Chapitre 47 : La fin d'un mauvais rêve

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Nous nous étions réfugiés dans le salon donnant sur le jardin. Assise sur les genoux de Clemente, mes mains agrippées à sa chemise et ma tête reposant sur son torse, je ne ressentais aucune gêne malgré la présence de toute sa famille dans la pièce. Je ne souhaitais changer de position pour rien au monde, trouvant réconfort dans la proximité de Clemente. Sa famille semblait comprendre mon besoin et personne ne me jugeait. Ils étaient de toute façon absorbés par le récit de Renato, qui partageait ses mésaventures tout en recevant les premiers soins du Doc.

Clemente et Tino avaient insisté pour que Renato se fasse soigner avant de parler, mais il avait refusé, paraissant pressé de clarifier la situation avant de pouvoir se reposer. Ainsi, le cercle restreint des Santini se trouvait réuni ici, à l'exception de Raffaele, endormi à l'étage avec Lucio à son chevet. Le docteur ne semblait pas inquiet pour lui, mais sa surveillance était nécessaire à cause d'un coup sévère à la tête et de multiples fractures.

— La veille de la mort de son père, Nicola m'a demandé de le rejoindre dans son appartement pour discuter d'une affaire importante, commença Renato. Je me suis rendu là-bas sans méfiance, malgré la réputation imprévisible de Nicola. Jamais je n'aurais imaginé qu'il puisse aller aussi loin.

Renato, le visage marqué par l'accablement, poursuivit son histoire.

— C'était un piège. Il avait drogué mon verre dès mon arrivée. Peu après, j'ai perdu connaissance et me suis réveillé dans un chalet isolé, gardé par deux hommes inconnus chargés de me surveiller.

Il grimaça de douleur sous les soins du docteur, avant de continuer.

— J'ai tenté de soutirer des informations à mes geôliers le premier jour, sans succès. Le lendemain, Nicola est venu me voir. Il m'a annoncé froidement la mort de son père, exigeant que je lui révèle tout sur ses comptes et informations cachées. J'ai refusé lors de sa première visite, puis lors de la seconde, mais à la troisième, les violences ont commencé. Ce monstre semblait prendre plaisir à me frapper.

Un silence pesant s'abattit dans la pièce.

— Comment as-tu réussi à t'échapper ? demanda Tino, rompant le mutisme général.

— J'ai fait semblant d'être évanoui. J'étais tellement mal en point que cela paraissait plausible et les gardes ne me surveillaient plus que d'un œil. J'ai réussi à me détacher, j'ai étranglé celui qui faisait le guet, puis poignardé l'autre qui profitait d'une sieste. Toute cette agitation n'a pas aidé mes blessures, mais j'étais au moins libre. J'ai récupéré ensuite leur véhicule et contacté Alberto à la première station-service que j'ai croisée.

— J'étais avec Nero à ce moment-là, ajouta Alberto. Nous avons pris la route immédiatement. Lorsque Renato était en sécurité dans la voiture, j'ai tenté de contacter Raffaele, puis Valente et Clemente sans succès. On a compris pourquoi tous étaient injoignables quand on est arrivés à la demeure. Nous sommes arrivés juste à temps.

Leur intervention avait été cruciale ; ils avaient sauvé Clemente. Sans eux, la situation aurait été dramatique.

Avec ses bandages à peine terminés, Renato se leva.

— Je vais aller parler avec Salvatore, il mérite des explications. Je dois également recadrer quelques-uns de nos invités de la Cosa Nostra. J'ai très peu apprécié d'apprendre qu'ils fricotaient avec Nicola. Allez vous reposer. Demain, nous devrons décider qui sera notre véritable parrain. Ce sera le meilleur moyen de tourner définitivement la page sur Nicola.

Tous acquiescèrent, épuisés par cette journée interminable et chargée en émotions. Clemente me guida silencieusement jusqu'à une chambre à l'étage. Nero avait ramené nos affaires, une précaution que j'appréciais, ne voulant pas retourner dans la pièce où Nicola m'avait agressée.

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