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PDV Camila

Elle est juste devant moi. Figée, comme dans mes rêves. Ses yeux me caressent le corps, et je frissonne. Elle est belle comme jamais, belle comme la mort, belle comme la vie. La revoir éveille en moi tant de sentiments. Je veux la frapper. Je veux la tuer. Je veux l'enlacer. Je veux l'embrasser.

Bien entendu que le flingue pointé sur elle pourrait vous porter à confusion.

Elle n'ose pas bouger. Sans doute que cent milions de questions et encore bien plus de sensations lui traversent le corps en ce moment, mais elle n'en montre rien. Elle se contente de simplement me regarder.

La seule lumière qui passe dans ses pupilles est celle de la haine. Je ne peux pas la déchiffrer clairement, car elle reste Lauren, l'être le plus énigmatique que j'eus rencontré. Mais la haine est transparente: elle veut me montrer que je ne suis rien pour elle.

Même sa voix est un grand voile sur ses sentiment. Elle utilise ce ton qui m'est connu: l'indifférence, mêlée à une pointe de froideur, le tout couronné par une cerise d'irritation. Sa voix rauque transperce mon coeur, même si elle se tient si loin de moi.

- Je vais te tuer.

Ces quatre mots éveillent en moi un désir nouveau, encore plus puissant que ce que j'ai pu ressentir jusqu'à maintenant. En posant mes yeux sur elle et en acqueuillant ses mots, je la veux. Je veux être de son côté. Je veux l'aider, et découvrir qui est Sin Rostro. Pour elle, pour nous.

Elle s'avance d'un pas assuré mais titubant. Son regard montre une pointé excessive de détermination. Elle s'arrête à un mètre de moi. Mon flingue lui effleure le haut du front. Ses yeux son plongés dans les miens, et le contact est électrique. Je sais qu'elle le ressent aussi, même si elle n'en témoigne pas.

Son regard exprime maintenant me défi. Tue-moi ou meurt. J'attends quelques minutes, mes yeux dans les siens, cette sensation de chaleur qui monte en mon coeur. J'attends qu'elle me hurle dessus comme elle est dans le droit de le faire.

Et la machine est lancée.

- Comment tu as osé? Nom de Dieu je te faisais confiance Camila! Tu sais très bien que c'est quelque chose que je ne donne qu'une fois? Je te.. Tu... Je ne veux plus de toi. Je te hais. Je veux ta mort plus que les juifs voulaient celle d'Hitler. Je vais te détruire, te percer les yeux, te briser le nez à répétitions, détruire ton beau visage comme de la charcuterie, je t'arracherai toutes tes dents une à une, puis je te torturai jusqu'à ce que mort s'en suive. Puis, je cracherai sur ta tombe avant de la détruire, brulant ton cercueil sans aucun remord, et...

Je n'en peux plus.

Le flingue tombe lourdement par terre. Je m'empare de sa tête et me laisse aller sur elle. Mes lèvres s'emparent des siennes, sauvages et imperturbables. Elle me rue de coups, ne puissant se défaire de mon étreinte. Je l'entends rager, faute de bruit. Elle ferme ses lèvres, mais ma langue intrépide dévient les défenses de Lauren.

Elle me propulse alors contre le mur, collant son corps contre le sien. J'entends les battements de son coeur, et les sens sur le mien. Elle me rend mon baiser avec fougue, avec une rage et une fureur sans pareil. Elle s'accapare mon corps de ses caresses, et prend le dessus. Son dos se cambre encore plus.

Nous nous embrassons fougueusement pendant quelques secondes, avant que je la repousse sauvagement. Dans ses yeux naît un nouveau genre d'énervement. Elle saisit le flingue, et je découvre alors qu'elle m'a piégée.

Un silence s'en suit alors, brisé par nos souffles saccadés et trop rapides. Nous sommes essouflées. Je m'appuie sur le mur, tandis qu'elle charge le flingue.

- Vas-y, tue-moi, je souffle d'une voix grave. Mais sache que jamais je ne t'aurais fait de mal.

- Pourquoi es-tu allée poser cette bombe alors? réplique-t-elle méchamment.

- Je suis allée à Jauregui Industries parce que quelqu'un m'a donné rendez-vous à l'intétieur.

C'est la vérité. Je sors délicatement mon téléphone de ma poche et vais voir mes messages. Je montre alors à Lauren la preuve devant laquelle elle ne pourra plus douter de moi:

De: Inconnu
Rendez-vous dans le hall d'entrée de JI (=Jauregui Industries ) à 14h précises. Ne soit pas en retard, ou sinon Lauren aura des ennuis.

Elle fronce les sourcils et balance mon téléphone contre le mur. Celui-ci se brise en mille morceaux, mais je n'en ai que faire. Tout ce qui m'importe est que Lauren me croie. Mais ce n'est pas gagné.

Lorsque je continue mon histoire, je n'ose pas la regarder.

- J'y suis donc allée. Sauf qu'il n'y avait personne. J'ai emprunté la porte de derrière pour être certaine de pas te croiser, c'est tout. Je ne voulais pas t'inquiéter.
- Des personnes sont mortes à cause de toi, Camila! Si tu...

- Non! je m'esclame d'un ton tranchant. J'y suis pour rien. Ces personnes sont mortes à cause de toi. Tu es Lauren Jauregui. C'est toi que l'attentat ciblait, pas moi. Je n'ai rien fait à part être au mauvais endroit au mauvais moment... Pour toi.

- Oh, lâche-t-elle d'un ton ironique. Oui, bien sûr, tout est de ma faute? Évidemment. C'est à cause de mon foutu nom de famille que c'est gens sont morts? Et que la fille qui me plaît est rendue coupable? Je...

Attends deux secondes.

- La fille qui te plaît? je répète, ayant oublié tous les mots qu'elle avait dit avant.

- Ce n'est pas le sujet! grogne-t-elle. Je veux savoir ce que tu me caches!

Je fronce les sourcils. Elle pense à ton alliance avec Troy. Comment lui dire la vérité? Je n'en ai pas la moindre envie! Eh ouais Dinah... Non, tu dois te taire. Elle arque les sourcils.
Lorsqu'elle reprend la parole, son assurance est revenue.

- Camila, pourquoi m'as-tu embrassée?

Hein? Je me demande si c'est une sorte de stratagème. Je suis sans voix, ne sachant que répondre, à part je t'aime Lauren. Mais je ne peux me permettre ça.

Je garde le silence.

- Réponds-moi! hurle-t-elle alors, à bout de nerfs.

- Qu'est-ce que ça peut te faire?

- Très bien. J'aurais aimé que les choses se passent autrement.

Avant que j'aie le temps de réagir, une dizaine d'hommes armés entrent dans la pièce. Je suis menottée, puis positionnée face à Lauren, qui donne son arme à un des gardes.

Elle s'approche de moi et, à ma grande surprise, enroule ses bras derrière ma nuque. Sa bouche trouve un chemin par mon cou jusqu'à mon oreille.
Elle susurre ces quelques mots avec une voix brisée :

- Je sais qui tu es. Je sais ce que tu as fait.

Eʟʟєs (Cѧmяєň)Where stories live. Discover now