54| Temps

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⚠️ ce chapitre est extrêmement long... Aussi je suis très stressée à l'idée de le poster (je suis très contente du rendu mais bref) donc je vous répondrai dans quelques jours :')

Bonne lecture xx

•••

Min Chonay

La voiture progresse vers les barrières de sécurité, derrière se dressent les grandes tours du GM qui surplombent les mortels et engloutissent le ciel. Je passe par l'entrée arrière du centre, au volant d'un imposant van noir dont les vitres sont teintées. Une perle de sueur coule sur ma tempe à mesure que je me rapproche, j'essaie de ne pas crisper mes mains sur le volant. Il faut que je me détende. La voiture devant moi passe enfin la frontière, après six minutes d'angoisse. C'est à mon tour. Mes yeux inspectent les deux cabines de garde de chaque côté de la barrière. Je prends une profonde respiration et extirpe ma carte de l'APMM de mon veston.

L'un des gardes me fait signe de baisser la vitre. Son air sévère se transforme en une mine stupéfaite lorsqu'il me découvre au volant. L'expression neutre qu'arborent mes traits contraste avec l'appréhension grandissante fourmillant dans mon ventre. Ils se mettent tous les deux immédiatement au garde à vous.

« Bonjour agent fédéral en chef Min. Nous sommes obligés de savoir ce que vous transportez... »

Le plus proche des deux se penche légèrement vers la fenêtre et regarde à l'arrière du véhicule où un immense drap noir est tendu au-dessus des sièges. Les battements de mon cœur accélèrent, faites-en sorte que tout se passe bien.

« Des gadgets. » Réponds-je simplement.

L'autre gardien observe une nouvelle fois ma carte d'agent, peinant à y croire.

« On peut vérifier ..? »

Je jette un coup d'œil vers l'arrière puis au-delà des barrières, à la recherche d'un visage familier. Mais qu'est-ce qu'il fabrique ? Je tape du pied, nerveux, mon visage n'en montre cependant rien. Mon masque de fer les refroidit, ils déglutissent, hésitent à vérifier d'eux-mêmes et n'attendent que mon signal. Je regarde une dernière fois derrière les palissades : aucun mouvement, pas un seul homme. La nuit se met en plus à tomber et recouvre la ville de son voile sombre. Je ne peux les retarder indéfiniment, cela serait suspect.

« Oui, allez-y. »

Ma voix grave les fait frémir, leurs regards dubitatifs se posent dans le mien, impénétrable. Ils se tâtent encore une fois à vérifier le contenu de mon véhicule. Ma présence les intimide, mon aura d'alpha les encercle et les pare de doutes usants. Ils ont peur de mal faire, pourtant, ils ne font que leur travail. L'un d'eux ouvre finalement la portière. Mes poumons se compressent, l'air se comprime derrière les barreaux de sa cage. Reste calme Chonay. Je jette quelques regards en avant, plein d'espoir —toujours rien—, mon attention se repose sur le jeune garde. Nos yeux se croisent, il déglutit et les baisse aussitôt sur le drap.

Il inspecte dans un premier temps le dessus du linge, hésitant, les mains tremblant presque ; puis il attrape le bord. Mon corps se tend, il faut que je fasse quelque chose, mais quoi ?! Mon cœur s'affole, sur le point de pulvériser ma poitrine ; il s'apprête à soulever le tissu lorsqu'une exclamation cinglante le coupe net dans son action. Les gardes se retournent tous, main sur leur arme, vers l'agent qui vient d'arriver. Un soupir discret m'échappe, la pression sur mes épaules retombe d'un coup. Enfin.

Un homme trapu, aux cheveux bruns brossés soigneusement sur le côté, portant un costume taillé sur mesure pour sa silhouette carrée, se dirige en furie dans notre direction. Son badge brandi devant lui. C'est un collègue, l'agent Hyun, qui vient juste de me tirer d'affaire. Les gardes s'inclinent et le laissent arriver à mon niveau.

Relation InterditeWhere stories live. Discover now