22.
PDV Dinah
J'imite Normani et mets mon capuchon.
Nous sortons dans la rue et voyons la voiture de Joey quitter l'allée mal famée. Quelle idée d'avoir mis Taylor ici. Nous marchons très rapidement jusqu'à la rue principale : nous n'avons pas été suivies. Nous retirons nos capuches et Normani m'attrape la main pour que l'on ne se perde pas. Je sens ses doigts caresser ma paume et, tandis que des papillons volent dans mon ventre, je jette un regard derrière nous. Sans dire un mot, nous marchons dix bonnes minutes. Putain, comment elle fait pour marcher si vite avec des talons? Une fois à la hauteur des magasins, nous tournons dans une petite ruelle.
Nous croisons quelques personnes, qui nous saluent d'un coup de tête. Une femme, qui visiblement a reconnu Normani, l'arrêta pour lui demander un autographe. Avec le sourire, elle signa la petite carte et nous reprenons notre chemin. Je me rends compte que nous avons toujours nos mains liées, même s'il n'y a plus aucun risque que l'on se perde. Tandis que j'essaye de retirer ma main, elle me retient et me lance un regard qui veut dire "Non, j'en ai besoin. J'ai peur." Je lève les yeux au ciel mais fais en sorte qu'elle soit rassurée.
Nous arrivons devant un très bel hôtel et y entrons. Sur le coup, je trouve que mon jean boyfriend et mon t-shirt moulant "We don't give a F**K" ne sont pas trop dans le thème. Je rabats ma veste sur moi, et Mani rit gentiment. Elle demande au garçon de la réception la clef de la chambre numéro 56. Une fois celle-ci récupérée, nous filons droit vers l'ascenseur et mentons. Nous nous lâchons enfin les mains. Je vois dans ses yeux la femme d'affaire enjôleuse que je connais si bien réapparaître. J'ai alors peur de la suite.
Mani tourne la clé dans la serrure et ouvre la porte d'un coup sec. C'est une suite cinq étoiles, à la décoration moderne et au lit le plus grand que j'ai jamais vu. Elle dépose son sac et me sourit gentiment.
- C'est là que nous dormons ce soir, sweetie, me dit-elle en allant jusqu'à la cuisine.
Elle nous sert un verre de vin. Je regarde l'heure : 19:20. Il se fait tard, et je n'ai toujours aucune nouvelle de Mila.
- J'ai cru que nous avions quelque chose à faire d'important? je demande, curieuse.
Elle revient vers moi et me donne un verre.
- En effet, chérie. Mon ami Antoine devrait être là d'une minute à l'autre pour nous aider à hacker les caméras de sécurité de Jauregui Industries.
- Mais... Le bâtiment s'est effondré, Mani, je réplique d'une voix grave.
Elle éclate d'un grand rire cristallin qui me fait regretter d'avoir ouvert ma bouche. Elle est vraiment belle quand elle rit ou sourit.
- Lauren a installé un système intelligent, qui permet de sauvegarder les enregistrements pris depuis les caméras dans un disc dur appartenant à la police. Il se trouve qu'Antoine a travaillé pour le gouvernement pendant un long moment, avant de se reconvertir en businessman très attirant.
Je hoche la tête. Ne sois pas jalouse. C'est sûrement un geek bien moche. Malheureusement, lorsque son ami Antoine entre dans la pièce, je vois qu'elle n'avait pas menti : vêtu d'un costar cravate, il a des cheveux blonds cendrés mi-longs et des yeux d'un bleu assez pétillant. Sa petite barbe et son visage doux sont des attributs qui n'ont pas manqué de me sauter aux yeux. Derrière lui se tient un visage bien connu : Enzo, l'ex de Lauren. Je lève les yeux au ciel.
Après nous avoir salué, les garçons installent quatre écrans d'ordinateur et commencent à parler très rapidement de la marche à suivre à effectuer. Ils prendraient une bonne demi-heure pour entrer dans le système, puis nous montreraient les vidéos. Après les avoir remercié, Mani me propose d'aller manger quelque chose. Nous nous dirigeons donc dans la cuisine et elle ferme la porte derrière nous.
En voyant mon regard surpris, elle me dit :
- Je suis désolée de ne pas t'avoir avertie que nous allions passer la soirée ici. Mais tu dois comprendre que cette décision ne vient pas de moi : Ally et Joey se sont mis d'accord sur un plan de secours pour Taylor. Mais elle n'est pas la seule cible potentielle. Celui ou celle qui a fait sauter Jauregui Industries a une dent contre Lauren, et veut détruire tout ce qui se rapporte à elle. On ne sait ni pourquoi, ni comment et... Eh bien tu ne peux pas rentrer chez toi seule. C'est pourquoi Ally a décidé que nous allions dormir ici.
- Mais, et Mila..., je proteste d'une voix forte.
- Ally s'en occupe.
S'occuper de quoi? Normani semble soudain tendue.
- Quoi? je demande, alarmée.
- Dinah, on ne sait pas où se trouve Camila, annonce Normani. Mais (elle me retient par le bras alors que je tournais les talons pour m'en aller) tu ne peux pas aller la chercher. Il y a des gens qualifiés qui la recherchent... Certains pensent que c'est elle qui a fait sauter l'immeuble.
- QUOI? j'hurle, hystérique. Non mais Mani, on parle de Camila Cabello! C'est la fille la plus gentille du monde... Elle adore Lauren, et elle ne ferait jamais ça à sa sœur et à sa mère! Comment...
Voyant que je montais en puissance et que j'allais bientôt réveiller tout l'hôtel (bon, façon de parler étant donné qu'il est à peine 20:00), Normani m'attrape par les épaules et me lance un regard qui me pétrifie.
- Ne panique pas, Dinah! Je te jure que nous allons prouver l'innocence de Camila, poursuit-elle. Il faut simplement que les garçons réussissent à trouver ces vidéos de surveillance pour que nous puissions mettre les choses au clair.
J'acquiesce et me défais de sa prise. Je prétends aller aux toilettes et vais m'enfermer dans une pièce. Je commence à avoir des doutes : puis-je réellement faire confiance à ces deux garçons? Et à Mani? Je veux dire : elle ressemble à James Bond ces temps.
Après une bonne douche rafraîchissante, je retourne dans le salon. Ils sont tous trois derrière un ordinateur, bouche bée. Je m'approche alors, tandis que Mani passe sa main sur son visage, nerveuse. Enzo et Antoine replient leur équipement en vitesse pour ensuite migrer dans la chambre d'à côté, qu'ils avaient réservés.
Je me tiens aux côtés de Mani. Elle presse play sans même me lancer un regard. La caméra est tournée vers les portes arrières - et de secours - de Jauregui Industries. L'heure indiquée est 14;00, soit peu avant l'explosion. Pendant cinq minutes en accéléré, rien ne se passe. Ce n'est qu'après qu'une silhouette apparaît. Mani stoppe la vidéo et zoom sur le visage de cette personne.
Mon sang se glace. C'est Camila putain. Je secoue la tête, ne voulant pas y croire. Mani attrape ma main et je la laisse faire. Puis mon téléphone se met à sonner. Je m'excuse auprès de Normani et m'éclipse dans une autre pièce.
Je m'assieds sur le lit et décroche, malgré le numéro inconnu qui s'affiche.
- Allô ?
- Dinah, c'est Camila...
¥
Merci pour votre soutient.
Demain c'est la rentrée pour moi, je ne posterai des chapitres que le weekend par manque de temps.
En attendant, j'attends vos théories en commentaire.
