Chapitre 42 : Voyage dans le passé

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Alors que j'aurais dû dormir depuis longtemps, je me retrouvais en pleine nuit sur la route de New York, accompagnée du lieutenant du nouveau parrain. Ce dernier, ce psychopathe de Nicola, avait exigé ma présence aux funérailles de son prédécesseur. Pour m'y contraindre, il m'avait envoyé une escorte qui, à mon avis, avait davantage l'allure d'un ravisseur. Manifestement, la question de mon consentement à ce déplacement n'avait jamais été une option.

Je l'avais suivi uniquement grâce au bref SMS de Clemente, qui me demandait, pour ma sécurité, de ne pas montrer de résistance.

Le lieutenant, un certain Danièle, se montrait dur et aigrit. Tout au long du trajet, il n'avait pas prononcé une seule parole, donnant l'impression d'apprécier ma compagnie autant que j'appréciais la sienne.

Lorsque nous arrivâmes enfin à New York, j'étais épuisée par le manque de sommeil et les journées de travail intense des jours précédents. Dès que la voiture remonta l'allée de la demeure Santini, Clemente, Valente, Nero et Lucio apparurent à l'entrée. À leur vue, le visage de Danièle se crispa et il souffla profondément, visiblement agacé.

Clemente m'aida à sortir de la voiture sans un mot et se positionna immédiatement entre moi et le capitaine de Nicola, dans un geste protecteur.

— Nicola m'a ordonné de la mener à lui dès son arrivée, il veut la saluer, déclara Danièle.

— Tu diras à mon cousin qu'il devra remettre à demain ses salutations. Victoire est épuisée, elle a besoin de se reposer, rétorqua Clemente.

— Nicola ne va pas apprécier, marmonna Danièle en lui lançant un regard noir.

— Qu'il apprécie ou non est le dernier de mes soucis. Il aura largement le temps de la voir demain lors des funérailles.

Danièle observa les quatre hommes qui se tenaient devant lui. Il était clairement désavantagé et comprit que Clemente ne céderait pas. Il décida que le mieux était de battre en retraite pour le moment. La tension était palpable et ne présageait rien de bon sur les changements qui avaient eu lieu ces derniers jours dans la famille Santini.

Clemente me mena, sans un mot, dans la chambre que nous avions déjà occupée lors de notre première venue. Les trois autres nous suivaient et, en entrant dans la pièce, je découvris la présence de Raffaele.

Je m'assis sur le lit, à côté de Raffaele, dont le regard semblait éteint. Ignorant les détails des derniers événements, je ne pouvais que supposer qu'ils avaient été particulièrement éprouvants. Clemente, après avoir verrouillé la porte, commença à m'éclairer sur la situation.

— Victoire, je suis désolé de t'impliquer dans tout ça, mais nous sommes confrontés à un véritable chaos ici, commença-t-il. Pour faire court, Renato a disparu, Nicola a pris le et je suspecte même qu'il a assassiné son propre père.

Je fixai Clemente, les yeux grands ouverts et la bouche béante, complètement abasourdie. La gravité de la situation dépassait de loin ce à quoi je m'étais attendue.

— Il a exigé ta présence aux funérailles et a envoyé son bras droit pour te récupérer sans que j'en sois informé. Je ferai tout pour te faire rentrer chez toi rapidement, mais pour l'instant, il est plus sûr que tu restes ici, expliqua Clemente.

— Suis-je en danger ? demandai-je, encore sous le choc de ces révélations.

L'expression de Clemente se durcit, et une grimace de contrariété se dessina sur ses lèvres.

— Je ne sais pas exactement ce que Nicola a en tête, mais le fait qu'il t'ait amenée ici est plus que suspect. Il se pourrait qu'il t'utilise pour exercer une pression sur moi, ou pire, qu'il te fasse du mal pour m'atteindre. Avec lui, rien n'est à exclure. C'est pour cette raison que je tiens absolument à ce que tu ne sois jamais seule dans les prochains jours, même si je ne peux pas être constamment à tes côtés, déclara Clemente avec gravité.

Four Aces Of CardsWhere stories live. Discover now