Relation Interdite

36| Aléas

Min Yoongi

J'ouvre lentement les yeux, ma tête pèse une tonne. Mes oreilles sont déjà agressées par le vacarme dans la maison. Des personnes parlent fort, des chaises raclent le sol, de la vaisselle est rangée précipitamment, des objets déplacés à la hâte ... Quelle misère.

Je jette un coup d'œil à mon réveil, ma famille ne lui a même pas laissé l'honneur de remplir sa tâche. Il doit sonner dans une heure car aujourd'hui mon professeur de sociologie est absent, je commençais donc plus tard. Un soupir s'échappe du plus profond de mes entrailles. Ma famille est parfois bien égoïste. Je passe un pied en-dehors de la couette, le froid m'agresse aussitôt. Des frissons se propagent dans tout mon corps. Je le remets vite en-dessous. La chaleur de la couette m'embrasse de nouveau et mes paupières se ferment pour mieux en apprécier les biens-faits. Mon corps se sent partir à nouveau quand trois coups s'abattent sur ma porte. Je sursaute et grogne en sentant l'odeur de ma mère.

« Allez, on se lève là-dedans sinon tu vas être en retard ! » Crie-t-elle, autoritaire.

Mes poings se serrent, mon self-control risque de bientôt atteindre son maxima.

« Je commence une heure plus tard aujourd'hui ! » Crié-je fort sur un ton agressif.

Le silence me répond. La porte s'entrebâille et sa tête dépasse timidement.

« Oh, je suis désolée mon chéri ... En plus, on a fait pas mal de bruit ce matin ... » S'excuse-t-elle d'une petite voix, confuse.

« T'inquiètes. J'arrive pour manger, maintenant que je suis bien réveillé. »

Elle hoche simplement la tête, embarrassée et referme délicatement la porte.

Mes coudes prennent appui sur le matelas et hissent le haut de mon corps. Je prends le temps de bien m'étirer, mes muscles se détendent peu à peu. Ce week-end n'a pas été de tout repos. A la suite de ma première fois avec Taehyung, samedi, nous avons dû prendre une chambre d'hôtel le dimanche car j'étais toujours en rut. Taehyung a été superbe. Il a d'ailleurs repris sa couleur naturelle : brune avec de légers reflets roux.

Un sourire se dessine sur mes lèvres au souvenir de nos nuits fauves. Nos échanges étaient merveilleux. Cette danse amoureuse était innée, nos corps bougeaient en rythme, s'entrelaçaient sur une même tige.

Soudain, quelqu'un toque à la porte et m'arrache à mes pensées. Personne n'entre ou ne parle, ce comportement me fait sourire. Il n'y a qu'un seul membre de ma famille à être aussi respectueux et calme.

« Entre Namjoon. » Dis-je d'une voix assez forte pour qu'il puisse m'entendre.

La porte s'ouvre ainsi à moitié sur mon cousin, un plateau dans les mains. Je me lève en vitesse et lui tiens la porte. Il m'offre un petit sourire de gratitude et va s'asseoir sur le lit. Il dépose le plateau où se trouvent toutes sortes d'aliments : mon petit-déjeuner. Mes yeux s'écarquillent et détaillent le festin. Un sourire béat étire mes lèvres, un petit rire franchit celles de Namjoon. Mes yeux émerveillés se relèvent dans les siens amusés.

« Pourquoi ai-je droit à ça ? » Lui demandé-je en m'asseyant.

« Je me suis dit que comme la famille t'a réveillé, tout comme moi, pourquoi ne pas prendre notre petit-déj' ensemble ? Créer le gang des cousins fâchés. » M'explique-t-il avec un petit sourire en coin.

« Tu me fais du charme là ? » Blagué-je, en lui donnant une tape amicale sur l'épaule.

Namjoon secoue la tête, amusé et me donne mon bol de riz avec les baguettes.