Je croisai donc mes bras devant moi, fixant Vince qui semblait prit dans un fou rire intérieur vu la façon dont ses yeux brillaient. Son regard n'a jamais été aussi perturbant qu'à cet instant.

— Pourquoi sommes-nous ici ? ma voix fut plus rocailleuse qu'à la normale lorsque je finis par demander, alors je me raclais la gorge, rouge d'embarras.

— Comment te sens-tu ? se contenta de répondre Vince, un peu distrait dans une contemplation de quelques peintures accrochées le long d'un mur, près de l'entrée de la grande suite spacieuse.

Je ne pus m'empêcher de me demander s'il avait prévu son coup depuis le début. Ce genre de chambre prennent des jours, voir des semaines, à réserver, ça n'a pas pu être une réservation de dernière minute.

Après ce qui me parut comme des heures, une éternité, à fixer religieusement le tapis de la suite - tout mais pas ses yeux envoûtants -, Vince s'arrêta enfin sa visite de musée improvisée et je sentis son regard se poser enfin sur moi. Comme si elles n'étaient jamais parties, toutes les sensations me prit de court. La brûlure sans mon bas ventre, les sueurs dans le dos, la chaire de poule sur mes avants bras et même une sensation nouvelle, celle de picotements dans mon cou, comme si l'air était chargé d'électricité et en contact avec ma peau hypersensible, la brûlait sur son sillage.

Mes yeux se levaient enfin et se vissa à son regard déjà posé sur moi. Les sensations s'intensifièrent, je me sentis comme avalé dans ses orbes écumes. De ses deux éclats verts, il me fixait presque de manière curieuse, comme s'il essayait de lire dans les miens.

Inconsciemment, ça me donnait un sentiment de contrôle, de savoir qu'il ne pouvait pas lire directement dans mon regard, comme moi je pouvais lire le désir ardent dans le sien. De savoir que malgré ses airs de dur à cuire, il attendait patiemment ma réponse, il attendait toujours de savoir comment je me sens.

J'ouvris la bouche, puis ne trouvant pas les mots pouvant expliquer la torture que je tentais tant bien que mal de refouler, je la refermais.

Mes mains étaient extrêmement moites, je les apportais au niveau de mes cuisses afin de les frotter rageusement contre le bas de mon ensemble, la peau en dessous hypersensible.

J'étouffais en dessous de toutes ces couches de vêtements, et le fait de me retrouver dans cette pièce plus petite que celle d'où je venais ne m'aidait pas tellement. L'électricité que me renvoyaient les orbes émeraudes de mon interlocuteur rendait ma respiration honteusement saccadée, et je sus à cet instant que peu importe le contrôle que je pensais avoir sur peu importe quel aspect de la situation, ce n'était qu'illusion. Il n'y avait aucun contrôle dans l'affaiblissement de mes jambes, il n'y avait aucun contrôle dans la façon dont je ne pouvais pas croiser le regard de Vince pour plus de quelques secondes. Et il y en avait certainement pas dans la manière que mon corps me suppliait de réduire cette distance qu'il y avait entre nous.

Comment me sentais-je ? Étouffé. Désireux. Vide. En rage. En rage car ce sourire que Vince portait tel un trophée était la preuve tangible que j'étais vulnérable et il le savait, que j'étais dans un état pitoyable.

Je me sens comme dans ma période de ruts, sauf que cette fois j'ai ce besoin presqu'obsessif de plaire, particulièrement à Vince ou peut-être à n'importe qui, je voulais écouter attentivement et obéir sans protester. Je n'avais jamais ressenti le désir de cette manière, comme si j'étais vide et je me dévêtir était la première étape vers la satisfaction.

Bien que j'étais fatigué de ce jeu, je pouvais voir que du côté de Vince, les choses étaient plus différentes. La lueur de curiosité de plus tôt fut remplacer par quelque chose de sombre, de moins amicale, comme si j'étais une proie et lui le prédateur s'encerclant pour mieux de cerner attendant que le moment de bondir sur mon coup et m'apporter le coup fatal.

Bitter Yet Sweet • mxmWhere stories live. Discover now