Chapitre 45 : Addio

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Avant d'être traîné de force hors de la pièce,Clemente tourna son regard vers moi. Dans ses yeux se reflétait une lueurpleine de peine et d'accablement. Je le vis murmurer un « n'intervenez pas »destiné à son frère et à moi. Cette demande me dérouta. Comment pouvait-ilespérer que l'on laisse faire cela 

J'essayai de me lever du lit avec difficulté. Mes jambes tremblaient et je n'avais plus aucune force. Valente prit mon bras et m'aida à me mettre debout. Je rabaissai ma robe du mieux que je pouvais, tandis qu'il déposait sur mes épaules sa veste. Puis, il me proposa d'aller au sanitaire pour me laver le visage, mais je refusai. Je savais qu'entre mes cheveux décoiffés, mon visage couvert de sang et mes vêtements froissés, je devais faire peur à voir, mais il était hors de question de laisser Clemente seul aux mains de Nicola.

Valente ne me força pas, il me tendit simplement un mouchoir puis me guida, me soutenant par le bras, vers la salle de réception.

— Ne t'inquiète pas, Victoire. Nicola ne s'en sortira pas si facilement. Salvatore est un parrain dur, mais juste, il laissera Clemente s'exprimer, tenta-t-il de me rassurer.

Je voulais le croire, mais j'avais un mauvais pressentiment.

— Il a fait tuer Andrea et Raffaele, Valente, c'est un monstre, et j'ai peur de ce qu'il est capable de faire à Clemente.

Valente fronça les sourcils, le visage furieux.

— Il a bien fait tuer Andrea, grogna-t-il. Raffaele a néanmoins survécu. Il est bien amoché, mais le doc est à son chevet actuellement.

Je soufflai de soulagement en apprenant cette nouvelle.

— Tino et moi attendions mon frère devant la maison. Dès que Clemente est arrivé, Daniele et plusieurs hommes de Nicola sont apparus. Ils ont balancé devant l'entrée de la demeure le corps encore chaud d'Andrea et Raffaele. Danièle nous a ensuite indiqué où tu te trouvais. Tino a transporté Raffaele auprès du doc et Clemente et moi nous sommes précipités vers la chambre.

— C'était son plan, révélai-je. Depuis le début, il voulait que Clemente s'en prenne à lui.

Valente affichait désormais un visage accablé.

— Nous nous en doutions, mais rien n'aurait pu empêcher Clemente de s'en prendre à lui après ce qu'il avait fait. Dès qu'on est entré dans la pièce et qu'il a vu Nicola qui...

Il soupira profondément avant de reprendre.

— Clemente a juste pété un câble. Il l'a attrapé, lui a balancé son poing dans la figure et l'a braqué avec son arme. Dès le moment où Nicola a réussi à mettre la main sur toi, tout était déjà joué.

Nous arrivâmes dans la salle de réception à peine une minute après le reste du groupe. Nicola se tenait au centre de celle-ci, adoptant une attitude triomphante. Clemente était à ses côtés, entouré de plusieurs hommes qui le maintenaient fermement. Il avait le visage rivé vers le sol et les épaules abaissées. Tout dans sa posture montrait à quel point il était abattu par tout ce qui était en train de se dérouler.

Tout mon corps criait mon besoin de l'enlacer, mais entre Valente qui me tenait fermement par le bras et les imposants gardes qui se trouvaient entre lui et moi, je ne pouvais que rester à distance, observant sans pouvoir m'approcher.

La majorité des invités avaient déjà quitté la demeure, et il ne restait plus que quelques proches de la famille, des capitaines et certains soldats. Une cinquantaine de personnes qui composeraient les spectateurs du pernicieux spectacle que Nicola s'apprêtait à orchestrer.

Four Aces Of CardsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant