que tu arrêtes de me surprotéger, je ne suis pas un gamin !

Ses mots lui font mal, Louis ne se rend absolument pas compte. Le bouclé acquiesce d'un hochement de tête en murmurant un petit d'accord avant de se détourner de lui et de monter à l'étage dans sa chambre. Il ne comprend pas ce qu'il vient d'arriver, pourquoi Louis change-t-il ainsi de comportement et de point de vu ? Jusque là Harry a tout fait pour lui, il a juste voulu le laisser en dehors de tout ça pour régler toutes ces histoires lui-même. Mais ce qu'il ignore, c'est que le mécheux ressent simplement le sentiment d'être faible aux yeux de tous, et sa crise de panique une heure plus tôt n'a pas arrangé son cas. À chaque moment il voit dans les yeux de ses amis qu'ils le distinguent comme un petit-être fragile qu'Harry protège. C'est ça surtout, il a l'impression que son compagnon ne fait que cela de lui, qu'il éprouve de la pitié et de la peine pour lui. Et il en a marre qu'on le considère ainsi, il veut qu'on le voie comme un homme. Comme celui qu'il aurait aimé devenir avant la tragédie de sa famille.

L'un dans la chambre, l'autre sur le canapé, ils repensent à ce qui vient de se passer et n'ont qu'une seule envie : se retrouver dans les bras de l'autre. Mais Harry est touché par les paroles de Louis, notamment lorsqu'il lui a dit ne pas avoir besoin de lui. Il est vexé de ça et commence à s'énerver seul dans la pièce. Ca partait tellement d'un bon sentiment de base qu'il lui dise de rester à l'appartement, et voilà maintenant qu'il se prend tout ça en pleine face.

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