7.
PDV Camila
Sofia me saute au cou, sous le regard amusé de Dinah. Ma mère a jugé bon de me rendre visite pour mon 22ème anniversaire sans même l'avertir. À vrai dire, depuis que mes parents se sont séparés, il y a six ans, je me suis éloignée d'eux, et surtout de mon père, qui habite à l'autre bout du continent. Ma mère et ma petite soeur de 13 ans me rendent parfois visite, et ce n'est pas pour me déplaire.
Sinuhe est une femme d'honneur. Quand mon père l'a quitté pour une autre, elle a su conserver cette fierté latina dont elle es si fière et l'a joué solidaire. Ce sont ce genre de valeurs qu'elle veut nous enseigner,à Sofia et moi. À chaque fois que je la vois, je ressens une immense fierté d'être sa fille.
Nous sommes toutes quatre assises dans mon petit salon. Troy est aux abonnés absents car il a une réunion importante. Il doit être 18 heures passées, mais aucune d'entre nous n'a faim. Pour briser le silence, Dinah pose une question presque innocente :
- Alors Mila, cet essayage avec Ally et Lauren?
Elle a bien insisté sur le second prénom, me faisant un clin d'oeil que Sofia, très observatrice, perçoit.
- C'est qui Lauren? demande-t-elle immédiatement, curieuse.
Je lance un regard noir à Dinah, qui commence à rire. Celui de ma mère le rejoint immédiatement, tandis que Sofia garde ce petit sourire en coin dont on a l'habitude.
Je lève les yeux au ciel, agacée. Satané Dinah, elle va me le payer. Je souris malgré moi.
- C'est une fille qui s'avère être le témoin numéro deux du mariage, et Dinah est certaine que j'ai un faible pour elle.
- Et c'est le cas? demande Sinuhe, innocente.
- Maman! je m'indigne. Tu sais très bien que je ne suis pas lesbienne!
Un petit rire échappa de la gorge de ma mère. Elle m'avait clairement signifié que, si un jour je tombais amoureuse d'une femme, elle me soutiendrait car je resterai avant tout sa petite fille chérie, et rien ne changera cela. Alors j'ai beau parfois regarder les filles - surtout Lauren, qui prend un peu trop de place à mon goût dans mes pensées - je ne me considère pas comme appartenant à une boîte définie.
Après un petit instant de silence, Dinah revient à la charge, ce qui en fin de compte est prévisible.
- Moi je deviendrais gay pour elle! s'exclame-t-elle avant de se tourner vers ma soeur et ma mère, toutes deux bouches bées. Imaginez-vous, reprit-elle, une grande noiraude, les yeux verts, l'intelligence, la générosité, la beauté, la richesse et la puissance... Tout cela en une seule personne? Eh bien c'est Lauren Jauregui!
Elle a tellement raison, je ne peux m'empêcher de le penser. J'éclate d'un rire cristallin, avant de dire à Dinah:
- Je crois que ce n'est pas moi qui ai un crush.
Dinah me fait un doigt d'honneur, tandis que ma mère reprend, sceptique ;
- Comment pouvez-vous être à ce point certaines que cette fille est si parfaite? questionna-t-elle. Si ça se trouve, elle cache bien son jeu.
- Ce n'est pas la femme parfaite, dis-je alors. Et même si, elle a un copain tout bonnement parfait ! Et je pèse mes mots.
Je jette un coup d'oeil à Dinah, qui se mord la lèvre, sans doute à la pensée d'Enzo dans son lit, à torse nu et sans sous-vêtements. Je dois avouer que cette vision ne l'excitait pas vraiment. Non, toi, tu préfères t'imaginer boire un café en tête-à-tête avec Lauren sur les rives de Venise. Je secoue la tête.
