Chapitre 19 partie 1

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Chapitre 19 partie 1

La paix est un lieu abstrait qui est convoité par beaucoup de gens, mais seulement sous certaines formes parce que parfois, la paix pouvait être remplie de douleur, de solitude et du souvenir de choses qui ne seraient jamais être répétées.
De sa naissance à ses 31 ans, Babe n'avait jamais assisté à des funérailles parce qu'il n'avait pas de parents. Il ne savait donc pas combien d'invités devraient venir exprimer leurs condoléances. Selon Babe, il ne devrait pas être trop excessif de rendre l'atmosphère chaotique, ni trop peu pour que les gens qui partent se sentent seuls. Mais, qui sait ce que la personne allongée penserait de ses propres funérailles ?
Huit personnes ont assistés aux funérailles de Charlie : Babe, Jeff, Alan, North, Sonic, Jay, Dean et Yoshi. Huit jeunes hommes en costumes noirs soignés, debout tout autour de la stèle avec une inscription blanche sculptée < Charlie>, car c'était tout ce qu'ils savaient. Ils ne connaissaient ni son nom de famille ni sa date de naissance. Ils savaient seulement qu'il avait 22 ans, bien qu'ils ne soient pas encore certains que ce soit vrai ou non. Même Jeff, qui avait vécu avec lui toute sa vie, avait dit que personne ne connaissait la date de naissance de Charlie, celui-ci inclut. Le garçon n'avait jamais célébré son anniversaire et à cause de cela, chaque année, Jeff célébrait l'anniversaire de Charlie en même temps que le sien mais c'est une habitude qu'ils ne feraient probablement plus à partir de cette année.
Les funérailles de Charlie n'avaient pas été dirigées par un pasteur car il n'était pas religieux donc, personne n'était venu dire des mots touchants pour dire au revoir à la personne décédée. Il n'y avait que huit hommes qui avaient mis des fleurs et des petits cadeaux autour de la stèle, après que le personnel funéraire soit venu les aider à l'enterrer. Ils se tenaient juste debout et regardaient la tombe en silence. Personne n'avait pensé à dire quoi que ce soit, surtout Babe qui n'avait pas dit un mot depuis le départ de Charlie. L'Alpha n'était même pas allé voir le corps de Charlie et avait remis toutes les décisions funéraires à Jeff et Alan. Tout le monde pouvait comprendre parce qu'en ce moment, Babe ne pouvait même pas entendre le nom de Charlie sans pleurer.
Babe se tenait debout en regardant la pierre tombale. Les yeux du célèbre coureur semblaient si vides que personne ne pouvait deviner ce qu'il y avait dans son cœur, mais ce n'était certainement pas un bon sentiment. Son visage habituellement lumineux avait perdu son éclat et maintenant, il n'avait qu'un air pâle et faible avec des yeux gonflés et rouges, des lèvres sèches et fissurées ainsi que du sang qui en coulait, mais personne n'osa rien dire. Bien qu'il avait essayé de se retenir, finalement Jeff ne pouvait plus supporter l'atmosphère triste. Le petit Oméga pleura silencieusement avant de plonger son visage dans la poitrine d'Alan debout à côté de lui. Le grand capitaine enlaça le jeune homme de 20 ans et le réconforta en frottant sa tête doucement sans rien dire parce qu'il savait que peu importe à quel point il le réconforterait, cette douleur ne disparaîtra jamais complètement. La seule chose qui pouvait aider à guérir ce sentiment brisé était quelque chose qui ne ressemblait pas au temps. Le vent soufflait doucement, le soleil n'avait pas brillé même s'il était tard, ce qui indiquait que les nuages sombres qui flottaient au-dessus de leur tête reviendraient bientôt et se transformeraient en pluie. La pluie avait tout trempé en dessous, mais même si c'était le cas, ils ne savaient pas si la pluie aurait assez de puissance pour effacer la tristesse du cœur de ceux qui avaient vécu la perte. Après avoir été en deuil pendant un certain temps, Alan se retourna et hocha la tête vers North et les autres qui se tenaient derrière lui, signalant qu'il était temps de quitter cet endroit. Le grand jeune homme chuchota à North de demander au petit Jeff d'attendre d'abord dans la voiture. Après avoir entendu cela, il hocha la tête et attrapa la main de Jeff pour qu'il le suive avec les autres. Maintenant, il n'y avait qu'Alan et Babe devant la tombe. Babe marchait en traînant faiblement ses pieds, le maigre Alpha assit sur le sol à côté de la pierre tombale blanche et pure de Charlie. Il inclina sa tête vers la pierre tombale avant de bouger sa main pour la traîner lentement sur le sol nouvellement rebouché, sans crainte d'avoir les mains sales. Il toucha les pétales de fleurs aux couleurs vives dispersés, comme s'il était encore incapable de croire que cela s'était produit.

« Huit personnes... »

C'était la phrase qui sortie de la bouche de Babe pour la première fois depuis que Charlie l'avait quitté. Sa voix, auparavant joyeuse, était devenue rauque ce qui effraya Alan, mais celui-ci ne put s'empêcher de se sentir heureux que Babe dise finalement quelque chose.

« Qu'est-ce que tu veux dire ? »
« Les gens qui sont venus aux funérailles de Charlie. », répondit Babe en levant la main et en touchant légèrement la pierre tombale. Le pilote traîna sa paume d'avant en arrière lentement comme s'il touchait le corps de Charlie, « Charlie n'avait pas de famille. »
« ... »
« Jusqu'au jour où il est allongé dans ce trou, seules huit personnes sont venues pour ses funérailles. »

Dès qu'il eut fini de parler, des larmes coulèrent sur les joues de Babe. C'était un cri lent, pas de sanglots et pas de vibrations comme le premier jour. Tout était automatique, comme si son corps était habitué à pleurer parce que depuis la première nuit de la mort de Charlie, il n'avait pas pu s'arrêter de pleurer une seule seconde.

« Mais cela devrait suffire pour Charlie. », soupira lentement Alan en essayant de ne pas se noyer dans les émotions en raison de la perte trop importante. Pour le moment, il devait encore s'occuper de deux personnes qui avaient le cœur brisé en même temps.
« L'enfant n'aimait pas beaucoup les gens, le simple fait de rencontrer des personnes sur le terrain le rendait nerveux. »
« C'est vrai, il avait peur des gens... »
« Bien qu'il y en ait eu très peu, tous ceux qui sont venus aujourd'hui étaient vraiment sa famille. »

Babe tourna son regard vers les yeux d'Alan quand il entendit ses mots. Bien que la douleur n'avait pas disparu, il se sentait un peu plus à l'aise. Il savait qu'Alan aimait beaucoup Charlie et c'était pour cette raison que le capitaine l'avait accepté comme recrue dans l'équipe X. Une équipe qui était importante pour Alan.

« Je suis juste désolé pour lui. », déclara Babe d'une voix faible alors qu'il regardait le tas de fleurs sur la tombe qu'ils avaient apporté en cadeau à Charlie aujourd'hui, « Charlie a combattu seul toute sa vie, Alan. »
« ... »
« Jusqu'à aujourd'hui, il ne peut plus se battre avec moi. Je ne veux pas qu'il soit seul. »
« ... »
« Je ne veux pas qu'il disparaisse parce que dans ce monde, il y a peu de gens qui le connaissait. Il n'avait ni parents, ni amis nul part. S'il disparaît soudainement... »
« ... »
« Je crains qu'un jour, personne ne se souvienne qu'il y avait autrefois un enfant nommé Charlie dans ce monde. »
La voix de Babe ne pouvait s'empêcher de trembler. Alan leva les yeux vers le ciel, essayant de retenir ses larmes. Ce qui se passait en ce moment était vraiment difficile à supporter pour lui, car pour être honnête, Babe n'était pas différent de Charlie. Son étudiant préféré n'avait plus de famille non plus. Personne ne savait si sa mère faisait encore partie de ce monde ou non, son père était peut-être décédé et il n'aurait même pas eu l'occasion d'assister à ses funérailles. Quant à Babe, il était tout seul et avait tout créé de ses propres mains. Il n'avait jamais poursuivi l'amour ou une relation pendant longtemps jusqu'à ce qu'il rencontre Charlie.
La vision de Babe avait changé peu de temps après l'entrée de Charlie dans sa vie. Ses yeux semblaient brillants de l'intérieur, pas brillants de l'extérieur juste pour renforcer leur propre protection. Les coins de sa bouche étaient également relevés plus souvent qu'auparavant, ce qui avait amené tout le monde à dire à l'unisson que le sourire de Babe avait changé. Le célèbre Roi avait l'air plus jeune et innocent comme un adolescent qui venait d'avoir son premier amour. Même Alan lui-même n'aurait jamais pensé qu'un jour il verrait une version optimiste et heureuse de Babe comme celle-ci. Parfois, il pensait que dans le passé Babe n'était pas du tout pessimiste, il voyait juste la réalité comme elle est, comme un humain. Cela rendait une réalité qui n'était pas trop belle, plus acceptable et pardonnable.
Mais maintenant, il n'était pas sûr de pouvoir pardonner cette cruelle vérité quand ce monde prit le plus grand bonheur de Babe si rapidement.

« Dans ce cas, souviens-toi bien de lui. » dit calmement Alan en regardant une petite fleur blanche qu'il ne reconnaissait pas, qui poussait près de la tombe de Charlie, avec une sensation de naufrage dans sa poitrine, « Un enfant comme Charlie ne s'attendrait pas à ce que quelqu'un se souvienne de lui. »
« ... »
« Pour lui... Si tu t'en souviens encore et que tu y penses tous les jours, c'est suffisant. »

Les paroles d'Alan lui firent lentement fermer les yeux et lever sa main pour embrasser la pierre tombale de Charlie, comme pour communiquer avec le jeune homme qu'il aimait. Peu importait combien de temps s'était écoulé, Charlie restera la personne qu'il aimait et qu'il aspirait pour toujours.

«  Je ne pourrais jamais m'empêcher d'y penser... », dit Babe d'une voix douce avant d'ouvrir les yeux et de donner lentement et doucement trois baisers à la pierre tombale blanche.

Alan ne savait pas ce que le baiser signifiait mais il croyait que Charlie comprendrait et en reconnaîtrait certainement le sens.

*****
« Es-tu sûr de pouvoir rester seul ? »
Alan leva la main vers la porte avant que Jeff ne puisse la fermer. Le propriétaire de la pièce, qui était tranquillement assit, soupira doucement et regarda le visage de l'homme qui posait cette question depuis qu'ils avaient quitté les funérailles.

« Est-ce que tu vas encore me le demander? », demanda Jeff d'une voix fatiguée, « Je te l'ai déjà dis, je peux rester seul. »
« Tu peux dormir chez moi. », dit la personne qui s'appelait Oncle avec un visage inquiet qui fit gratter la tête à Jeff.

Il en avait marre des maux de tête aujourd'hui, pourquoi avait-il encore affaire à des gens qui le regardaient toujours comme un enfant ?

« Pourquoi devrais-je ? J'ai ma propre chambre. »
« Au moins, tu ne seras pas seul. »
« Mais je veux être seul. »

Alan regarda le visage du petit garçon assez calmement pour comprendre que Jeff pourrait vouloir passer du temps seul. Mais quand même, il ne pouvait s'empêcher de penser à l'inattendu. Chaque fois qu'il laissait Jeff seul, Alan se sentait toujours tellement inquiet qu'il ne faisait rien, parce qu'il pensait que ce gamin pouvait faire quelque chose qu'il ne pouvait pas imaginer. Les gens qui aimaient dire quelque chose avec des expressions vides comme celles-ci, étaient les gens les plus effrayants.

« Il y a un chien dans ma maison. »

Alan parla soudainement d'un chien, ce qui amena Jeff à froncer les sourcils dans une légère confusion.

« Un très grand Danois. »
« Et alors ? »
« Ne veux-tu pas jouer avec les chiens ? »
« J'ai peur des chiens. »

Cette réponse fit tomber la bouche d'Alan, ne sachant pas quoi dire d'autre.

« Alors tu n'as pas besoin de jouer avec le chien. »
« Oncle... », dit Jeff avec une expression sans émotion, « Tu pourras revenir. »
« Ma maison a aussi une piscine. Il y en a deux, une intérieure et une extérieure. »
« Alors, est-ce le bon moment pour montrer ta maison ? »
« Je ne montre pas, mais je veux t'inviter à jouer. »
« Pourquoi veux-tu tellement m'emmener à ta maison ? »

Alan cligna des yeux sur la question simple du petit Oméga. Il pensait que Jeff savait déjà qu'il était inquiet, mais d'après le regard sur son visage et dans ses yeux qui voulait une réponse, il semblait que le petit ne comprenait rien.

« Je t'ai dis que je ne voulais pas que tu sois seul. », répondit doucement Alan, « Il y a beaucoup de pièces dans ma maison. Tu peux dormir dans n'importe quelle pièce. Je ne te dérangerais pas. Je veux juste que tu sois proche de moi. »
« P'Babe a-t-il demandé à son Oncle de faire ça ? »
« Qu'est-ce que ça à voir avec Babe ? »
« Je ne sais pas, mais P'Babe pourrait être inquiet. »
« Eh bien, c'est vrai, Babe l'a dit. », expliqua l'homme nerveusement, ce qui ne correspondait pas à la personnalité du capitaine de l'équipe que tout le monde respectait, « Il a demandé de l'aide parce qu'il a vu notre proximité. »
« Sommes-nous proches ? »
« Oh, alors nous ne sommes pas proches ? »
« Oncle s'entend facilement avec tout le monde. », soupira doucement Jeff en pensant à ce qu'il devrait faire. Comment pourrait-il faire en sorte que le vieil homme arrête de trop s'inquiéter pour lui ? A ce moment-là, on avait l'impression que l'autre partie était presque son tuteur.
« Je ne suis pas proche de tout le monde. »
« Mais pourquoi es-tu proche de moi ? »
« Nous partageons souvent des collations. »
« C'est ça ta réponse ? »
« Ne parles pas comme ça aux adultes. », dit fermement Alan alors que Jeff ne semblait pas s'en soucier beaucoup. Le petit Oméga haussa doucement les épaules comme pour dire : « Alors pourquoi ? »
« Tous les adultes sont-ils têtus comme ça ? », demanda Jeff avec une expression ferme sur son visage.
« Je ne suis pas têtu, je demande juste. »
« Je te l'ai dis, je n'irais pas. Si tu n'arrêtes pas de demander, cela signifie que tu es têtu ! »

Le capitaine soupira profondément, aussi triste que Jeff. Si Jeff disait qu'il était têtu, Alan voulait aussi dire que la personne avec qui il se disputait en ce moment ne l'était pas moins que lui. Même s'il s'inquiétait pour l'autre, la personne se comportait de manière complètement indifférente. Jeff regarda le visage d'Alan comme s'il attendait de savoir s'il pouvait le comprendre ou non, mais l'homme plus âgé avait choisi de le regarder comme s'il disait qu'il ne céderait pas non plus. Finalement, ces deux-là se transformèrent en une guerre de points de vue qui dura quelques secondes avant de se terminer par la reddition de Jeff. En fin de compte, il abandonna juste parce qu'il ne savait pas comment décevoir des parents comme Alan.

« Je ne vais pas chez toi, mais si tu ne veux pas que je sois seul, alors Oncle peut s'asseoir et rester ici. »

Jeff avait encore une expression plate lorsqu'il ouvrit la porte, laissant la place à l'homme plus âgé pour entrer dans sa chambre. Alan semblait assez surprit par le choix de Jeff, mais si on y pensait, ce n'était pas un mauvais choix. Vivre ici rendrait probablement Jeff plus à l'aise, et en même temps, sa présence l'aiderait à se sentir plus à l'aise. Au moins, il ne sera pas laissé seul à un moment comme celui-ci.
Alan entra dans la pièce avec une légère expression calme sur son visage. Il n'était jamais entré dans la chambre d'un enfant d'âge scolaire comme ça auparavant, alors il se sentait un peu étrange. La chambre de Jeff n'avait pas beaucoup de choses et d'après ses observations, Alan pensait que le garçon pouvait être assez organisé parce que même si la pièce était petite, elle n'avait pas l'air trop bondée et désordonnée au point qu'il n'y avait nul part où marcher. Tout était bien aménagé et la pièce avait également un faible arôme.

« Pourquoi restes-tu juste debout ? », dit Jeff à voix basse quand il vit Alan maladroitement de bout au milieu de la pièce au lieu de marcher et de s'asseoir sur le canapé.
« Oh oui, je vais m'asseoir. », répondit Alan comme s'il venait de se rendre compte qu'il agissait étrangement, alors il sourit timidement avant de marcher et de s'asseoir sur le canapé en regardant autour de la pièce comme s'il ne savait pas où poser son regard, « La chambre est jolie. »
« C'est si petit, qu'est-ce qui est joli ? »

Le petit Oméga qui venait de sortir de la chambre à coucher parla tranquillement avant de mettre l'ordinateur portable qu'il tenait sur la table basse devant le canapé. Jeff s'assit sur le sol en face de lui, au lieu de s'asseoir sur le canapé à côté d'Alan. Il avait aussi l'air de travailler sur quelque chose, comme s'il ne se souciait pas de savoir s'il y avait un vieil homme assit ici la tête haute.

« Eh bien, parce que tu es un enfant. »
« Et les petits enfants devraient vivre dans une petite pièce ? »
« Ou veux-tu une chambre plus grande ? »
« Si je le veux, quelle est la prochaine étape ? », Jeff regarda le visage d'Alan avec une expression calme mais celui-ci ressentit une légère perturbation dans ses yeux, « Est-ce que tu l'achèterais pour moi ? »
« Si je l'achète pour toi, l'accepterais-tu ? »

Sa réponse fit froncer les sourcils au jeune Oméga. Jeff ne comprenait pas pourquoi Alan voulait montrer sa richesse. Que l'autre partie puisse se permettre d'acheter une voiture pour des dizaines de millions ou de construire une maison d'une valeur de cent millions, cela n'avait rien à voir avec cela. Est-ce qu'une personne normale viendrait et offrirait d'acheter un condo et de le donner à quelqu'un d'autre inconditionnellement comme ça ? Vraiment bizarre.

« Il suffit de le garder pour subvenir aux besoins de la femme de l'Oncle ! », répondit indifféremment Jeff avant d'ouvrir l'ordinateur portable et de se préparer au fardeau de son propre travail plutôt que de perdre plus de temps à se disputer avec le vieil homme.
« Ai-je besoin d'une femme pour l'acheter ? »
« Peut-être que tu n'as pas besoin d'avoir une femme. Mais pourquoi mon Oncle l'achèterait-il pour moi ? »
« Parce que tu es le frère cadet de Charlie. », répondit immédiatement Alan comme s'il s'agissait d'une réponse raisonnable, « Charlie, je le considérait comme le mien. »
« Non, je n'ai qu'un seul frère aîné. C'est suffisant. », dit Jeff avec un visage plat, ne se souciant même pas du tout qu'Alan exprimait son inquiétude en tant que "frère".

Le petit Omega continua de concentrer son regard sur ce qui se trouvait sur l'écran de l'ordinateur portable. Ses yeux balayaient de gauche à droite comme s'il lisait quelque chose, tandis que ses mains appuyaient faiblement sur la souris bluetooth avec une expression sérieuse sur son visage. Alan ne savait pas quoi dire, alors il resta juste assit là et regarda Jeff travailler, incapable de faire quoi que ce soit à ce sujet.
Après le départ de Charlie, en plus de regretter sa séparation et sa sympathie pour Babe, Alan était également inquiet pour Jeff. Charlie avait dit un jour que Jeff n'avait pas de frères ou de connaissances et qu'il n'avait que Charlie. Ils s'étaient rencontrés à la maison et ils étaient proches comme des frères depuis. Charlie se plaçait souvent comme celui qui protégeait et s'occupait de Jeff et celui-ci agissait comme l'ancre et le mentor de Charlie. Mais maintenant Charlie n'était plus là. Jeff avait irrévocablement perdu son frère et son tuteur personnel. Pour une raison quelconque, Alan avait estimé qu'il ne pouvait pas se taire sur ce problème. Il pouvait être en mesure de le faire parce qu'il avait de l'expérience en tant que quelqu'un qui aimait s'immiscer dans les affaires des autres. Par exemple, lorsqu'il avait choisi d'aider Babe ce jour-là alors que tout le monde l'avait averti que l'enfant le dérangerait, il ne pouvait pas laisser l'enfant en difficulté se battre seul. C'était pourquoi ils pouvaient avoir PitBabe maintenant.

« Tu fais un devoir pour l'université ? », demanda Alan après s'être allongé tranquillement sur le canapé pendant un certain temps. Il ne savait pas comment s'occuper parce qu'il n'y avait rien à faire ici. La seule chose qu'il pouvait faire en ce moment était de faire parler le propriétaire de la pièce.
« Hem... », répondit Jeff tranquillement en ne levant toujours pas les yeux de l'écran, montrant qu'il était un enfant diligent même s'il venait de rentrer des funérailles de son frère, il pouvait toujours s'asseoir et reprendre ses fonctions comme ça. Si ça avait été lui, Alan pourrait s'allonger tristement et vouloir se taire.
« Quelle majeure as-tu pris? »
« Science marine. »
« Sciences marines ? »

Alan fut assez surprit par cette réponse. En regardant le visage du jeune homme, il n'avait pas pensé à quelque chose comme ça parce qu'il avait l'air très spécialisé, mais en même temps, il avait l'air très charmant pour lui aussi.

« Cela signifie-t-il que tu étudies sur la mer ? »
« Oui. », répondit tranquillement Jeff en regardant fixement l'écran de l'ordinateur portable comme s'il regardait quelque chose d'important, « Tout ce qui concerne l'océan, c'est de la science. »
« Aimes-tu la mer ? », continua Alan à demander avec intérêt même si Jeff ne semblait pas d'humeur à répondre à ses questions, il y répondit quand même sans se plaindre.
« J'aime ça. »
« Pourquoi ? »
« Je n'y suis jamais allé. »
« Oh, alors comment sais-tu si tu aimes ? »
« Je l'ai vu, mais je n'y suis jamais allé. »

Le petit Oméga répondit avant de sortir le téléphone de sa poche et d'appuyer sur le bouton de gribouillage. L'autre personne avait l'air si occupée qu'elle était complètement libre et à cause de cela, Alan était reconnaissant dans son cœur, au moins Jeff était toujours prêt à lui parler.

« Si j'apprends cela, j'en apprendrai beaucoup sur la mer. Quand je travaille, je peux être avec la mer. »
« Tu vas à la mer ? »
« Je continuerai le semestre prochain. »
« C'est encore long. »
« Ce n'est pas grave, j'ai attendu toute ma vie, pourquoi ne puis-je pas attendre quelques mois de plus ? », répondit Jeff avec une attitude comme s'il ne se sentait pas (apa-apa ?).

D'un autre côté, Alan lui-même avait ressenti la sensibilité dans la phrase. Peut-être que ce qui s'était passé dans le passé avait fait grandir Jeff comme ça. Ce rêve pouvait être un encouragement pour Jeff à faire quelque chose, mais il reflétait également les différences des gens dans ce monde. Certains enfants pouvaient avoir de bons souvenirs d'aller à la plage avec leur famille, tandis que d'autres devaient travailler dur pour apprendre juste parce qu'ils voulaient voir la mer de leurs propres yeux au moins une fois dans leur vie. Dans ce monde, peut-être que beaucoup de gens avaient de la chance mais le nombre de personnes malchanceuses qu'il connaissait était plus élevé.

« D'accord, attends une minute, ce ne sera pas un problème .»
« Où est la voiture de Charlie maintenant ? »

Alan cligna des yeux rapidement, confus par la question. En lui parlant, il semblait toujours penser à autre chose, alors maintenant Jeff posait des questions sur un problème qui n'avait absolument rien à voir.

« Oncle, tu sais, n'est-ce pas ? »
« Je sais. », la réponse d'Alan montrait toujours une expression confuse, « Pourquoi demandes-tu ? »
« Peux-tu m'emmener la voir ? »
« Pourquoi ? », demanda Alan avec une expression plus sérieuse lorsqu'il vit Jeff avoir l'air toujours méfiant à propos de l'accident de Charlie, « La police m'a dit de la garder et de ne laisser personne la voir jusqu'à ce qu'ils aient fini de recueillir les preuves. »
« Je veux juste aller la voir. Je promets que je ne toucherai à rien. »
« Tout le monde est curieux à ce sujet aussi, mais c'est un travail de police. », essaya d'expliquer calmement Alan, « Ne devrions-nous pas attendre ? Tu ferais mieux de te calmer d'abord. S'il y a du nouveau, la police viendra nous le dire. »
« Je veux juste voir la voiture de mon frère. Je ne dis pas que je vais faire quelque chose. »

Au moment où Alan essayait de le convaincre, Jeff agissait comme s'il ne pensait pas sérieusement à des choses comme Alan le pensait.

« Tu ne penses pas que je ne sais pas. »
« Eh bien, tu ne sais vraiment pas. »
« Jeff... »
« Tu ne peux pas m'emmener la voir ? »

Le petit Oméga regarda le visage d'Alan, âgé de près de quarante ans, avec un éclair dans les yeux, comme si cela aiderait à adoucir le cœur d'Alan.

« Pourquoi veux-tu la voir ? », demanda doucement Alan, « Ça ne sert à rien Jeff. La voiture est complètement détruite. »
« Tout est détruit... Et c'est aussi la raison pour laquelle P'Charlie est mort. Alors, pourquoi ne puis-je pas aller la voir ? »

Alan était silencieux, il ne savait pas encore comment faire face à cette situation. D'une manière ou d'une autre, il estima que Jeff n'était pas censé être autorisé à y entrer, après tout, la voiture était considérée comme une preuve importante pour l'enquête. Si la police le découvrait, il aurait certainement des ennuis. De plus, elle était très endommagée et selon lui, Jeff n'avait pas besoin de voir les morceaux de métal qui avaient enlevé son frère. Ce ne serait pas un bon souvenir. Quand Alan vit le regard de son interlocuteur, Alan s'adoucit soudainement. Peut-être que ce gamin voulait juste se souvenir de son frère. S'il emmenait Jeff et le surveillait de loin, il n'y aurait peut-être pas de problème.

« Oncle, emmène-moi s'il te plaît. », répéta Jeff alors qu'il commençait à voir le regard doux sur le visage d'Alan, « Je te promets que si tu m'emmènes, ma colère diminuera. »
« Alors, admets-tu que tu es têtu ? »
« Je le sais depuis longtemps. Je ne dirai pas un mot si je n'étais pas têtu ! »

Pour être honnête, l'attitude de Jeff ne ressemblait pas à une personne mendiante mais il était étrange qu'il ressente le désir de lui plaire comme ça.

« Dans ce cas, cela signifie que la prochaine fois que tu devras venir jouer avec de l'eau dans ma maison, d'accord ? »
« S'il y a des adultes là-bas, ce ne serait probablement pas un problème, n'est-ce pas ?

Pitbabe ( traduction française) Where stories live. Discover now