25.
PDV Billie
Je lève les yeux au ciel.
Qu'est-ce que tu fous là Billie? Pourquoi tu dois toujours te laisser entrainer dans les affaires douteuses de ton frère? Je veux dire : tu pourrais très bien vivre une vie normale de lycéenne, genre faire tes devoirs et baiser des mecs. Mais non, tu préfères le regarder tuer des gens et en enlever d'autres. Et à quoi tu sers? À rien. Enfin. Si.
Il prend son temps de bien examiner les filles, avant de se tourner vers moi avec empathie. Je connais ce regard : il est fier de sa prise. Je regarde la conductrice, qui semble satisfaite.
Ça en fait au moins une qui s'amuse. Je sens que cette journée va être longue.
Mon frère ferme le hublot, ce qui nous insonorise totalement. Comme il bosse dans la police, plus spécialement la NASA, il a parfois accès à du matériel militaire et n'hésite pas à l'"emprunter" pour la "bonne cause". Mon cul ouais. Il lance un regard vers notre conductrice, avant de dire ;
- Alors Camz, tu profites du soleil?
Elle rit, ce qui m'arrache un nouveau soupir. Je la hais. Enfin, je pourrais l'aimer, mais elle ne semble pas taillée pour le job. Je ferme les yeux. Qui l'est? Nous entendons des cris et des fracas venant de derrière. Elles se débattent.
Camila regarde vers moi et dit:
- Billie, envoie-leur du gaz lacrymogène je te prie. Je ne veux pas entendre leurs vaines tentatives pour s'échapper durant tout le trajet.
Je ne réponds pas et appuie sur le bouton sans poser de questions. Les bruits cessent enfin, et le silence est rompu par du Queen - le groupe préféré de mon frère.
Quel enfoiré, pourquoi il m'a fait venir? Après tout, je ne suis pas utile dans tout le plan. À vrai dire, je ne connais même pas ces deux pauvres filles à l'arrière.
Je secoue la tête pour montrer mon agacement.
- Un problème soeurette?
Les mots de mon frère - et surtout le ton enfantin qu'il a pris en me parlant, sachant pertinemment que j'ai horreur de ça - ne font qu'accroître mon envie de rentrer chez moi. C'est comme un cours de maths de deux heures : t'as l'impression que ça ne se finit jamais.
